Cardinal Ratzinger: Si l'Europe perd la famille, elle perdra son identité

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Discours au cours d’une cérémonie organisée par le Sénat italien

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ROME, dimanche 16 mai 2004 (ZENIT.org) – La crise de la famille met l’identité de l’Europe en danger, estime le cardinal Ratzinger.

Invité à participer à une cérémonie organisée par le président du Sénat italien, Marcello Pera, le 13 mai dernier, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi a expliqué que si l’Europe voulait survivre elle devait apprendre à s’accepter elle-même, et notamment ses valeurs chrétiennes.

Quelques jours après l’entrée dans l’Union Européenne de dix nouveaux pays, le cardinal Ratzinger constate: « Précisément à l’heure de son plus grand succès, l’Europe semble s’être vidée intérieurement, devenant en un certain sens paralysée par une crise de son système circulatoire », une crise qui met son « identité » en danger.

« A cet évanouissement intérieur des forces spirituelles s’ajoute le fait que sur le plan ethnique aussi l’Europe semble prendre le chemin des adieux », commente le cardinal Ratzinger.

Il explique qu’il « y a une étrange absence de soif du futur. Les enfants, qui représentent l’avenir, sont vus comme une menace pour le présent; on se dit qu’ils enlèvent quelque chose à notre vie ». Cette situation, estime le cardinal rappelle « le déclin de l’Empire Romain ».

Le cardinal Ratzinger rappelle que le mariage entre l’homme et la femme, à la lumière de la foi biblique a façonné le visage de l’Europe – aussi bien orientale qu’occidentale -. « L’Europe cesserait d’être Europe, explique-t-il, si cette cellule fondamentale de son édifice social disparaissait ou était altérée dans ce qu’elle a d’essentiel ».

« La Charte des droits fondamentaux [de l’Union européenne, ndlr] parle du droit au mariage – constate le cardinal -, mais elle ne fait pas référence à une protection juridique et morale spécifique et ne le définit même pas de manière plus précise ».

« Et nous savons tous que le mariage et la famille sont menacés, d’un côté parce que son indissolubilité a été vidée à travers des formes de divorces de plus en plus faciles; d’un autre côté à cause d’un nouveau comportement qui se répand de plus en plus: la vie commune entre un homme et une femme sans la forme juridique du mariage ».

Concernant les propositions de reconnaissance du mariage entre homosexuels, le cardinal Ratzinger considère qu' »avec cette tendance nous sortons de l’ensemble de l’histoire morale de l’humanité ».

« Il ne s’agit pas de discrimination, précise-t-il, mais plutôt de la question : qu’est-ce que la personne humaine en tant qu’homme et femme ». « Nous nous trouvons devant la dissolution de l’image de l’être humain, dont les conséquences peuvent être extrêmement graves ».

Evoquant la question religieuse, le préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi affirme: « Dans notre société actuelle, Dieu merci, on pénalise celui qui déshonore la foi d’Israël, son image de Dieu, ses grandes figures. On pénalise celui qui offense le Coran et les convictions fondamentales de l’Islam ». Mais, constate-t-il « lorsqu’il s’agit du Christ et de ce qui est sacré pour les chrétiens, la liberté d’opinion se présente comme le bien suprême, et si elle devait être limitée ce serait comme menacer ou même détruire la tolérance et la liberté en général ».

« Mais la liberté d’opinion ne peut détruire l’honneur et la dignité de l’autre; il ne s’agit pas d’une liberté pour mentir ou pour détruire les droits humains », explique-t-il.

« Pour survivre, l’Europe a besoin d’une nouvelle – et certainement critique et humble – acceptation d’elle-même… si elle veut vraiment survivre », considère le cardinal Ratzinger.

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ZENIT Staff

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