Brasilia 2012: homélie du nonce, Mgr Giovanni d'Aniello

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L’amour doit guider le comportement du disciple

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ROME, vendredi 27 juillet 2012 (ZENIT.org) – « C’est l’amour que Dieu a montré qui doit guider le comportement du fidèle disciple », a estimé Mgr Giovanni d’Aniello, nonce apostolique au Brésil, lors de la messe du 26 juillet 2012, dans le cadre de la rencontre mondiale des Equipes Notre Dame, au Brésil, à Brasilia (cf. Zenit du 7 mai 2012).

L’archevêque a entre autres invité les participants à « témoigner avec courage de l’amour » de Dieu.

Homélie de Mgr Giovanni d’Aniello:

Chers amis des Equipes Notre-Dame.

Avant de m’adresser à vous, je tiens à exprimer ma profonde gratitude au Seigneur pour cette rencontre et pour cette célébration que, dans son infinie bonté, il m’accorde-moi de vivre.

Merci à ceux d’entre vous, qui avez été bienvenus à la nonciature, et qui, il y a quelques semaines, ont eu la gentillesse de m’inviter. Je savais que votre mouvement, né de l’initiative de quelques couples qui, accompagnés par le père Henri Caffarel en 1939, ont décidé de se réunir mensuellement pour redécouvrir la signification du mariage et les richesses de ce sacrement.

Vous êtes ici, aujourd’hui, à la fin de cette Rencontre Internationale, pour remercier le Seigneur pour les dons reçus, disposés à le suivre inconditionnellement et à collaborer, sous la protection de la Vierge Marie, à la construction de son Royaume d’amour.

Quelle heureuse coïncidence que cette célébration ait lieu le jour où l’Église vénère les saints Joachim et Anne, un couple marié qui vécut de façon exemplaire, au moment crucial où l’humanité, à travers la naissance du Christ, devait recevoir la réponse tant attendue dans l’Ancien Testament. Ils ont été choisis par Dieu pour donner naissance à Marie qui généra, à son tour, le Fils de Dieu.

Les versets qui précèdent la parabole de Jésus dans l’Evangile d’aujourd’hui, parle d’un docteur de la loi qui « se leva pour mettre Jésus à l’épreuve : « Maître, que dois-je faire pour hériter de la vie éternelle? » (Lc 10,25). Il est clair que la requête du docteur de la loi n’était qu’un prétexte pour entamer une conversation avec le Seigneur. C’était avant tout une invitation pour l’obliger à se prononcer en faveur de l’une ou de l’autre école de pensée de ce temps-là.

Conscient des intentions de son interlocuteur et, avec compétence et non pas pour l’humilier, il élude toutes ces questions théoriques et l’invite à regarder autour de lui celui qui se trouve dans le besoin, toute personne qui semble avoir besoin d’être aimée et aidée.

A cette époque, les docteurs de la loi étaient uniquement concernés par les limites du champ du « devoir » et soucieux de se préserver de tout risque d’ »ignorer la loi. »

En racontant la parabole du « Bon Samaritain », le Seigneur perturbe à plusieurs reprises la pensée de son interlocuteur, remet en cause ses guides de références et le conduit à regarder dans une autre direction, vers un nouveau monde. Il le conduit à admettre quelque chose d’inacceptable : le Samaritain, qui était considéré comme hérétique, maudit, différent, est un homme bon.

En fait, dans la parabole du Samaritain, Jésus ne révèle pas immédiatement, en profondeur, la vérité de l’homme, mais la vérité même du Fils de Dieu.

Sa façon d’agir très concrète et très précise n’a pas d’autre but que de nous révéler que : Dieu a tant aimé le monde qu’il a lui donné son propre Fils.

Par conséquent, c’est l’amour que Dieu nous a montré qui doit guider le comportement du fidèle disciple. Dieu est, en effet, le bon Samaritain : il est celui qui est descendu et s’est trouvé sur la route où nous étions en train de mourir. Il se pencha sur l’humanité pour la guérir et la porter comme une brebis perdue, l’accueillir comme un fils prodigue. Seul Dieu l’a fait : en nous donnant son Fils.

Cet Evangile du Dieu de Jésus, le Dieu-prochain, vient compléter la parole de l’ancienne loi, proche, très proche du commandement de Dieu. Il vient à nous en agissant comme Dieu, en se faisant proche de nous, en nous donnant un coup de pouce après nous avoir trouvés à moitié morts à cause de notre égoïsme. Il nous donne, en Jésus crucifié et ressuscité, un cœur nouveau, sur lequel l’Esprit écrit la loi.

Ca n’est que lorsque nous engageons notre vérité profonde dans la rencontre aventureuse avec le visage de l’inconnu, libre, que se révèle l’amour. C’est alors seulement que nous comprenons le sens de ce commandement et qu’il devient une réalité : « toi aussi fais de même ». Ce n’est pas une nouvelle œuvre de la loi, mais de l’amour au sens chrétien. C’est l’amour, la gratitude, l’amour-annonce, l’amour-liberté identique à celui de Jésus, qui a dit : « Rentre chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi » (Luc 8,39), puisque ceux qui connaissent le Dieu-prochain reconnaissent un frère en chaque homme.

Ce message, confié depuis plus de deux mille ans à l’Église primitive, le Seigneur vous le confie également à vous aujourd’hui, mes amis: « Va, et toi-aussi fais de même. »

Nous sommes invités à témoigner avec courage de l’amour que le Seigneur a pour nous et qui l’a amené à sacrifier sa vie pour nous.
Je rappelle ici les paroles de saint Jean de la Croix: « Là où il n’y a pas d’amour, mettez de l’amour. »

Vous savez aussi bien, comme le dit le Saint-Père Benoît XVI aux familles réunies à Milan le 3 Juin, « Construisez des communautés ecclésiales de plus en plus capables d’évangéliser les familles non seulement avec des mots mais avec l’irradiation, avec la force de l’amour divin » de la vie d’une communauté destinée à être la cellule de la société (Homélie du Saint-Père lors de la Messe pour la septième Réunion internationale des familles, Milan, 06.03.2012).

Chers amis, recevez avec gratitude la grâce que le Seigneur nous donne aujourd’hui dans cette Eucharistie, en prenant toujours comme modèle la Famille de Nazareth qui, comme vous, a connu des difficultés et des joies. Elle est toujours restée fidèle à la volonté de Dieu. Que le Seigneur accorde à vos familles d’être toujours plus « églises domestiques », capables de construire une société fondée de plus en plus sur l’amour. Comme le dit le Bienheureux Jean-Paul II : « la famille dégage sur la société un flux d’Amour bénéfique et régénérateur » (bienheureux Jean-Paul II, Jubilé des Familles, 15.10.2000).

Nous sommes bien conscients des grandes difficultés de notre époque qui touchent désormais la famille, dans un monde de plus en plus matérialiste et moins orienté vers le spirituel, parfois en absence d’un ordre moral qui suppose la vérité et la justice. Poussée par des moyens de plus en plus variés pour générer la vie, alimentée par une culture de mort plus que de vie, en l’absence de valeurs humaines et spirituelles, la famille d’aujourd’hui semble de plus en plus disloquée, manquant ainsi à sa mission de « cellule de la société ».

Dans ce scénario, il vous revient à vous, familles chrétiennes, d’apporter au monde l’exemple de la famille de Nazareth, de la connaître, de l’aimer, de l’imiter, de sorte que chaque nouvelle famille, selon le plan de Dieu et l’enseignement de l’Eglise, est la cellule première et vitale de la société, la première école des vertus sociales, ainsi que le fondement même de la société.

Pour réussir dans sa noble mission, la famille doit toujours placer le Christ au centre de sa vie. Les familles se souviennent de ce que disait le pape Benoît XVI :  » L’amour est «divin» parce qu’il vient de Dieu et qu’il nous unit à Dieu, et, à travers ce processus d’unification, il nous transforme en un Nous, qui surpasse
nos divisions et qui nous fait devenir un, jusqu’à ce que, à la fin, Dieu soit «tout en tous» (1 Co 15, 28). « (Deus Caritas est, 18).

Je loue Dieu pour les fruits générés par votre Mouvement dans le monde entier. Je remercie les couples pour leur engagement continuel comme témoins de la grandeur et de la bonté de l’amour humain, du mariage et de la famille. Je tiens à remercier les conseillers spirituels. Je tiens à les assurer de ma pensée constante dans la prière, et j’implore le coeur de la Vierge Marie de les accompagner dans leur importante mission.

Que Dieu vous bénisse.

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ZENIT Staff

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