« Bible et morale » : Des repères bibliques pour la vie quotidienne

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Publication en français d’un document romain

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ROME, Lundi 12 octobre 2009 (ZENIT.org) – « Bible et morale. Quels critères pour discerner ? » : c’est le titre du document de la Commission biblique pontificale qui vient d’être publié en français aux éditions Nouvelle Cité : l’occasion de redécouvrir la morale du bonheur que propose la Bible, loin de tout « moralisme ». 

Le livre a été  présenté à la presse ce matin à la Maison de la conférence des évêques de France (CEF) à Paris, par Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d’Albi, président de la Commission doctrinale de la CEF, et par le Père Olivier Artus, exégète, membre de la Commission biblique pontificale. 

L’édition en italien a été publiée en mai 2008 sous le titre : « Bible et morale. Les racines bibliques de l’agir chrétien » (11 mai 2008). 

Il s’agit d’un précieux vademecum qui s’adresse aux prêtres et aux fidèles, dans la ligne de Vatican II qui souhaitait – dans sa constitution dogmatique sur la Révélation divine, Dei Verbum – que l’Ecriture Sainte soit en quelque sorte comme « l’âme de la théologie ». L’Ecriture, dans ce document, est en quelque sort l’âme de la réflexion morale, ce qui est l’antidote au « moralisme » ont souligné les intervenants. De quoi nous faire aimer la morale ! 

Car, d’où part la morale dans l’Ecriture – Ancien et Nouveau Testament, souligne l’introduction du document – ? Du « don » répond Mgr Carré. C’est d’ailleurs ce que souligne la première partie du document : « Une morale révélée : don divin et réponse humaine ». Et cette insistance sur la réponse, donne en même temps toute sa consistance à la liberté humaine dans le discernement éthique à la lumière de la Bible. 

Ce « don » c’est d‘abord la Création et « ses implications morales ». C’est aussi le « don de l’Alliance », qui, dès l’Ancien Testament offre des « normes pour l’agir humain », pour qu’il soit vraiment « humain ». Le document présente ensuite « l’Alliance nouvelle en Jésus Christ comme ultime don de Dieu » et ses implications morales. 

Mgr Carré souligne d’ailleurs à ce propos que le document commence par deux pages fondamentales de la Bible : les « Dix Paroles » dans l’Exode (20, 2-17) et les Béatitudes (Matthieu, 5, 3-12). Autrement dit, la « loi » de Dieu est considérée comme un « don » précieux pour guider les pas de l’homme, qu’il ne soit pas livré à lui-même, et la morale de la Bible c’est une « morale du bonheur ». 

Mais cette première partie sur le « don » ne serait pas complète sans le chapitre sur le « pardon », dans l’Un et l’Autre Testament, et sans la perspective eschatologique, du bonheur éternel sous ce titre : « La destination finale, horizon susceptible d’inspirer l’agir moral ». 

Si l’on veut, a expliqué Mgr Carré, on peut aller directement aussi à la seconde partie, qui s’intitule : « Quelques critères bibliques pouvant servir à une réflexion morale ». Même dans le domaine délicat de la bioéthique et des questions éthiques soulevées par la science moderne, précise le P. Artus. Chaque « critère » pour un agir humain conforme à la révélation de l’Amour dans la Bible s’accompagne d’une réflexion très concrète intitulée : « Orientations pour aujourd’hui ». 

Cette partie explique « la vision biblique de l’être humain », ce qui implique que l’agir moral doit respecter « l’humanité » de l’homme, mais aussi se référer à l’exemple du Christ : deux « conformités » à vérifier, avec l’Homme et avec le Christ. 

Suit l’énumération et l’explication de six critères « spécifiques » comme « l’opposition » : il faut bien parfois savoir s’opposer à ce qui est contraire à la vocation de l’homme, souligne le P. Artus, ou bien la « dimension communautaire » , ou encore la « finalité ». 

Le document souligne que le fait de « baser sur la Sainte Ecriture » l’ensemble de cette réflexion « invite à envisager la morale non pas d’abord du point de vue de l’homme, mais du point de vue de Dieu ». 

Le document ouvre aussi, par cette référence biblique, des possibilités de « dialogue œcuménique » et de dialogue avec les non-croyants dans la mesure où il a su traduire également le « texte fondateur » en termes de « valeurs ». 

Enfin, du point de vue de la méthode, ce document est un bel exemple de la façon dont l’Ecriture se déploie selon les « quatre sens », la lettre – le sens littéral, historique – étant riche à la fois d’un sens qui dit la foi, d’un sens « moral » et d’un sens qui renvoie aux fins dernières, à l’eschatologie. Ici, le sens moral est déployé de façon à faire aimer la morale à toutes les paroisses qui se lanceront dans la découverte de ce document très abordable et qui offre enfin des clefs pour les dilemmes concrets de la société contemporaine. 

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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