Benoît XVI reçoit les deux grands rabbins d’Israël

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Les 40 ans de Nostra Aetate

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ROME, Jeudi 15 septembre 2005 (ZENIT.org) – Benoît XVI confirme aux deux grands rabbins d’Israël l’engagement de l’Eglise catholique pour l’amélioration des relations avec le judaïsme.

Moins d’un mois après sa visite historique à la synagogue de Cologne, le 19 août dernier, le pape Benoît XVI a en effet reçu en audience privée, à sa résidence de Castel Gandolfo les deux grands rabbins d’Israël, Shlomo Moshe Amar, et Yona Metzger, l’un représentant du judaïsme d’origine méditerranéenne, sépharade, et l’autre le judaïsme d’Europe centrale et orientale, ashkénaze, ainsi que leur suite. Une visite qui s’inscrit dans le cadre des célébrations pour le 40e anniversaire de la déclaration conciliaire Nostra Aetate, en 1965, sur les relations de l’Eglise catholique avec les religions non chrétiennes, en particulier le judaïsme.

Pas de communiqué officiel du Vatican sur cette visite, privée, mais un compte-rendu de la visite est publié par Radio Vatican et par les deux rabbins.

« Je considère votre visite comme un nouveau pas dans le processus d’approfondissement des relations religieuses entre catholiques et juifs », a déclaré le pape.

Benoît XVI a en effet évoqué le chemin parcouru depuis Vatican II et grâce à Vatican II, avec la « pierre miliaire de Nostra Aetate ».

« Aujourd’hui, a affirmé le pape, nous devons continuer à chercher des voies » pour assumer la responsabilité de la réconciliation.

Un thème que le pape avait abordé à Cologne en remettant aux jeunes, comme il l’a rappelé jeudi matin, « la torche de l’espérance que Dieu a donnée aux chrétiens et aux juifs ».

Ce geste veut souligner, a précisé le pape, « que les forces du mal ne doivent jamais plus pouvoir conquérir le pouvoir et que les générations futures, avec l’aide de Dieu, puissent être capables de construire un monde plus juste et pacifique où tous les peuples aient des droits égaux et se sentent chez eux ».

Le pape a également évoqué cette Terre « considérée comme Sainte par les juifs, les chrétiens et les musulmans ».

Le pape regrettait que « trop souvent, notre attention soit retenue par des actes de violence et la terreur, et ceci est la source d’une immense tristesse pour tous ceux qui y vivent ».

« Nous devons continuer, affirmait le pape, d’insister sur le fait que les religions et la paix vont de pair parce que la foi religieuse et sa pratique ne peuvent pas être séparées de la défense de l’image de Dieu en chaque être humain ».

Le pape a également évoqué les communautés chrétiennes de Terre Sainte, dans lesquelles il voit « une présence et un témoignage vivant depuis l’aube du christianisme et à travers toutes les vicissitudes de l’histoire ». « Aujourd’hui, ces frères et sœurs dans la foi se trouvent face à des défis toujours nouveaux », a observé le pape, qui vient de nommer Mgr Fouad Twal, ancien archevêque de Tunis, originaire de Palestine, comme coadjuteur du patriarche latin Michel Sabbah.

Dans la dernière partie de sa salutation aux deux rabbins, le pape a commenté l’état des relations diplomatiques entre le Saint-Siège et Israël en se disant « heureux » que ces relations prennent des « formes de coopération plus solides et stables », mais il notait l’attente de la « réalisation des Accords fondamentaux sur des questions encore ouvertes ».

« Chers rabbins, a conclu le pape, en tant que responsables religieux, nous avons devant Dieu une grande responsabilité, celle de l’enseignement que nous donnons et des décisions que nous prenons. Que le Seigneur nous assiste au service de la grande cause de la promotion du caractère sacré de la vie humaine, et de la protection de la dignité de toute personne humaine, afin que la justice et la paix puissent fleurir dans le monde ».

De leur côté, les deux grands rabbins ont annoncé jeudi avoir demandé à Benoît XVI une condamnation des destructions de synagogues dans les anciennes colonies juives de Gaza.

Les deux rabbins ont également suggéré que le 28 octobre – date de Nostra Aetate – devienne un jour consacré à l’enseignement de ce texte et de l’importance de la lutte contre l’antisémitisme dans le monde catholique.

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ZENIT Staff

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