Canada : « Le droit de naître, une question de justice »

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Marche pour la Vie 2007

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ROME, Jeudi 10 mai 2007 (ZENIT.org) – L’Organisme catholique pour la vie et la famille (OCVF) profite de la 10e Marche nationale pour la vie pour appeler les Canadiennes et Canadiens à reconsidérer l’impensable vide juridique qui perdure dans le pays et permet d’éliminer librement de futurs citoyens par avortement. Quelque trois millions d’enfants se sont ainsi vu refuser le droit de naître dans ce pays, au cours des 36 dernières années (cf. www.cecc.ca).

Le peuple canadien s’est toujours voulu un peuple pour la paix. Il a cherché à prendre les moyens pour bâtir une société juste qui soit toujours plus à la hauteur de la dignité humaine. La violence silencieuse de l’avortement contredit pourtant cet idéal et constitue une injustice flagrante.

Premier des droits fondamentaux

Il est illusoire de penser que les droits humains de tous et de chacun seront respectés si l’on ne commence pas par respecter le premier des droits fondamentaux : le droit à la vie, qui est reconnu par la Déclaration universelle des droits de l’homme (article 3). C’est à la condition de protéger la vie depuis ses tout débuts, et jusqu’à sa fin naturelle, qu’on peut espérer voir respectés l’ensemble de nos droits.

Puisque l’année 2007 marque le 25e anniversaire de la Charte des droits et libertés, le temps est venu – il est même venu depuis 25 ans – d’étendre enfin aux citoyens canadiens à naître les protections prévues par ce document. Depuis un quart de siècle, la Charte proclame qu’« en conformité avec les principes de justice fondamentale », « chacun a droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne » (article 7). Elle affirme aussi que « la loi ne fait acception de personne et s’applique également à tous, et tous ont droit à la même protection et au même bénéfice de la loi, indépendamment de toute discrimination » (article 15). Qu’ils soient conçus depuis quelques minutes ou qu’ils s’apprêtent à voir le jour dans quelques secondes, des êtres humains continuent pourtant à être complètement exclus de ces protections fondamentales.

L’enfant à naître : une personne humaine

Une étonnante et abondante évidence scientifique confirme aujourd’hui l’humanité de l’enfant à naître, qui est unique et irremplaçable. Trois semaines après sa conception son cœur bat déjà. On peut aussi observer le fœtus, entre sa 12e et sa 16e semaine de développement intra-utérin, alors qu’il s’étire, avale, hoquette et suce son pouce. Il peut aussi étirer et replier ses petits doigts et faire des culbutes encore imperceptibles pour sa mère. La médecine moderne a réussi à sauver des fœtus nés prématurément à 22 semaines. Il est désormais prouvé que ces bébés peuvent ressentir de la douleur.

Des scientifiques affirment également avec certitude qu’« il n’est plus possible de laisser place au présupposé selon lequel les embryons précoces ne seraient qu’un  » tas indistinct de cellules  » ».[1] Cette affirmation rejoint celle du père de la génétique moderne et découvreur de l’anomalie chromosomique responsable de la trisomie 21, le professeur de génétique humaine et médecin français Jérôme Lejeune, qui déclarait : « Dès le moment de la fécondation, c’est-à-dire le premier moment de l’existence biologique, l’être humain en développement est vivant et entièrement distinct de sa mère, qui lui fournit alimentation et protection. De la fécondation à la vieillesse, c’est le même être humain qui grandit, se développe, atteint sa maturité et, éventuellement, meurt. Cet être humain, avec ses caractéristiques propres, est unique et dès lors irremplaçable ».

Cette mine d’informations sur le développement intra-utérin de l’être humain explique sans doute la réconfortante évolution des mentalités et de l’opinion publique canadienne dans ce dossier. Des sondages sérieux [2] indiquent que les deux tiers de nos concitoyens se disent favorables à une loi qui assurerait une plus grande protection à la vie humaine prénatale, au moins à partir d’un certain stade de la grossesse.

Reconnaître le droit à la vie dès la conception

En tant que pays civilisé, et considérant les connaissances que nous possédons désormais au sujet du développement prénatal, nous ne pouvons plus continuer à nier l’évidence : détruire un embryon ou un fœtus humain revient à empêcher la naissance d’un être humain unique et irremplaçable.

Nos communautés doivent faire preuve de plus de créativité afin de soutenir les femmes et les couples aux prises avec une grossesse inattendue. Nos gouvernements ont aussi un rôle crucial à jouer dans ce domaine. Il faut consacrer des fonds publics à des programmes qui offrent des services alternatifs à l’avortement. Nous avons besoin de lois sur le consentement éclairé et sur la notification parentale. Comme l’a récemment déclaré la Cour suprême des États-Unis dans la cause Gonzales c. Carhart – un jugement qui confirme l’interdiction fédérale de l’avortement par naissance partielle (« partial-birth abortion ») : « Le gouvernement peut user de sa voix et de son pouvoir de régularisation pour manifester son profond respect de la vie présente dans le sein d’une femme. »

Les principes de justice fondamentale exigent en somme que notre Charte des droits et libertés, ainsi que nos lois, reconnaissent et promeuvent le droit à la vie des plus vulnérables d’entre nous, qui sont aussi notre avenir : les êtres humains à naître, des êtres bien vivants. Dès le premier instant de son existence, l’être humain doit être respecté comme une personne.

L’OCVF est parrainé conjointement par la Conférence des évêques catholiques du Canada et le Conseil suprême des Chevaliers de Colomb. Il promeut le respect de la vie et de la dignité humaines, et le rôle essentiel de la famille.

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[1] Académie pontificale pour la vie, L’embryon humain dans la phase préimplantatoire (2006), p. 19, citant Pearson H., « What is clear is that developmental biologists will no longer dismiss early mammalian embryos as featureless bundles of cells » , in « Developmental biology : your destiny, from day one », Nature (2002), 418 : 14-15.

[2] Environics Research Group, pour LifeCanada, 2002 à 2006.

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ZENIT Staff

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