ROME, Jeudi 20 septembre 2007 (ZENIT.org) – De retour d’un voyage de deux jours en Pologne, le cardinal secrétaire d’Etat Tarcisio Bertone, s’est déclaré satisfait de tous les moments forts qu’il a vécus sur place : « Des moments de grande réflexion spirituelle et de rencontres avec de nombreuses communautés vivantes axées, a-t-il dit, sur la spiritualité mariale ».
Le cardinal Bertone a présidé le 14 septembre dernier, dans la basilique Notre-Dame de l’Assomption à Cracovie, la célébration eucharistique pour les participants à la VIIème conférence internationale sur le thème : « Le rôle de l’Eglise catholique dans le processus d’intégration européenne », organisée conjointement par l’Académie pontificale de théologie à Cracovie, laFondation Konrad Adenauer en Pologne et la Fondation Robert Schuman à Luxembourg.
Les travaux de la conférence avaient été inaugurés dans la matinée par l’archevêque de Cracovie, le cardinal Stanislaw Dziwisz qui a souligné, tout en rappelant que l’Europe avait aujourd’hui « besoin d’une âme », que l’Eglise « en soutenant le processus d’intégration, ne se limite pas à énoncer les causes et les conséquences de la crise qui touche les sociétés modernes mais se sent en devoir de rappeler constamment que le retour aux sources chrétiennes de la culture européenne doit passer par un retour à un système de valeurs, de normes, de principes et de pratiques de la vie sociale qui sont universellement reconnus ».
De retour à Rome, le cardinal Bertone a dressé un bilan de son voyage, affirmant au micro de Radio Vatican que ses paroles « avaient été accueillies très positivement par tous les participants au congrès », durant lequel sont également intervenus le président de la République de Pologne, Lech Kaczyński, le président du parlement européen, Hans-Gert Pöttering, et le président du parlement allemand, Norbert Lammert.
« Je dois dire que j’ai prononcé des paroles fortes sur l’importance de défendre l’identité chrétienne de l’Europe et l’importance d’offrir, et non d’imposer, cette contribution, mais de l’offrir justement pour qu’elle soit un ferment pour la construction de la nouvelle Europe, sans perdre de vue que les grandes valeurs de la justice, du droit, de la moralité, du dialogue interreligieux sont des valeurs authentiquement chrétiennes, des valeurs à ne pas effacer de notre mémoire, sous peine de décadence et de déclin pour l’Europe », a ajouté le cardinal Bertone.
Le secrétaire d’Etat a ensuite parlé de la forte empreinte mariale qui caractérise la terre natale de Jean Paul II : « La Pologne ne jouit pas seulement de son très célèbre sanctuaire de Jasna Gora, dans la ville de Czestochowa, mais tout son territoire est parsemé de grands et beaux sanctuaires mariaux ».
« L’un des plus beaux et des plus grandioses est le sanctuaire de Notre-Dame de Licheń, dont l’origine remonte à la bataille de Leipzig, un événement qui sonnera le glas de l’Europe napoléonienne, de la fureur napoléonienne en quelque sorte, et que ces grandes nations surmonteront grâce à leur foi chrétienne profonde » a-t-il ajouté.
« La Vierge Marie a accompagné toute l’histoire tourmentée et dramatique du peuple polonais. Jamais elle n’a abandonné ce peuple, qui est resté si fidèle à l’Eglise, à la foi, et si fidèle à la Vierge », a-t-il souligné.
Le cardinal Bertone a ensuite fait part de la reconnaissance de toute l’Eglise envers la Pologne pour « cet inestimable trésor que ce riche dépôt de foi et d’histoire a apporté à son patrimoine spirituel, théologique et pastoral » a-t-il préciser avant d’ajouter : « Nous pensons que la Pologne a encore une mission à accomplir dans le monde d’aujourd’hui, surtout dans l’Europe d’aujourd’hui ».
Dimanche 16 septembre, c’est précisément sur l’esplanade de la basilique Notre-Dame de Licheń, que le cardinal Bertone a célébré la messe de béatification du père Stanislas de Jésus Marie (1631-1701), (dans le siècle Jean Papczynski), prêtre et fondateur de la Congrégation des Clercs mariaux de l’Immaculée conception.
Evoquant la figure du bienheureux, le cardinal Bertone a rappelé sa contribution à l’histoire de l’Eglise et son engagement face à la question de la mort.
« Je viens à ce propos de donner mon accord pour la construction d’un centre pour malades en phase terminale, juste à côté du grand sanctuaire de Notre-Dame de Licheń », a-t-il ensuite révélé.
« Et puis, il fut un grand évangélisateur, un évangélisateur du peuple, un apôtre de la Parole, non seulement à travers les paroles, mais à travers ses écrits », a ajouté le secrétaire d’Etat.
« Egalement du point de vue de la matière, de la transmission d’une solide formation théologique, engagée théologiquement, pas seulement de doctrine de l’Eglise, mais aussi d’un sens d’appartenance à l’Eglise. Tout autant de valeurs qui sont d’une grande actualité aujourd’hui aussi », a-t-il poursuivi.
A l’issue de sa visite, le cardinal Bertone a participé, toujours ce même 16 septembre, à la célébration des Vêpres commémorant les 100 ans de la pose de la première pierre de la basilique du Sacré-Cœur-de-Jésus, à Varsovie où les salésiens oeuvrent depuis 75 ans, autrement dit depuis que l’archevêque de l’époque, le cardinal Aleksander Kakowski et la comtesse Marie Radziwill, promotrice de la construction de l’église, ont fait appel à eux.
« Une œuvre, a rappelé le cardinal salésien durant son homélie, qui est placée sous le signe du Sacré-Cœur de Jésus, comme pour nous rappeler que les jeunes occupent une place particulière dans le cœur du Seigneur ».
« Aussi faut-il que nous ayons un cœur ouvert aux jeunes, aux enfants, aux nécessités de notre temps, aux personnes les plus dans le besoin. Un cœur qui soit capable d’aimer, d’aider et de réaliser des projets, dans un esprit de charité active », a conclu le cardinal Bertone au micro de Radio Vatican.
