Belgique : Tout savoir sur l'ordination épiscopale

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A la veille de la consécration du 100e évêque de Tornai

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CITE DU VATICAN, Vendredi 5 septembre 2003 (ZENIT.org).- Au moment où le Cardinal Danneels s’apprête à ordonner le centième évêque de Tournai, un liturgiste explique le rituel catholique de l’ordination d’un évêque, dans les colonnes de l’agence catholique belge « Cathobel (http://www.cathobel.be).

Ce dimanche 7 septembre, Mgr Harpigny sera ordonné évêque en la cathédrale de Tournai. Comment se déroulera cette célébration ? Quels en seront les temps forts ? La référence de la liturgie de l’ordination épiscopale est le Pontifical Romain « L’ordination de l’évêque, des prêtres, des diacres », dans sa nouvelle édition de 1996. Michel Vinckier, en charge du service diocésain pour la pastorale liturgique et sacramentelle, présente ce rite de l’ordination épiscopale.

Doyen de Châtelet et responsable de la commission de liturgie jusqu’au 7 septembre, date à laquelle il deviendra vicaire épiscopal pour la liturgie, Michel Vinckier a levé un coin du voile sur la célébration de ce dimanche. C’est en effet à cette date que le 100ème Evêque de Tournai sera ordonné.

L’Eglise croit comme elle prie
Le rite de l’ordination se déroule au cours d’une célébration eucharistique après l’homélie et comporte en son centre l’imposition des mains suivie de la prière d’ordination. Mais au début de la célébration, a lieu la présentation du prêtre choisi pour l’épiscopat. La liturgie de l’ordination épiscopale exprime bien le sens que l’Eglise confère à l’épiscopat, selon l’adage liturgique qui a traversé les siècles : « lex orandi, lex credendi », adage que l’on peut traduire un peu librement en disant : « L’Eglise croit comme elle prie ».

L’ordination épiscopale dans une Eglise diocésaine est considérée comme étant importante, et est appelée à être un événement d’Eglise. Il est demandé qu’elle puisse se vivre dans l’église cathédrale, avec le plus grand concours du peuple possible. La liturgie est présidée par le métropolite, chez nous le Cardinal Danneels, entouré de deux autres évêques consécrateurs. La présence de plusieurs autres évêques, notamment ceux de la même conférence épiscopale et les évêques des diocèses voisins, manifeste bien que le nouvel évêque est accueilli dans un corps épiscopal

Ouverture de la célébration et présentation du prêtre choisi pour l’épiscopat
Après la procession d’entrée et le chant d’ouverture, un prêtre du diocèse présente à l’Evêque célébrant principal le prêtre choisi pour l’épiscopat : « Père, l’Eglise de Tournai vous présente N., prêtre, et vous demande de l’ordonner pour la charge épiscopale ». Ce à quoi l’évêque célébrant principal répond : « Vous devez avoir reçu du Siège apostolique la lettre qui le désigne pour cette charge. Qu’on en fasse la lecture ».

Un autre prêtre montre alors la lettre apostolique (la « bulle »), et en fait la lecture publique.
Ensuite, l’assemblée se lève, exprime sa joie et son assentiment en chantant un chant d’action de grâce, qui est assez souvent l’hymne du « Gloire à Dieu ».

La liturgie de la Parole
La liturgie de la Parole est appelée à se vivre avec tout le soin et les honneurs dus à la Parole, notamment la mise en évidence de l’Evangéliaire et la proclamation solennelle de l’Evangile. Une des premières missions de l’Evêque est l’annonce de l’Evangile.

L’ordination
On commence volontiers par un chant d’invocation à l’Esprit-Saint. Par exemple, le ‘Veni Creator’.Ensuite a lieu l’engagement public du prêtre choisi pour l’épiscopat. Cela se passe à travers un dialogue entre l’évêque célébrant principal et le futur évêque : « …Acceptez-vous la charge que nous ont confiée les Apôtres et que nous allons vous transmettre par l’imposition des mains ?…Voulez-vous annoncer l’Evangile du Christ avec fidélité et sans relâche ?…Voulez-vous garder dans sa pureté et son intégrité le dépôt de la foi, selon la tradition reçue des Apôtres ?… Voulez-vous travailler à la construction du corps du Christ, qui est l’Eglise, et demeurer dans son unité, avec tout l’ordre des évêques, sous l’autorité du successeur de Pierre ?… » Après plusieurs autres questions, l’évêque célébrant principal termine en disant : Que Dieu lui-même achève en vous ce qu’il a commencé.

Suit alors la grande supplication litanique, un temps de prière très intense. Avec notamment l’invocation des saints. L’Eglise qui accueille un nouveau pasteur se saisit essentiellement « priante ».Le cœur de l’ordination sacramentelle est l’imposition des mains et la prière d’ordination.

Selon une tradition venue des Apôtres, l’imposition des mains exprime l’invocation à l’Esprit-Saint. Elle est faite par l’évêque célébrant principal et par tous les évêques présents, et se vit dans un profond silence. Dans le prolongement de ce recueillement a lieu la grande prière d’ordination, dont voici un extrait, assez central : « Et maintenant, Seigneur, répands sur celui que tu as choisi la force qui vient de toi, l’Esprit souverain que tu as donné à ton Fils bien-aimé, Jésus Christ, l’Esprit qu’il a lui-même communiqué aux saints Apôtres qui établirent l’Eglise en chaque lieu comme ton sanctuaire, à la louange incessante et à la gloire de ton nom ». Pendant cette prière, deux diacres tiennent l’Evangéliaire ouvert au-dessus de la tête et des épaules du nouvel évêque. L’évangile est le principe de vie de l’Eglise, et pour l’évêque, encore plus qu’auparavant, il est sa raison d’être. L’assemblée acquiesce à la prière en chantant un Amen solennel

Vient ensuite l’Onction avec le saint-chrême, sur la tête du nouvel ordonné. L’évêque est d’abord un consacré par l’Esprit Saint, associé au Christ souverain prêtre.

On procède alors à la remise de l’Evangéliaire, à haute signification symbolique, puis à la remise des « insignes » de l’Evêque : l’anneau, signe de fidélité à l’égard de l’Eglise, épouse du Christ; la mitre, signe de l’appel à la sainteté; et le bâton pastoral, signe de la mission du pasteur.

Le nouvel évêque reçoit alors un baiser de paix fraternel de la part des évêques présents, signe d’accueil dans le corps épiscopal. L’assemblée chante joyeusement un chant ou un psaume qui exprime la dynamique de l’annonce de la Bonne Nouvelle. Ensuite, elle proclame le Credo.

La liturgie eucharistique et liturgie de bénédiction et d’envoi

La liturgie eucharistique est présidée par le nouvel évêque, et est appelée à se vivre avec toute la vérité des signes eucharistiques et pascaux : procession des offrandes, acclamations eucharistiques, anamnèse un peu développée, la fraction du pain, la communion au Corps et au Sang du Christ.

« Liturgie de bénédiction et d’envoi », c’est ainsi qu’on pourrait intituler le « rite de conclusion ». Le nouvel évêque est invité à circuler dans la cathédrale pour être présenté au peuple. Puis a lieu la bénédiction solennelle et l’envoi.

Michel Vinckier est doyen de Châtelet et du service diocésain pour la pastorale liturgique et sacramentelle. Liturgiste de formation, il s’est spécialisé dans cette discipline à l’Institut catholique de Paris. Il est aussi professeur au séminaire de Tournai.

Le 7 septembre, dès l’ordination de Mgr Harpigny, il deviendra vicaire épiscopal pour la liturgie.

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ZENIT Staff

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