Carême : « Pas de paix sans attention aux pauvres », affirme le card. Stafford

Print Friendly, PDF & Email

Liturgie des cendres

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

CITE DU VATICAN, Mardi 9 février 2005 (ZENIT.org) – « La réconciliation, c’est-à-dire la paix est possible », déclare le cardinal Stafford, mais il ajoute immédiatement : « il n’y aura pas de paix sans l’attention indispensable aux pauvres ».

Le cardinal James Francis Stafford, Grand pénitencier, a célébré ce matin à 10 h 30, en la basilique vaticane, et au nom du pape Jean-Paul II, une liturgie de la parole, à l’occasion du Mercredi des Cendres, en lieu et place de l’audience générale du mercredi.

Pas de paix sans l’attention aux pauvres
« Je suis convaincu, qu’avant les documents solennels, c’est le livre de notre vie qui doit rendre témoignage au monde que la réconciliation, c’est-à-dire la paix est possible. Il n’y aura pas de paix sans l’attention indispensable aux pauvres », a déclaré le cardinal.

Il avait auparavant indiqué : « Nous sommes réunis près de la tombe de Pierre, en cette basilique patriarcale, qui renferme le monde entier pour la liturgie des cendres sacrées, qui marque le début du carême. En m’adressant à vous, frères et sœurs, je ressens la joie et l’honneur de présider cette liturgie solennelle au nom du Saint-Père. Nous ressentons sa présence spirituelle au milieu de nous et nous nous souvenons de lui avec affection en demandant au Seigneur de lui accorder les grâces nécessaires à son charisme primatial de confirmer ses frères dans l’unité de la foi (cf. Lc 22,32) ».

Commentant les lectures du jour, le cardinal précisait : « Ce n’est pas à une idéologie que nous devons nous convertir mais au Seigneur. Notre foi, en effet, n’est pas une idéologie, mais l’adhésion au Christ Seigneur », lui qui « ne fait que comprendre et pardonner ».

Et de poursuivre : « La conversion n’est pas une expérience que nous pouvons vivre seul : elle naît principalement, dans le Nouveau Testament, à partir du rassemblement liturgique. En effet, le moment cultuel, comme l’a rappelé le concile Vatican II, est « source et sommet » de la vie chrétienne (SC 10) ».

Pour le jeûne et la prière, Jésus insiste sur l’aspect intérieur
« Dans cette page de Mathieu, continuait le cardinal Stafford, Jésus indique trois façons de vivre la conversion : l’aumône, c’est-à-dire le partage ; la prière, c’est-à-dire la confiance dans le Seigneur ; le jeûne, c’est-à-dire la capacité de s’imposer des limites. Mais ces comportements ne signifient pas une vraie conversion s’ils sont motivés par une convenance purement formelle : « Lorsque tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fais ta main droite » ».

« Pour le jeûne comme pour la prière, Jésus insiste sur l’aspect intérieur, ajoutait le cardinal Stafford. La vraie prière, unie à la conversion authentique qui en dérive, doit jaillir d’un cœur décidé à se convertir. C’est en effet dans le cœur que, selon la Bible, se joue le destin de l’homme ».

Le cardinal rappelait que la conversion implique de « se laisser réconcilier avec Dieu », donc la « conversion verticale », qui doit être unie à la « conversion horizontale », avec « les frères ».

Le cardinal interrogeait : « Si la conversion jaillit de façon éminente du rassemblement liturgique, nous devons nous demander si notre vie est une synthèse sincère de trois moments : liturgie, conversion et réconciliation ».

La beauté du Sacrement de la Pénitence
« Ma charge de grand pénitencier, confiait le cardinal Stafford, me fait faire l’expérience chaque jour de la beauté du Sacrement de la Pénitence, don de grâce, don de vie ; en lui se renouvelle la compassion pleine d’amour du Christ pour l’homme et en même temps sont restitués la grâce, la joie du coeur, le vêtement nuptial qui permet l’entrée dans la vie éternelle ».

« Frères et sœurs, seule l’Eglise, en tant que Corps du Christ, est en mesure, au début de ce troisième millénaire, de composer au cœur de l’homme, comme dans la communauté humaine, les tensions que le monde vit à tous les niveaux. Nous aussi, dans la Curie romaine, il ne pourrait pas en être autrement, nous faisons l’expérience quotidienne de nos limites et de notre fragilité. Le Saint-Père nous a fréquemment rappelés (cf. Const. Apost., Pastor Bonus) au devoir de donner à l’Eglise comme au monde, le haut exemple de la concorde réciproque, de la paix, au sens le plus noble, c’est-à-dire en tant qu’elle tire son origine du Christ Jésus. C’est lui en effet qui, selon la Lettre aux Ephésiens (2, 14), est notre paix ».

« La Parole de Dieu s’adresse aux confrères et à ceux qui sont engagés au service du Siège apostolique, afin que par tout moyen et en état de conversion permanente, nous soyons en mesure de donner l’exemple d’une vie chrétienne austère, afin que notre regard soit libre de servir Dieu seul, en cherchant toujours de servir Dieu seul, en cherchant toujours le bien de nos frères ».

Le témoignage convaincant de notre vie
« A la question que le monde se pose toujours davantage aujourd’hui, « Où est notre Dieu ? », doit répondre le témoignage convaincant de notre vie. En effet, la présence et la compassion de Dieu ne pleuvent pas d’en haut. La présence active et opérante de Dieu auprès des femmes et des hommes d’aujourd’hui passe par nous, surtout lorsque nous nous rassemblons « en tant qu’Eglise », autour de la table de la Parole et du Pain de vie ».

« Le carême de cette année, selon l’invitation du Saint-Père, met particulièrement en relief notre relation essentielle avec l’Eucharistie. « Sans le mémorial du Seigneur, c’est-à-dire sans l’Eucharistie – nous ne pouvons pas exister », déclaraient durant la persécution de Dioclétien les chrétiens d’Afrique du Nord », rappelait le cardinal Stafford.

La liturgie, premier instrument de la vraie évangélisation
« Nous aussi, sans la force qui émane de l’Eucharistie, surtout dominicale, nous ne pouvons pas vivre. Je voudrais résumer en trois points notre engagement de carême : 1) La liturgie de l’Eglise, face à l’incertitude répandue de la foi, est le premier instrument de l’évangélisation authentique, inspirée par l’icône des disciples d’Emmaüs qui, à partir de la Parole du Seigneur, expliquée tout au long du chemin, le reconnaîtrait à la fraction du pain (cf. Lc 24) ».

« 2) Avec le dimanche, redécouvrons l’Eucharistie ! Faisons nôtre cette « stupeur eucharistique », qui a guidé le Saint-Père dans sa lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia (nn. 5-6). Mais préoccupons-nous de la redécouvrir dans sa dimension conviviale et dans sa dimension sacrificielle incontournable, puisque « l’Eucharistie est un don trop grand pour supporter ambiguïtés et diminutions » (n. 10) ».

Le rapport entre liturgie et vie
« 3) Avec l’Eucharistie, redécouvrons le rapport entre liturgie et vie, comme l’indique le Saint-Père, dans sa Lettre apostolique Mane nobiscum Domine: l’attention à tout type de pauvreté, avec l’amour mutuel nous fera reconnaître comme de vrais disciples du Christ. Tel est le critère sur lequel sera éprouvée l’authenticité de nos célébrations eucharistiques (n. 28). A son tour, ce rapport entre liturgie exige le témoignage résolu aux vraies valeurs : la vie, la famille, l’honnêteté personnelle, les engagement découlant du lien conjugal, du célibat sacerdotal, de la consécration religieuse, de la profession sociale, sans lesquels il n’existe pas de vraie pauvreté en esprit ».

« Demandons à Dieu le Père, a conclu le cardinal Stafford, de nous aider à redécouvrir et à faire nôtre la mystique du service à l’école de Jésus qui a été annoncé par les prophètes comme le Serviteur du Seigneur (52,13; etc.), à l’école de la Vierge Mère, qui, en se déclarant l
a servante du Seigneur (Lc 1,38) a donné le feu vert au grand dessein de la Rédemption. Amen ».

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel