Cambodge : Les "Amantes de la Croix" se réimplantent à Kompong Cham

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CITE DU VATICAN, Mardi 6 avril 2004 (ZENIT.org) – Trente-quatre ans après leur expulsion du Cambodge, les Amantes de la Croix se réimplantent à Kompong Cham, indique « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris (eglasie.mepasie.org), dans son édition n°394 du 1er avril.

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Le 21 mars dernier, Sœur Ang Songvat et Sœur Bouang Buntharin ont prononcé leurs vœux temporaires de religieuses des Amantes de la Croix, congrégation féminine implantée au Cambodge depuis 1772 qui a traversé tous les bouleversements de l’histoire contemporaine de ce pays. La cérémonie s’est déroulée à Kompong Cham, Mgr Antonysamy Susairaj, préfet apostolique de Kompong Cham, recevant les vœux des deux jeunes religieuses cambodgiennes. Elle a marqué le retour au Cambodge des Amantes de la Croix, absentes depuis leur expulsion en mai 1970 par le gouvernement militaire dirigé par Lon Nol.

Fondée en 1772 par un prêtre des Missions Etrangères de Paris, le P. Nicolas Levavasseur, les Amantes de la Croix du Cambodge étaient au nombre de 115 en 1942. Après le coup d’Etat du 18 mars 1970 dirigé par Lon Nol contre le prince Norodom Sihanouk, le régime militaire en place ordonna l’expulsion de tous les Vietnamiens du pays. La plupart des Amantes de la Croix étant à l’époque d’origine vietnamienne, même si une grande partie d’entre elles étaient nées au Cambodge, furent expulsées en mai 1970. Seules deux religieuses khmères restèrent sur place. L’une d’elles fut tuée durant la dictature de Pol Pot. L’autre survécut et, après la chute des Khmers rouges en 1979, continua à œuvrer auprès des pauvres et des chrétiens. Elle est morte il y a quelques années à Phnom Penh.

Après le départ des troupes vietnamiennes et le retour à une certaine normalité, il fallut attendre 1996 pour que Mgr André Lesouef, des Missions Etrangères de Paris, alors préfet apostolique de Kompong Cham, ouvre une maison de formation afin de recréer une communauté d’Amantes de la Croix. Les ressources vinrent de la Thaïlande voisine. Selon Sœur Estella Siriporn Jitsanore, secrétaire des Amantes de la Croix d’Ubon Ratchathani, quatre religieuses thaïlandaises furent envoyées au Cambodge avec pour mission, entre autres, de former les éventuelles candidates à la vie religieuse. En 1999, deux postulantes, les futures Sœurs Ang et Bouang, se présentèrent et entrèrent au noviciat en 2002. Pour Sœur Jovanna Wanida Thavorn, supérieure des Amantes de la Croix d’Ubon Ratchathani, la cérémonie de ce 21 mars a revêtu un caractère d’ »événement historique » et sa congrégation continuera d’apporter un soutien aux Amantes de la Croix de Kompong Cham jusqu’à ce qu’elles deviennent suffisamment nombreuses pour devenir pleinement autonomes.

Les Amantes de la Croix ont une longue histoire. Elles ont été officiellement fondées en 1670 par Mgr Pierre Lambert de la Motte, vicaire apostolique de Cochinchine, arrivé sur place quatre ans auparavant. En déplacement dans le Tonkin (partie nord du Vietnam), Mgr Lambert de la Motte proposa le genre de vie des « Amantes de la croix de Jésus-Christ » à un certain nombre de femmes qui, déjà auparavant, s’étaient engagées par des vœux et vivaient en communauté (1). Il rédigea à leur intention le règlement des Amantes de la Croix qui connurent un développement très important dans tout le Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande et au Laos. Aujourd’hui, les différentes congrégations des Amantes de la Croix sont présentes dans de nombreux diocèses d’Asie du Sud-Est ainsi qu’aux Etats-Unis. Elles ont toutes une même constitution, approuvée par le Saint-Siège, chacune d’entre elles étant toutefois indépendante. Etablie dans un diocèse ou une autre juridiction ecclésiastique, chacune des congrégations des Amantes de la Croix est dirigée par une supérieure générale et est placée sous la juridiction de l’ordinaire du lieu.
(1) Voir EDA 393
© EDA

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ZENIT Staff

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