Benoît XVI parle aux jeunes de sa propre jeunesse

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Il les invite à venir à la JMJ de Madrid

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ROME, Vendredi 3 septembre 2010 (ZENIT.org) – « C’est un contre-sens de prétendre éliminer Dieu pour faire vivre l’homme ! » explique Benoît XVI qui invite les jeunes à venir à la JMJ de Madrid et leur parle aussi de sa propre expérience de jeunesse, face au national socialisme.

Le pape a publié son message – en date du 6 août 2010, en la fête de la Transfiguration du Seigneur – pour la JMJ de 2011 sur le thème : « Enracinés et fondés en Christ, affermis dans la foi » (cf. Col 2, 7, cf. ci-dessous in Documents pour le texte intégral et l’« Entretien » avec le P. Eric Jacquinet).

« A chaque époque, et de nos jours encore, fait observer notamment Benoît XVI, de nombreux jeunes sont habités par le profond désir que les relations entre les personnes soient vécues dans la vérité et dans la solidarité. Beaucoup manifestent l’aspiration à construire de vraies relations d’amitié, à connaître un amour vrai, à fonder une famille unie, à atteindre une stabilité personnelle et une réelle sécurité, qui puissent leur garantir un avenir serein et heureux ».

Il évoque en confidence sa propre jeunesse en disant : « Je sais bien que stabilité et sécurité ne sont pas des questions qui occupent le plus l’esprit des jeunes. S’il est vrai que la recherche d’un emploi qui permette d’avoir une situation stable est un problème important et urgent, il reste que la jeunesse est en même temps l’âge de la recherche d’un grand idéal de vie. Si je pense à mes années d’alors, nous voulions simplement ne pas nous perdre dans la normalité d’une vie bourgeoise. Nous voulions ce qui est grand, nouveau. Nous voulions trouver la vie elle-même dans sa grandeur et sa beauté. Bien sûr, cela dépendait aussi de notre situation ».

Il évoque le nazisme en disant : « Durant la dictature du national-socialisme et la guerre nous avons été, pour ainsi dire, « enfermés » par le pouvoir dominant. Nous voulions donc sortir à l’air libre et entrer dans toutes les potentialités de l’être humain. Je crois que, dans un certain sens, cet élan qui pousse à sortir de l’habitude existe à toutes les générations. Désirer quelque chose de plus que la routine quotidienne d’un emploi stable et aspirer à ce qui est réellement grand, tout cela fait partie de la jeunesse. Est-ce seulement un rêve inconsistant, qui s’évanouit quand on devient adulte ? Non, car l’homme est vraiment créé pour ce qui est grand, pour l’infini. Tout le reste est insuffisant, insatisfaisant ».

A ce sujet, le pape évoque saint Augustin qui dit : « Notre cœur est inquiet tant qu’il ne repose en Toi », et il le commente : « Le désir d’une vie plus grande est un signe du fait qu’Il nous a créés, que nous portons son «empreinte». Dieu est vie, et pour cela, chaque créature tend vers la vie. De façon unique et spéciale, la personne humaine, faite à l’image et la ressemblance de Dieu, aspire à l’amour, à la joie et à la paix ».

Il tire cette leçon pour aujourd’hui : « Nous comprenons alors que c’est un contre-sens de prétendre éliminer Dieu pour faire vivre l’homme ! Dieu est la source de la vie : l’éliminer équivaut à se séparer de cette source et, inévitablement, se priver de la plénitude et de la joie : « en effet, la créature sans Créateur s’évanouit » (Concile Œcum.Vatican II, Const. Gaudium et Spes, 36). La culture actuelle, dans certaines régions du monde, surtout en Occident, tend à exclure Dieu ou à considérer la foi comme un fait privé, sans aucune pertinence pour la vie sociale. Alors que toutes valeurs qui fondent la société proviennent de l’Evangile – comme le sens de la dignité de la personne, de la solidarité, du travail et de la famille -, on constate une sorte d’ « éclipse de Dieu », une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde ».

Il invite donc les jeunes d’aujourd’hui à « intensifier » leur « chemin de foi en Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ » en disant : « Vous êtes l’avenir de la société et de l’Eglise ! Comme l’apôtre Paul l’écrivait aux chrétiens de la ville de Colosse, il est vital d’avoir des racines, des fondements solides ! Et cela est particulièrement vrai aujourd’hui, quand beaucoup de jeunes n’ont pas de repères stables pour construire leur vie, ce qui engendre en eux une grande insécurité. Le relativisme ambiant, qui consiste à dire que tout se vaut et qu’il n’y a aucune vérité ni aucun repère absolu, n’engendre pas la vraie liberté mais instabilité, déception, conformisme aux modes du moment. Vous, les jeunes, vous avez le droit de recevoir des générations qui vous précèdent des repères clairs pour faire vos choix et construire votre vie, comme une jeune plante a besoin d’un tuteur, durant le temps nécessaire pour pousser des racines, pour devenir un arbre solide, capable de donner du fruit ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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