ROME, Mardi 2 mai 2006 (ZENIT.org) – Désormais, « la télévision n’est plus un terrain interdit pour l’évangélisation » selon le Père Rosica, directeur national des Journées mondiales de la jeunesse de Toronto, en 2002, et actuellement président de « Sel et Lumière » au Canada (http://www.saltandlighttv.org/apropos_famille.html).
Immédiatement après cette Journée mondiale de la jeunesse, le père basilien Thomas Rosica était en effet désigné président-directeur général de la Fondation catholique « Sel et Lumière média » et de la chaîne de télévision catholique du même nom au Canada.
Le Père Rosica enseigne également l’Écriture Sainte à la faculté de Théologie du Collège St. Michael’s de l’Université à Toronto.
Q : Comment Télévision Sel + Lumière est-elle accueillie au Canada ?
Père Rosica : Le Canada avait besoin de ce médium beaucoup plus qu’on peut le croire. Lancer un réseau de télévision n’importe où dans le monde représente un grand défi. Ici, au Canada, ce défi est d’autant plus grand, compte tenu de son immense superficie, de ses distances et de ses différentes langues et cultures.
Depuis ses tout débuts, le projet a reçu de nombreuses grâces. En moins de trois ans, Télévision Sel + Lumière est disponible à travers plus de 100 000 foyers et le nombre d’abonnés ne fait qu’augmenter.
Q : Comment Télévision Sel + Lumière a-t-elle vu le jour ?
Père Rosica :Sel + Lumière est né sur les ailes de la Journée mondiale de la jeunesse 2002 à Toronto. J’ai souvent comparé la JMJ de 2002 à un arbre qui porte ses fruits doucement partout dans le pays.
L’un des fruits les plus évident des JMJ 2002 est ce réseau de télévision qui a vu le jour grâce à la générosité d’une famille italienne propriétaire de la plus grande compagnie privée dans le domaine de l’imprimerie et des médias du Canada : St-Joseph Communications. Son fondateur, Monsieur Gaetano Gagliano, aujourd’hui âgé de 88 ans, était un disciple et ami du bienheureux Giacomo Alberione.
Monsieur Gagliano voit Télévision Sel + Lumière comme l’apogée de sa longue carrière dans l’industrie de l’imprimerie, des médias et des communications. Les Gagliano ont certainement fourni la semence financière nécessaire à la naissance de ce projet.
D’autres fruits visibles de la JMJ 2002 proviennent d’autres efforts médiatiques comme celui de l’Institut des médias Jean-Paul II de l’archidiocèse d’Halifax, ainsi que les nouvelles productions télévisuelles catholiques de l’archidiocèse de Québec.
Télévision Sel + Lumière travaille d’ailleurs étroitement avec ces diocèses et leurs chers archevêques : Terrence Prendergast, S.J. d’Halifax ainsi que le cardinal Marc Ouellet de la Ville de Québec. Nous encourageons leurs efforts et nous bénéficions de l’expertise et des activités de chacune de ces initiatives.
Dès nos débuts en 2003, nous avons reçu le soutien et des encouragements indéfectibles de la part du Centre de télévision du Vatican, de plusieurs départements du Saint-Siège, de la Conférence des évêques catholiques du Canada ainsi que de plusieurs diocèses canadiens sur une base individuelle.
Nous avons aussi travaillé de près avec les services de télévision de la conférence des évêques américaine, Telepace et SAT 2000 en Italie, KTO en France, le centre des médias de l’archidiocèse de Hong Kong ainsi que plusieurs réseaux de télévision et maisons de production catholiques à travers le monde, pour préparer notre programmation au Canada.
Q : Certains disent que nous avons déjà EWTN, particulièrement en Amérique du Nord. Qu’est-ce qui est unique et spécifique à la mission de Télévision Sel + Lumière ?
Père Rosica :Mother Angelica et son équipe sont très compétents et admirables. Ils ont fait quelque chose d’exceptionnel pour Dieu et l’Église en nous donnant EWTN. Toutefois, nous savons que les besoins pastoraux urgents d’éducation de la foi, de spiritualité, de l’histoire et des enseignements de l’Église sont tellement énormes qu’une organisation à elle seule ne peut tous les combler.
À Télévision Sel + Lumière, nous voyons nos efforts comme complémentaires à ceux de EWTN, mais nous répondons aussi à des complexités et à des besoins spécifiques de l’Église canadienne.
Q : Décrivez-nous une journée de 24 heures de programmation sur le réseau Télévision Sel + Lumière.
Père Rosica :Tout ce que nous faisons tourne autour des 5 piliers du réseau de Télévision Sel + Lumière : la prière, la dévotion et la méditation; la liturgie catholique multilingue, les événements et cérémonies du Vatican; l’enseignement et le développement de la foi chez tous les groupes d’âge, des reportages sur l’action catholique et la justice sociale dans l’ensemble du Canada et à travers le monde, l’histoire de nos communautés catholiques, sans compter l’information et la mise en contexte.
Nous produisons 14 émissions sur une base régulière de notre station de télévision à Toronto; des émissions en anglais, en français, et en italien et depuis février 2006, en cantonais (chinois).
Nous avons également des émissions occasionnellement en espagnol, allemand et polonais. Ces langues répondent au multiculturalisme de l’Église au Canada.
Le réseau de Télévision Sel + Lumière travaille aussi étroitement avec les principaux réseaux de télévision du Canada afin de les assister dans la recherche et le contexte des thèmes touchant le monde catholique. À l’hiver et au printemps dernier, durant la transition de la papauté, cette aide a été des plus évidentes. Ces efforts ont construit des ponts désespérément nécessaires avec les médias séculiers.
Q : Parlez-nous de votre département de la production documentaire.
Père Rosica :Le département de production documentaire de Sel + Lumière se spécialise sur la vie des saints et sur des histoires uniques à l’Église catholique.
L’un de nos premiers documentaires a été tourné en Colombie, en Amérique du Sud. Il présente les jeunes colombiens de Bogota et de Medellin qui ont construit les petites croix en bois de la Journée mondiale de la jeunesse 2002 à Toronto. « Learn from that Cross », une histoire de justice sociale, a touché des gens à travers le monde et a aidé à garder vivant le souvenir des Journées mondiales de la jeunesse 2002.
Notre documentaire le plus connu est sans aucun doute »Le Choix d’Aimer », sur la vie de sainte Gianna Beretta Molla. Nous avons choisi cette nouvelle sainte comme patronne de notre réseau de télévision. À une époque ou nous avons besoin de modèles forts sur les questions de la femme, de la maternité, du mariage, de la famille et de la vie éthique et professionnelle, sainte Gianna est un bel exemple.
Pietro, le mari de sainte Gianna, et sa famille sont de bons amis à moi et ils m’avaient demandé si nous pouvions faire le documentaire officiel sur sa vie. Ce film sur sainte Gianna est maintenant disponible en anglais, français, italien, espagnol et bientôt en polonais, portugais, arabe et cantonais.
L’un de nos plus récents documentaires est « Journey of Light », une production de 47 minutes sur la recherche de Dieu en Terre Sainte. Tourné en Israël et en Palestine, la première de ce film a eu lieu en septembre 2005 au théâtre de l’Office national du Film de Toronto.
Ce documentaire, qui encourage le pèlerinage en Terre Sainte, a été produit avec l’aide de Sa Béatitude Michel Sabbah, Patriarche latin de Jérusalem. Tout au long de cette production, on peut suivre pas à pas le pèlerinage d’un groupe de jeu
nes catholiques en Terre Sainte. Une version française sera d’ailleurs disponible dès l’automne.
Q : Nous savons que le pape Jean-Paul II a eu une grande influence dans votre vie et votre travail. Comment sa vie et sa vision continuent-elles d’avoir un impact sur Télévision Sel et Lumière et sur votre propre vie ?
Père Rosica :J’ai appris la plupart des choses que je fais ici à Sel + Lumière du pape Jean-Paul II. Il était un enseignant brillant et un modèle de bonté et d’humanité… un communicateur intelligent et un vrai « Pontifex Massmediaticus. »
Le pape Jean-Paul II était très content de la naissance de ce projet de télévision catholique canadienne suite à la Journée mondiale de la jeunesse 2002. Durant les années 2003 et 2004, j’ai eu l’opportunité de le rencontrer à plusieurs occasions et de partager avec lui la croissance du réseau de télévision. A chaque fois, ses yeux s’illuminaient!
Aujourd’hui, nous lui prions de continuer à bénir ce projet audacieux et courageux de la Nouvelle Évangélisation. Je suis confiant que sainte Gianna et le pape Jean-Paul II feront tout ce qu’ils peuvent pour nous aider à donner chaire, profondeur et beauté aux mots, histoires et images de l’Église à travers ce médium de la télévision catholique au Canada.
