ROME, Dimanche 30 octobre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI a effectué, samedi matin, 29 octobre un pèlerinage privé sur les pas de Jean-Paul II au sanctuaire marial et bénédictin de la Mentorella, à quelque 60 kilomètres de Rome, à 800 mètres d’altitude.
Jean-Paul II s’était en effet rendu au sanctuaire de la Mentorella au lendemain de l’inauguration de son pontificat, le 29 octobre 1978, en visite officielle, et sa première en dehors de Rome. Il y revint souvent – une trentaine de fois –, et un sentier montagneux a même reçu le nom de Karol Wojtyla. Le sanctuaire est en effet animé par des prêtres polonais.
Le cardinal Wojtyla y est même venu à la veille du conclave au cours duquel il a été élu pape, et il a été victime d’une panne de voiture sur le chemin du retour!
Benoît XVI est donc venu marquer le 27e anniversaire de la visite de Jean-Paul II. Il a quitté le Vatican vers 9 heures avec ses plus proches collaborateurs.
Le porte-parole du Saint-Siège, M. Joaquin Navarro Valls, a indiqué que le pape a célébré la messe au sanctuaire et qu’il est rentré au Vatican en début d’après-midi.
De bonne heure, samedi, le recteur polonais du sanctuaire, le P. Adam Otrebski a reçu un coup de téléphone lui annonçant la visite de Benoît XVI. Après avoir célébré la messe, le pape a fait le tour du sanctuaire. Un temps de prière spécial a également eu lieu en l’honneur de la Vierge de la Mentorella.
En souvenir de sa visite, le pape a offert une chasuble à la communauté du sanctuaire.
Une visite « très joyeuse », a souligné le P. Otrebski, habitué naguère aux visites surprise de son illustre compatriote, qui restait déjeuner avec la communauté, à la plus grande fierté d’une paroissienne du village voisin, heureuse de savoir que la « pasta » qu’elle avait préparée pour les pères faisait la joie du souverain pontife.
Le pape Wojtyla a confié que ce lieu « caché dans la montagne » l’avait « fasciné de façon particulière ». On peut, disait-il, « s’y promener et admirer la vision magnifique du paysage italien ». C’est le paysage hirsute et rocheux des Monts Caprini, où l’on rencontre les troupeaux de bufflonnes au pied sûr.
Le sanctuaire a été édifié par l’empereur Constantin au IVe s., sur le lieu de la conversion du tribun romain saint Eustache, le général Placidius, à la suite d’une apparition du Christ, au temps de l’empereur Trajan. Dédiée à saint Eustache, l’église fut consacrée par le pape Sylvestre.
C’est aussi un lieu bénédictin, puisqu’au VIe siècle, saint Benoît passa deux ans dans la grotte qui se trouve derrière l’église.
Au 594, sainte Sylvie, mère du pape Grégoire le Grand, cousin de saint Benoît, donna le domaine et l’église, dédiée à sainte Marie, et situés sur la crête de Vultwilla (aujourd’hui Mentorella), aux Bénédictins, qui y tinrent une abbaye sujette de Subiaco, du VIe au XVe siècle. Le sanctuaire fut ensuite abandonné jusqu’au XVIIIe s.
En 1661, c’est un Jésuite, le P. Atanasio Kircher qui redécouvrit le sanctuaire. Il le fit restaurer et le pape Alexandre VII décida un jubilé extraordinaire pour le renouveau du culte en ce lieu.
C’est en 1857 que le bienheureux pape Pie IX confia le sanctuaire au P. Kajsiewicz, et à la congrégation de la Résurrection, « in perpetuum » : elle en est toujours chargée aujourd’hui (http://www.resurrectionist.net/English/RF/mentorella.cfm). La congrégation a été fondée en France le Mercredi des Cendres, en 1836, par trois prêtres polonais, dont la cause de béatification est ouverte, les PP. Bogdan Janski, Pierre Semenenko, et Jérôme Kajsiewicz.
En 1870 – date de l’unité italienne – l’Etat italien devint propriétaire de la Mentorella, et la congrégation racheta l’ensemble en 1883 pour 8.500 lires.
La statue de bois précieux de la Vierge « Mère des grâces », date du XIIe siècle, et elle a été couronnée en 1901.
