Benoît XVI « ne veut imposer aucun retour en arrière », par le P. Lombardi

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Il faut « lire attentivement la lettre du pape »

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ROME, Mercredi 11 juillet 2007 (ZENIT.org) – Le Motu proprio de Benoît XVI « Summorum pontificum » « ne veut imposer aucun retour en arrière, ni affaiblir l’autorité du concile et en rien diminuer l’autorité et la responsabilité des évêques », fait observer le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, s.j.

Commentant la publication de ce document, samedi 7 juillet, le P. Lombardi a affirmé, au micro de Radio Vatican, dont il est aussi directeur : « La meilleure façon de bien comprendre le sens de ce nouveau document est naturellement de lire attentivement la lettre du pape qui l’accompagne. Benoît XVI ne veut en rien bouleverser l’usage actuel de la liturgie, qui est issue du concile et que la très grande majorité des fidèles continuera de suivre. Ce document ne veut imposer aucun retour en arrière, ni affaiblir l’autorité du concile et en rien diminuer l’autorité et la responsabilité des évêques ».

Ce que veut le pape, ajoute le P. Lombardi, c’est « tout simplement offrir aux personnes motivées et le souhaitant profondément, la possibilité de célébrer sans problèmes la liturgie selon la forme ancienne du rite romain, de le faire dans la sérénité et en se sachant bien accueillies, bien intégrées, au sein de la grande communauté catholique ».

« Si le pape, malgré les objections, a pris cette décision – fruit de longues réflexions, multiples consultations, et prière, comme il le dit lui-même – en faveur d’un nombre relativement restreint de personnes, ses raisons méritent assurément d’être bien comprises », insiste le P. Lombardi.

Le porte-parole du Saint-Siège souligne que la liturgie est avant tout un « don »: « Benoît XVI a une vision théologique et spirituelle très profonde de la liturgie, et donc un respect prononcé pour ce que l’on y célèbre: la mort et la résurrection de Jésus. La liturgie est quelque chose qui nous est donné, pas un produit personnel, c’est la source de notre vie. L’Eucharistie est le lieu de rencontre le plus élevé entre Dieu et l’homme ».

« Le pape estime donc, continue le P. Lombardi, qu’il est en son devoir d’aider tous les fidèles à vivre cette rencontre le plus dignement et le plus consciemment possible, peu importe que l’on utilise la forme ordinaire du rite romain, ou que l’on ait, comme certains, – pour des raisons d’éducation, de culture ou d’expérience personnelle –, plus d’aisance à utiliser la forme ancienne du rite romain ». Dans tous les cas, le pape espère que la coexistence de ces deux formules ne tendront pas à se contredire ni à s’exclure mutuellement, mais qu’elles tendront à s’enrichir, d’un côté en donnant plus de force au caractère sacré de la célébration, de l’autre en faisant usage d’éléments plus variés et plus expressifs ».

« Mais, précise le P. Lombardi, pour ceux qui ne prévoient en aucune façon de changer leurs habitudes liturgiques par rapport à la pratique actuelle, un important message leur est donné: la liturgie doit être célébrée avec beaucoup de révérence et de respect car c’est justement à travers elle que l’on communique avec le mystère de Dieu. Sans ce respect-là, l’individu ne sera pas le seul à souffrir mais l’Eglise tout entière, car les abus sont toujours source de division ».

Le P. lombardi va au-devant de différentes objections, notamment les craintes devant de possibles divisions, le contraire en somme de l’effet escompté par le pape: « D’aucuns craignent que la coexistence des deux formules ne soit source de division. Le pape – avec une prudence admirable, mais non sans confiance – dit estimer que cette crainte n’est pas réellement fondée. Allant même jusqu’à nous faire comprendre qu’il souhaite exactement le contraire soit : «faire tous les efforts afin que tous ceux qui désirent réellement l’unité aient la possibilité de rester dans cette unité ou de la retrouver à nouveau ». »

Le P. Lombardi rappelle que « Benoît XVI se sent profondément responsable de cette unité », avant d’expliquer : « Le pape pense naturellement à toux ceux qui sont encore aujourd’hui en rupture avec la communion ecclésiale, mais également à tous ceux qui, parmi eux, sont dans la confusion. Il invite tout le monde à l’ouverture réciproque dans l’unité de la même foi. Le pape rappelle que l’on ne peut interdire ou considérer comme néfaste les livres liturgiques les plus anciens, tout comme personne n’est en droit de juger négativement les nouveaux livres. Quiconque aurait donc l’intention de se servir du Motu proprio pour allumer quelque tension au lieu d’alimenter un esprit de réconciliation, en trahirait radicalement l’esprit. Benoît XVI nous a expliqué que la lecture correcte du concile Vatican II doit insister sur la «continuité» plutôt que sur la «rupture». C’est dans cette ligne que l’on doit également interpréter la coexistence des deux rites en un seul et unique rite liturgique. La forme ordinaire du rite s’intégrant de manière vitale à sa forme ancienne sans la refuser ».

Une autre objection touche l’autorité du concile. Le P. Lombardi répond : « Le pape affirme, de façon ferme, que la crainte de voir ce document émousser l’autorité du Concile est une crainte infondée. Dans sa récente exhortation post-synodale, « Sacramentum caritatis », il parlait d’ailleurs déjà de «l’influence bénéfique qu’a eu sur la vie de l’Eglise la réforme liturgique instaurée depuis le Concile ». Du reste, nous le voyons bien, les célébrations solennelles du pape suivent toujours le nouveau rite. Nous l’avons vu accueillir et nous l’avons entendu expliquer en personne – retenant, il est vrai, toute notre attention – les nouveautés sages et expressives des grands rites d’inauguration de son pontificat. Nous n’avons donc rien à craindre. Benoît XVI ne nous fera pas revenir en arrière, mais il nous fera avancer, car il tient à ce que nous restions bien ancrés dans la continuité du cheminement historique de l’Eglise. Cette marche en avant est avant tout une invitation à progresser – en tant qu’hommes et en tant que communauté – sur le chemin d’une rencontre profonde avec Dieu ».

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ZENIT Staff

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