Brésil : "Jouer en faveur de la vie" à  l'occasion du Mondial de football

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Soutien du card. Braz de Aviz à l’engagement des religieux et religieuses

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L’équipe nationale de la Conférence des Religieux du Brésil (CRB Nacional) « joue en faveur de la vie et de la dignité humaine » à l’occasion du Mondial de football, qui démarre le 12 juin, avec le soutien du pape François, du cardinal Braz de Aviz, du Saint-Siège.

La traite des êtres humains, qui a été dénoncée par le pape François comme un « crime contre l’humanité », augmente en cas d’événements mondiaux : lors du mondial de football en Allemagne, l’augmentation a été de 30 %, et en Afrique du Sud de 40%.

Le trafic est lié au travail infantile, au tourisme sexuel ou sportif, à l’ablation d’organes, au travail forcé, le service domestique, aux enfants soldats, aux adoptions illégales.

La campagne internationale, auprès des joueurs, des supporteurs, des jeunes vulnérables, et de l’opinion publique, a été présentée ce mardi matin, 20 mai au Vatican par le cardinal brésilien Braz de Aviz, préfet du dicastère pour la Vie consacrée, et par des trois religieuses engagées dans ce combat au niveau international : Soeur Carmen Sammut, MSOLA, présidente de l’Union Internationale des Supérieures générales (UISG) ; Soeur Estrella Castalone, FMA, des Philippines, coordinatrice du réseau « Talitha Kum » ; et Sœur Gabriella Bottani, SMC, Combonienne travaillant au Brésil, coordinatrice de « Un jeu pour la vie ».

Mme Antoinette C. Hurtado représentait l’ambassade des Etats Unis près le Saint-Siège qui soutient cette initiative.

Celle-ci est promue par le Réseau international de la vie consacrée contre la traite des personnes « Talitha Kum » – « Petite fille, lève-toi » – : paroles adressées par le Christ, en araméen, une petite fille qu’il a rappelée à la vie (Evangile selon saint Marc 5, 40-43).

C’est pourquoi la campagne « Joue en faveur de la vie, dénonce le trafic des personnes » est lancée aujourd’hui en vue de la Coupe du monde de football au Brésil, avec cette invitation : « joue contre cette pratique criminelle ». Avec deux numéros téléphoniques.

Elle est lancée par le Réseau des communautés religieuses du Brésil, un réseau intitulé : « Un cri pour la vie ». Il dénonce cette « pratique criminelle à des fins d’exploitation sexuelle, de travail esclave, de trafic d’organes, d’adoptions illégales ».

Le réseau a maintenant six ans et il combat cette « réalité inhumaine », en premier contre le trafic à des fins d’exploitation sexuelle, à travers des actions préventives de sensibilisation, d’organisation, de participation et de mobilisation sociale. Il agit en partenariat avec des organisations gouvernementales ou non, d’autres organisations de la société civile : une « équipe qui joue en faveur de la vie et de la dignité humaine ».

Selon les chiffres de l’ONU, c’est une des activités illégales les plus lucratives : 32 millions de dollars par an. Globalement les victimes sont 27 millions, selon les Etats-Unis.

Et, selon l’UNDOC, la fin du trafic est majoritairement l’exploitation sexuelle et 76 % des victimes sont du sexe féminin, 26 % étant des enfants et des mineurs, 13 % des hommes.

Un évènement significatif pour la vie consacrée

Le cardinal Braz de Aviz souligne que cette mobilisation constitue un « évènement particulièrement significatif pour la Vie consacrée ». Il « manifeste l’harmonie de la Vie consacrée avec le sentiment du Saint-Père face à un crime qu’il définit comme « une plaie dans le corps de l’humanité contemporaine » (10 avril 2014). Et il « incite à l’engagement » pour soulager les victimes.

Le pape en a parlé dès sa bénédiction Urbi et Orbi du 31 mars 2013, dénonçant la traite des personnes comme « l’esclavage le plus répandu dans ce XXIe s. », rappelle le cardinal brésilien qui cite d’autres interventions du pape.

Dans Evangelii Gaudium, il a dénoncé le trafic de drogue, les abus et l’exploitation des jeunes (75).

Le cardinal Braz de Aviz souligne que « la vie consacrée est spécialement touchée par cette réalité » parce qu’elle ne devrait pas être « centrée sur elle-même », mais « s’engager au service des plus vulnérables à l’exemple de Jésus ».

Il s’agit « d’offrir à l’humanité des témoignages crédibles de l’espérance chrétienne », « en rendant visible » Dieu qui « n’abandonne personne ».

« Nous travaillons et nous combattons parce que nous avons placé notre espérance dans le Dieu vivant » (cf. Congrès de la Vie consacrée, 2004).

« Les religieux et les religieuses sont engagés, a expliqué le cardinal Braz de Aviz, dans le monde entier, dans leur mission au milieu de toutes les formes de pauvreté et ils touchent de leurs mains l’humiliation, la souffrance, les traitements inhumains et dégradants infligé aux femmes, aux hommes et aux enfants par cet esclavage moderne. Ils se sentent interpellés et c’est pour cela que Talitha Kum a été constitué par l’Union internationale des Supérieures générales » (UISG).

Il conclut : « Grâce à Talith Kum, la vie consacrée s’unit au Saint-Père avec les gestes du Bon Samaritain : verser l’huile de ce qui est saint et le vin de ce qui est humain sur les blessures de l’humanité pour apporter l’amour rédempteur de Dieu et l’espérance d’une vie nouvelle. Voilà l’invitation que nous vous faisons à tous : unissons nos forces pour libérer les plus vulnérables de cet esclavage de la traite, afin que « personne ne soit exclu de la joie apportée par le Seigneur » (Evangelii Gaudium, 3). Voilà la motivation la plus profonde de la Campagne que nous commençons aujourd’hui officiellement. »

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Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

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