Birmanie : Au petit séminaire, des sauterelles pour fortifier les étudiants

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CITE DU VATICAN, Jeudi 3 février 2005 (ZENIT.org) – En Birmanie, dans le diocèse de Pathein, une religieuse venue de Thaïlande a lancé un élevage de sauterelles pour améliorer l’ordinaire des étudiants d’un petit séminaire, rapporte « Eglises d’Asie », l’agence des Missions étrangères de Paris, dans son édition du 1er février (n. 412, cf. eglasie.mepasie.org).

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Sœur Numpa Wattanapong, religieuse thaïlandaise, est arrivée pour la première fois en Birmanie en 2000. Membre de la congrégation des Sœurs de l’Enfant Jésus, sa supérieure l’avait envoyée dans le diocèse de Pathein, avec pour mission d’aider à la formation des religieuses de la congrégation de saint François Xavier et à celle des élèves du petit séminaire local. Une des premières choses qui frappa Sœur Numpa à son arrivée, ce fut « la petite taille » de certains séminaristes et « le ventre gonflé » de certains autres, signes d’une malnutrition certaine. Pour la religieuse qui avait auparavant travaillé au développement rural d’une région isolée du nord-est thaïlandais, il ne faisait pas de doute que les élèves du petit séminaire manquaient de protéines. Plutôt que d’acheter de la viande sur les marchés – une solution trop coûteuse pour les finances du petit séminaire –, Sœur Numpa pensa à développer sur place un élevage de sauterelles. En Thaïlande, les villageois élèvent ces insectes pour les manger et, en Birmanie, les villageois attrapent eux aussi des sauterelles pour s’en nourrir, mais les insectes ne sont pas assez nombreux pour fournir une source continue de protéines.

C’est ainsi qu’un jour, de retour en Birmanie après un séjour en Thaïlande, Sœur Numpa transporta dans l’avion Bangkok-Rangoun une boîte contenant quarante sauterelles, « huit familles composées chacune de quatre femelles et d’un mâle ». L’évêque de Pathein – à l’époque Mgr Charles Bo, aujourd’hui archevêque de Rangoun –, les prêtres et les religieuses manifestèrent quelque incrédulité à la vue des acridiens et à la perspective d’en faire un élevage. Sœur Numpa persévéra néanmoins dans son entreprise, protégeant ses insectes de l’assaut des fourmis. Après quelque temps, des milliers d’insectes proliféraient et la religieuse estime aujourd’hui que son plus grand succès n’a pas été l’importation des sauterelles et leur élevage mais le changement d’attitude des religieuses birmanes, qui ont accepté de ne plus aller au marché pour acheter de la viande et qui ont considéré que l’élevage représentait une source de protéines appréciable et peu coûteuse. En outre, Sœur Numpa apprit aux sœurs de saint François Xavier à monter une ferme aquacole, à élever des grenouilles et à développer diverses plantations, telles que le poivre noir.

Après ces quelques années passées dans le diocèse de Pathein, une des choses qui chagrine le plus la religieuse thaïlandaise est d’entendre dire que les jeunes entrent au séminaire ou au noviciat uniquement pour les bienfaits matériels qu’ils peuvent en tirer, avec le sous-entendu que les vocations ainsi suscitées sont bien fragiles. Selon Sœur Numpa, une visite au petit séminaire suffit à démentir de telles affirmations, les élèves n’y venant assurément pas pour le pauvre œuf qu’ils reçoivent chaque semaine, mais bien plutôt pour y vivre une foi véritablement intense.

Selon Sœur Yupa, supérieure de Sœur Numpa, la visite faite sur place, à Pathein, il y a quelques temps, suffit à montrer que, plus encore que ses réalisations concrètes, c’est la présence de la religieuse parmi les sœurs birmanes et les petits séminaristes qui compte le plus. Les sœurs de saint François Xavier, congrégation diocésaine, sont environ 300 et le petit séminaire accueille une soixantaine d’élèves. En Thaïlande, les religieuses de l’Enfant Jésus sont au nombre de 39 et sont engagées dans différentes tâches pastorales, éducatives, sociales et de santé.
© EDA

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ZENIT Staff

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