Bienheureuse Eurosia, mère de famille du tiers ordre franciscain

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Béatification dimanche prochain

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ROME, Vendredi 4 Novembre 2005 (ZENIT.org) – La servante de Dieu Eurosia Fabris, mère de famille italienne du tiers ordre franciscain, sera béatifiée dimanche prochain, 6 novembre, à Vicence.

Pie XII disait d’elle: « Il faut faire connaître cette belle âme, c’est un exemple pour les familles d’aujourd’hui! »

Elle fait partie des bienheureux que Jean-Paul II s’apprêtait à béatifier en avril dernier. La page en ligne de l’Office des célébrations liturgiques pontificale publie une biographie en français.

Eurosia Fabris (1866-1932)

Eurosia Fabris est née à Quinto Vicentino, une commune agricole à peu de kilomètres de Vicence en Italie, fille de Luigi et Maria Fabris, des petits paysans.

En 1870, Eurosia avait 4 ans quand sa famille se transféra à Marola, dans la commune de Torri di Quartesolo (Vicence). Elle y restera toute sa vie. A l’école, elle fréquenta seulement les deux premières années du cours élémentaire, de 1872 à 1874. Il fallait aider ses parents aux travaux des champs et soutenir sa maman dans les tâches domestiques. Cela lui suffit pourtant pour apprendre à écrire et à lire l’Écriture sainte ou des textes à thème religieux comme le catéchisme, l’Histoire sainte, la « Philothée », ou les « Maximes éternelles » de St Alphonse de Liguori.

Eurosia aidait aussi sa maman dans son métier de couturière, profession qu’elle-même exercera plus tard. Riche de qualités humaines et religieuses, Eurosia sera toujours attentive aux besoins de sa famille.

À douze ans, elle reçut la première communion. À partir de ce jour-là, elle s’approcha du sacrement eucharistique à chaque fête religieuse. La communion quotidienne n’était pas encore dans la pratique habituelle : il faudra attendre pour cela le fameux Décret de saint Pie X, en 1905.

Inscrite à l’Association des Filles de Marie dans la paroisse de Marola, elle fut assidue aux réunions. Elle observa le statut avec diligence. La ferveur de sa piété mariale s’accrut encore sous l’influence du sanctuaire voisin de Notre Dame de Monte Berico : depuis Marola, le sanctuaire était bien visible au sommet de la montagne.

Elle avait un amour particulier pour l’Esprit saint, le Crucifix, l’Eucharistie, elle avait une dévotion particulière pour la Vierge Marie, et les âmes du Purgatoire. Et elle aimait la crèche. Elle fut apôtre dans sa famille, parmi ses amies et à la paroisse, où elle enseignait le catéchisme aux enfants. Elle l’enseigna aussi aux jeunes filles qui fréquentaient sa maison pour apprendre l’art de la couture et de la coupe.

À 18 ans, Eurosia était une jeune fille sérieuse, pieuse et travailleuse. Ces vertus et sa prestance physique ne passaient pas inaperçues, lui occasionnant plusieurs propositions de mariage, qu’elle ne prit jamais en considération.

En 1885 Rosine (c’est ainsi qu’on l’appelait aussi dans la famille) fut touchée par un événement tragique : une jeune épouse, sa voisine, mourut, laissant trois filles bien jeunes. La première mourra d’ailleurs peu après. Les deux autres, Claire Angèle et Italie, avaient respectivement 20 et 4 mois. Un oncle et le grand père, malade chronique, vivaient avec le père des deux orphelines. C’étaient trois hommes au caractère bien trempé, qui se disputaient souvent. Rosine en fut profondément émue. Pendant six mois, chaque matin, elle alla soigner ces enfants et mettre de l’ordre dans la maison.

Ensuite, suivant le conseil de ses parents et de son curé, et après avoir longtemps prié, elle accepta d’épouser Charles, bien consciente des sacrifices qu’elle devrait affronter dans l’avenir. Mais elle y voyait la volonté de Dieu qui l’appelait à cette nouvelle mission.

Son curé dira plus tard : « Ce fut vraiment un acte héroïque de charité envers le prochain ». Le mariage fut célébré le 5 mai 1886 et comblé par la naissance de neuf enfants, auxquels il faudrait ajouter les deux petites orphelines et d’autres enfants accueillis dans la maison : parmi eux, Mansueto Mazzuco entré plus tard, comme Franciscain, dans l’Ordre des Frères Mineurs. Il y porta le nom de Frère Giorgio.

À tous ces enfants, « Mamma Rosa », comme on l’appela après son mariage, offrit son affection, ses soins assidus, ses sacrifices et une solide formation chrétienne. De 1918 à 1921, trois de ses fils furent ordonnés prêtres : deux diocésains et un Franciscain, Frère Bernardino, qui fut son premier biographe.

Une fois mariée, elle accomplit, avec la plus grande fidélité, ses obligations de vie conjugale : elle vécut dans une profonde communion avec son mari. Elle devint sa conseillère et son réconfort ; elle montra un tendre amour à tous ses enfants ; une capacité de travail hors normes ; le soin de répondre à tous les besoins de son prochain ; une vie de prière intense, l’amour de Dieu, la dévotion envers l’Eucharistie et la Vierge Marie.

Eurosia devint pour sa famille un vrai trésor, la « femme forte » dont parle le livre des Proverbes (ch. 31). Elle sut gérer l’économie familiale, bien maigre, mais en exerçant néanmoins une intense charité envers les pauvres avec lesquels elle partageait le pain quotidien ; l’amour et le soin des malades, en leur offrant une assistance constante et prolongée . Elle démontra un courage héroïque au cours de la maladie qui mena à la mort son mari Carlo Barban, en 1930.

Elle entra alors dans le Tiers Ordre franciscain, aujourd’hui OFS, fréquenta les réunions, et en l’esprit dans la pauvreté et la joie, le travail et la prière, l’attention délicate envers le prochain, la louange au Dieu Créateur, source de tout bien et de toute notre espérance.

La famille de Mamma Rosa fut vraiment une petite église domestique. Elle sut y éduquer les enfants à la prière, à l’obéissance, à la crainte de Dieu, au sacrifice, à l’amour du travail et à toutes les vertus chrétiennes.

Dans cette mission de mère chrétienne, Mamma Rosa s’est consumée, jour après jour, comme une lampe sur l’autel de la charité. Elle s’éteignit le 8 janvier 1932. Elle repose dans l’église de Marola, dans l’attente de la résurrection de la chair.

Le procès canonique en vue de la béatification et de la canonisation ne débuta que le 3 février 1975 à la curie épiscopale de Padoue, après avoir surmonté les incompréhensions et les difficultés surgies entre les diverses personnes juridiques qui devaient promouvoir la cause.

Le titre de « vénérable » lui fut attribué le 7 juillet 2003 par Jean Paul II : une reconnaissance de la valeur héroïque des vertus qu’elle avait pratiquées.

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ZENIT Staff

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