Benoît XVI encourage ses prêtres à la compassion

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« Lectio divina » sur le thème du sacerdoce

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ROME, Jeudi 18 février 2010 (ZENIT.org) – L’évêque de Rome a invité ses prêtres à se montrer pleins de compassion pour ceux qui leur sont confiés et à être des « hommes de Dieu » qui vivent en communion avec le Christ, pour conduire l’humanité à la communion avec Dieu.

Comme c’est la coutume au début du Carême, Benoît XVI a reçu ce matin au Vatican le clergé de son diocèse, guidé par le cardinal vicaire Agostino Vallini. Et, en cette Année sacerdotale, comme vendredi dernier pour ses séminaristes – sur l’Evangile de Jean (cf. Zenit du 17 février 2010), il a proposé une « lectio divina », cette fois sur le thème du sacerdoce à partir de l’Epître aux Hébreux.

« Pleinement hommes et complètement à Dieu », le cœur mu de « compassion pour le monde et pour ses misères » et vivant en communion avec le Christ par une prière « constante » : c’est ainsi que Benoît XVI brosse le portrait robot du prêtre idéal. Radio Vatican en a publié, en italien, quelques extraits.

Le pape est parti de la conception du Messie dans l’Ancien testament, pour arriver à l’accomplissement du sacerdoce dans le Christ qui « pour cela »s’est fait homme : pour être le « prêtre » , intermédiaire – un médiateur – entre Dieu et les hommes. Le Christ Messie n’est pas seulement « roi », ils est aussi « prêtre », « selon l’ordre de Melchisédek », comme le dit le Psaume 110.

« Jésus n’accomplit pas seulement la promesse davidique, l’attente du vrai roi d’Israël, du monde, mais, précise le pape, il réalise aussi la promesse du vrai prêtre (…). L’auteur de la Lettre aux Hébreux, découvrant ce verset a compris que dans le Christ sont unies les deux promesses : le Christ est le vrai roi, le Fils de Dieu (…), mais aussi le vrai prêtre, du vrai sacrifice, trouve dans le Christ sa clef, son accomplissement ».

Par conséquent, le sacerdoce « apparaît dans sa pureté et dans sa vérité profonde », a souligné le pape en précisant un autre aspect du sacerdoce du Christ : « pour être réellement un médiateur entre Dieu et les hommes, un prêtre doit être un homme (…) et le Fils de Dieu s’est fait homme justement pour être prêtre, pour pouvoir réaliser la mission du prêtre (…). Telle est la mission du prêtre (…) être un médiateur, un pont qui relie et conduit ainsi l’homme à Dieu, à sa rédemption, à sa vraie lumière, à sa vraie vie ».

Or, si un prêtre est un « pont » qui met en communion l’humanité et l’humanité, son âme doit se nourrir, a rappelé le pape, de prière quotidienne et constante, et de l’eucharistie : « Dieu seul peut m’attirer à lui, m’autoriser, m’introduire dans la participation au mystère du Christ, seul Dieu peut entrer dans ma vie et me prendre par la main (…). Nous devons toujours revenir à nouveau au sacrement, revenir à ce don dans lequel Dieu me donne ce que je ne pourrais jamais me donner (…) : un prêtre doit être réellement un homme de Dieu, il doit connaître Dieu de près, et il le connaît en communion avec le Christ. Nous devons vivre cette communion ».

Ce choix de vie requiert du prêtre d’être « un homme qui développe des sentiments et des affections selon la volonté de Dieu », ce qui suppose une « conversion » qui n’est pas simple, dans la mentalité actuelle : « On dit, a fait observer le pape, « il a menti, c’est humain ; il a volé, c’est humain ». Mais cela n’est pas la vérité sur l’être humain. Ce qui est humain, c’est d’être généreux, ce qui est humain, c’est d’être bon, ce qui est humain, c’est d’être un homme de justice (…), et donc, sortir, avec le Christ, de cet obscurcissement de notre nature (…), est un processus de vie qui doit commencer dans l’éducation au sacerdoce, mais doit se réaliser et continuer dans toute notre vie ».

Un prêtre, qui est avant tout un homme pleinement réalisé a un cœur repli de « compassion », a ajouté le pape. Ce n’est pas le péché qui est le signe de la « solidarité » envers la faiblesse humaine mais la force d’en partager le poids pour le racheter et pour le purifier avec cette capacité de s’émouvoir que Jésus a eue et qui lui a permis de faire entendre son cri de compassion « jusqu’aux oreilles de Dieu » : « Nous, les prêtres, nous ne pouvons pas nous retirer dans un exil, mais nous sommes immergés dans la passion de ce monde et nous devons, avec l’aide du Christ, en communion avec le Christ, chercher à le transformer et le conduire à Dieu ».

Enfin, le pape a défini l’obéissance à Dieu comme « libre adhésion » en disant : « C’est un mot qui ne plaît pas à notre époque. L’obéissance apparaît comme une aliénation, comme une attitude servile (…). Au lieu du mot « obéissance », nous voulons comme mot-clef anthropologique la « liberté ». Mais en considérant de près ce problème, nous voyons que ces deux choses vont ensemble (…). Parce que la volonté de Dieu n’est pas une volonté tyrannique (…), mais elle est justement le lieu où nous trouvons notre véritable identité (…). Prions réellement le Seigneur, afin qu’il nous aide à voir intimement que telle est la liberté et d’entrer ainsi avec joie dans cette obéissance » et de rassembler les hommes « et de les conduire – par notre exemple, par notre humilité, par notre prière, par notre action pastorale – à la communion avec Dieu ».

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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