Birmanie : le card. Bo appelle à la paix et à la miséricorde

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Le cardinal Bo lance un appel au gouvernement birman demandant de mettre fin aux « discours de haine » contre la minorité musulmane des Rohingyas.

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« Laissons que la miséricorde et la compassion coulent comme un fleuve sur la terre de Bouddha », a déclaré  le cardinal Charles Maung Bo, Archevêque d’Yangon (Birmanie). Le premier cardinal de Birmanie de l’histoire a lancé un appel de paix et de réconciliation rapporte l’agence Fides, le 25 mai. En harmonie avec les propos du pape François à Sainte-Marthe et au Regina Caeli, dimanche, 24 mai.

Le cardinal Bo a rappelé que « la compassion et la miséricorde représentent les deux yeux de cette nation, qui permettent une vision de paix et de dignité ».  

En évoquant une situation dramatique de la fuite des Bangladais et des Rohingyas, minorité musulmane birmane, l’archevêque de Rangoon l’a qualifié d’ « une nouvelle blessure » ouverte.

« Une agonie immense a lieu sur les mers du sud-est asiatique, a-t-il dit, une nouvelle vague de boat people ayant fui le Myanmar et le Bangladesh à cause de la pauvreté et des conflits est à la dérive en mer. Exploités par des trafiquants sans scrupules, hommes, femmes et enfants sont amassés sur de sordides embarcations et meurent souvent en mer ».

Le cardinal Bo estime que « la haine et la négation du droit » se sont installées en Birmanie. Il a appelé les autorités birmanes d’intervenir afin de mettre fin aux conflits et aux violences:  « Nous sollicitons fortement le gouvernement afin qu’il ne permette pas que des discours de haine subvertissent la glorieuse tradition birmane de la compassion, dit le message du cardinal. Les citoyens du Myanmar ont l’obligation morale de protéger et de promouvoir la dignité de toutes les personnes humaines. Une communauté ne peut être démonisée et il n’est pas possible de nier ses droits de base tels que l’identité, la nationalité et le droit d’être une communauté ».

Le premier cardinal de Birmanie affirme que « les réfugiés fuient pour chercher dignité et sécurité ». Il a salué les efforts des pays asiatiques qui sont venus à leur aide: « Dans un grand geste d’humanité, la Malaisie, les Philippines et l’Indonésie ont ouvert leurs portes ». Le cardinal Bo a noté tout particulièrement l’aide des secouristes birmans : « Le gouvernement du Myanmar a sauvé deux barques à la dérive, a-t-il dit.  Ce geste, provenant d’une nation dévote au seigneur de la compassion, Bouddha, est hautement louable ».

En citant de grands moines bouddhistes qui sont « un phare de compassion pour le monde », le cardinal Bo rappelle que le bouddhisme « présente la compassion comme la plus noble des vertus » s’adressant à tous les êtres vivants, annonce l’agence Fides.

La minorité musulmane des Rohingyas est considérée par l’ONU comme l’une des plus persécutées. Selon les données de l’Arakan Project, organisation humanitaire défendant des droits des Rohingyas, depuis 2010, quelque 100 000 membres de cette minorité ont fui Birmanie (Myanmar) par la mer. Les violences entre bouddhistes radicaux et Rohingyas ont fait, depuis 2012, plus de 200 morts et 140 000 déplacés, qui vivent toujours dans des camps dans des conditions déplorables.

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Marina Droujinina

Journalisme (Moscou & Bruxelles). Théologie (Bruxelles, IET).

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