Birmanie : Pour l’intégration des malades du sida dans les communautés

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Lettre pastorale des évêques

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CITE DU VATICAN, Mardi 16 Décembre 2003 (ZENIT.org) – Dans une Lettre pastorale, l’Eglise catholique de Birmanie demande que les malades du sida fassent partie intégrante de la communauté, comme l’explique cet article d’ »Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, dans son édition de la mi-décembre (N° 387, cf. eglasie.mepasie.org).

Les catholiques de Birmanie doivent lutter pour aider les malades du sida, frappés d’ostracisme, à faire partie intégrante de la communauté, a déclaré le président de la Conférence épiscopale birmane, Mgr Charles Maung Bo, dans une Lettre pastorale publiée à l’occasion de la Journée mondiale contre le sida. L’archevêque de Rangoon a souligné la situation critique des malades du sida, bannis de la société et parfois même rejetés par leur famille, rappelant que le rôle de l’Eglise était de les accueillir avec compassion. Le titre de cette lettre est tiré des paroles de Jésus dans l’Evangile de St Jean : « Je suis venu leur donner la vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »

Rédigée en birman par l’archevêque, la lettre a été distribuée dans les douze diocèses du pays par Karuna (Compassion) Myanmar, le Comité d’action sociale des évêques, connu à l’étranger sous le nom de Caritas Myanmar. Dans cette lettre, il écrit que de nombreux jeunes hommes et femmes de Birmanie, partis loin de chez eux à la recherche d’un emploi, ont contracté le virus de l’immunodéficience (HIV) et en sont morts. Selon les informations de l’UNAIDS, on compte en Birmanie 500 000 personnes séropositives et 46 000 sidéens sur une population de 48,3 millions d’habitants.

Mgr Bo souligne que « l’attitude discriminatoire » prévalait même chez « les plus proches parents et les plus intimes » des malades ou des personnes contaminées. Par honte, ils ne révélaient rien des conditions physiques de leurs proches. Certains même renient les membres souffrants de leur famille. L’évêque rappelle que l’Eglise catholique doit contacter ces marginalisés, s’occuper d’eux et modérer l’attitude fermée de la société qui les rejette. Elle doit pouvoir prendre en charge les malades infectés « sans condition » préalable et leur trouver du travail sur leur lieu de vie même pour qu’ils ne connaissent pas « le déshonneur d’être exclus par la communauté et leurs familles ». L’Eglise doit également les encourager à mener une vie sociale et religieuse active et à ne pas négliger leur condition physique et psychique.

Dans cette perspective de la lutte contre le sida, le président de la Conférence épiscopale de Birmanie recommande aux évêques, aux prêtres et aux religieuses de s’informer sur le HIV et le sida auprès des bureaux du Programme commun des Nations Unies contre le sida (UNAIDS), de l’Unicef et de Karuna Myanmar. La lettre pastorale précise encore que l’aide aux malades du sida ne doit pas être réservée aux catholiques mais être au service de tous, sans distinction et sans porter de jugement.

Mgr Bo voudrait que les catholiques encouragent les chrétiens malades et leurs familles à venir sans hésitation à l’église en organisant pour eux des occasions de participer aux activités paroissiales. Les catholiques, « adeptes et disciples de Jésus », ne doivent pas abandonner les personnes contaminées mais défendre leur dignité humaine dans un esprit de fraternité, a encore ajouté l’archevêque.

La lettre pastorale rappelle que, pour l’Eglise de Birmanie, la Journée du sida a été reportée du lundi 1er au dimanche 7 décembre, jour plus accessible aux catholiques. Les Nations Unies avaient choisi en effet le 1er décembre comme Journée mondiale du sida. Le thème de cette année était : « Honte et discrimination ».
© EDA

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ZENIT Staff

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