ROME, Dimanche 6 juin 2010 (ZENIT.org) – Au terme de la messe solennelle qu’il a présidée à Nicosie, au Palais des sports, ce dimanche matin, et avant de remettre l’« Instrument de travail » du synode pour le Moyen Orient aux patriarches, cardinaux et évêques, Benoît XVI a rendu hommage à Mgr Padovese, tué jeudi dernier, et qui aurait dû être présent aujourd’hui à cette célébration et qui a été un artisan de ce prochain synode.
Dans un passage de son allocution, en anglais, le pape a rappelé que Mgr Luigi Padovese était président de la conférence des évêques catholiques de Turquie : c’est à ce titre qu’il aurait dû lui remettre à lui aussi ce document. Il était aussi vicaire apostolique d’Anatolie.
En tant que tel aussi, « il a contribué à la préparation de l’Instrumentum Laboris que je vous remets aujourd’hui », a souligné le pape.
Benoît XVI a confié que « la nouvelle de sa mort inattendue et tragique, jeudi, a surpris et choqué tout le monde ».
Le pape a rappelé l’engagement de Mgr Padovese pour le dialogue interreligieux et pour l’œcuménisme : « Je confie son âme à la miséricorde du Dieu tout puissant, conscient à quel point il était engagé, spécialement en tant qu’évêque, pour la compréhension interreligieuse et interculturelle, et pour le dialogue entre les Eglises ».
« Sa mort, a insisté le pape, nous rappelle « la vocation de tous les chrétiens à témoigner courageusement en toute circonstance, de ce qui est bon, noble et juste ».
Mgr Luigi Padovese, vicaire apostolique d’Anatolie et président de la Conférence épiscopale turque, a été tué jeudi dernier, 3 juin, par son chauffeur.
Dans l’avion de Rome à Chypre, vendredi dernier, 4 juin, Benoît XVI avait déjà exprimé sa profonde douleur pour la mort de Mgr Padovese qui a « beaucoup contribué » à la préparation du Synode pour le Moyen Orient.
Benoît XVI a tenu à déclarer que ce meurtre de devait pas être mis en relation avec son voyage et à disculper la Turquie en tant que Nation : « Cette ombre n’a rien à voir avec les thèmes et la réalité du voyage, car nous ne devons pas attribuer ce fait à la Turquie ou aux Turcs ».
« Il est certain qu’il ne s’agit pas d’un assassinat politique ou religieux », a insisté Benoît XVI.
Avant le voyage de Benoît XVI en Turquie, en 2006, Mgr Padovese avait déclaré : « La Turquie est une fenêtre sur l’Orient. Pays à majorité musulmane, nation passerelle entre l’Occident et l’Orient, c’est le lieu plus indiqué pour lancer un message de paix et de réconciliation entre les peuples, les cultures et les religions. » (cf. Terrasanta.net, 18 septembre 2006).
Anita S. Bourdin
