Biographie du père Pierre Vigne

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Il sera béatifié le 3 octobre

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CITE DU VATICAN, lundi 20 septembre 2004 (ZENIT.org) – Nous reprenons ci-dessous la biographie du père Pierre Vigne publiée par le site du Vatican (cf. www.vatican.va).

Pierre Vigne est né le 20 août 1670 à Privas (France), une petite ville encore très marquée par les séquelles de guerres de religion du siècle précédent, entre catholiques et protestants. Son père Pierre Vigne, honnête commerçant en textiles, et sa mère, Françoise Gautier, mariés dans l’Eglise catholique ont fait baptiser leurs cinq enfants à la paroisse catholique Saint Thomas de Privas. Deux filles sont mortes en bas âge. Pierre et ses deux aînés, Jean-François et Eléonore, vivent avec leurs parents dans une relative aisance.

A 11 ans Pierre est remarqué par le curé de la paroisse qui lui fait signer comme témoin, dans les registres paroissiaux, les actes de baptême, mariage ou sépulture.

Après avoir reçu une éducation et une instruction de bon niveau, à la fin de l’adolescence, sa vie est soudainement transformée par la prise de conscience de la présence de Jésus-Christ dans l’Eucharistie. Cette expérience l’oriente définitivement vers Jésus qui livre sa vie sur la Croix, par amour pour nous, et qui, par l’Eucharistie, ne cesse de se donner à tous les hommes. Il entre, en 1690, au séminaire sulpicien de Viviers. Ordonné prêtre, le 18 septembre 1694, à Bourg Saint Andéol, par l’évêque de Viviers, il est envoyé, comme vicaire, à Saint-Agrève où il exerce, pendant six ans, son ministère sacerdotal, en amitié avec son curé et en proximité avec les paroissiens.
Toujours attentif à discerner, à travers les événements, la volonté du Seigneur sur sa vie, il se sent appelé ailleurs. Son itinéraire spirituel suit une voie apparemment un peu hésitante au début, puis de plus en plus sûre. Son désir d’être missionnaire parmi les petites gens le pousse à entrer, en 1700, chez les Lazaristes, à Lyon. Il y reçoit une solide formation à la pauvreté et aux «missions populaires» et commence à parcourir villes et villages, avec des confrères, pour évangéliser le peuple chrétien. En 1706, il quitte «de son plein gré» les Lazaristes. Il a plus que jamais la passion du salut des âmes, surtout des pauvres gens de la campagne. Après une brève période de recherche, sa vocation se dessine clairement. Il devient «missionnaire itinérant» appliquant sa propre méthode pastorale tout en soumettant son ministère à l’autorisation de ses supérieurs hiérarchiques.

Pendant plus de trente ans, inlassablement, il sillonne, à pied ou à cheval, les chemins du Vivarais et du Dauphiné, et bien au- delà. Pour faire connaître, aimer et servir Jésus- Christ, il affronte la fatigue des déplacements, les rigueurs du climat. Il prêche, visite les malades, catéchise les enfants, administre les sacrements, allant jusqu’à transporter sur son dos «son» confessionnal pour être toujours prêt à offrir la miséricorde de Dieu. Il célèbre la Messe, expose le Saint Sacrement, apprend aux fidèles à l’adorer. Marie «Beau Tabernacle de Dieu parmi les hommes» tient aussi une place de choix dans sa prière et son enseignement.

Au cours d’une de ses missions, il arrive, en 1712, à Boucieu-le-Roi dont le site lui permet d’ériger un chemin de Croix. Avec l’aide des paroissiens des environs, il construit 30 stations qui, à travers le village et la campagne, apprennent aux chrétiens, à suivre Jésus de la Cène à Pâques et Pentecôte.
Boucieu devient sa résidence entre les missions. Il y réunit quelques femmes qu’il charge d’«accompagner les pèlerins» du chemin de Croix pour les aider à méditer et prier.

C’est là qu’il fonde la Congrégation des Soeurs du Saint Sacrement. Le 30 novembre 1715, dans l’église de Boucieu, il leur remet la croix et l’habit religieux. Il les invite à se succéder pour adorer Jésus présent dans l’Eucharistie et à vivre fraternellement ensemble. Il leur confie la tâche d’enseigner la jeunesse. Soucieux d’instruire les enfants pour leur permettre d’accéder à la foi et d’adopter les comportements chrétiens, Pierre Vigne ouvre des écoles et crée un «séminaire de Régentes», comme on nommait alors les maîtresses d’école.

Une vie aussi intense a besoin de quelques soutiens. Aussi Pierre Vigne ne manque jamais, lorsqu’il va à Lyon faire des achats, d’aller chez ses anciens maîtres de Saint Sulpice pour rencontrer son confesseur, et son directeur spirituel. Attiré par la spiritualité eucharistique des Prêtres du Saint Sacrement fondés par Monseigneur d’Authier de Sisgaud, il est admis comme associé dans cette société sacerdotale le 25 janvier 1724, à Valence, et bénéficie de leur aide spirituelle et temporelle.
Tout en assurant l’accompagnement de sa jeune Congrégation, Pierre Vigne continue ses courses apostoliques et trouve la possibilité, pour prolonger les fruits de la mission, d’écrire des livres: des règlements de vie, des ouvrages de spiritualité et surtout les «méditations sur le plus beau livre qui est Jésus-Christ souffrant et mourant sur la Croix».

La vigueur de ce marcheur de Dieu, l’intensité de son activité apostolique, ses longues heures d’adoration, sa vie de pauvreté, témoignent non seulement d’une robuste constitution physique, mais par- dessus tout d’un amour passionné de Jésus-Christ qui a aimé les siens jusqu’à la fin (cf. Jn 13, 1).

A 70 ans cependant, il ressent les effets de la fatigue. Au cours d’une mission à Rencurel dans les montagnes du Vercors, pris d’un malaise, il est obligé d’interrompre sa prédication. Malgré tous ses efforts pour célébrer encore l’Eucharistie et exhorter les fidèles à l’amour de Jésus, il sent sa fin approcher, exprime encore son immense ardeur missionnaire puis se recueille dans la prière. Un prêtre, puis deux Soeurs venues en hâte, accompagnent ses derniers moments. Le 8 juillet 1740, il rejoint Celui qu’il a tant aimé adoré et servi. Son corps est ramené à Boucieu où il repose encore dans la petite église.

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ZENIT Staff

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