Jean-Paul II s’est adressé en ces termes, samedi matin, aux évêques de Belgique en visite quinquennale ad limina (texte intégral ci-dessous in « Documents »).
Face à une « société qui perd ses références traditionnelles et qui favorise volontairement un relativisme généralisé », notre « premier devoir est de faire connaître le Christ et l’Evangile », rappelle Jean-Paul II.
Le pape a invité les évêques de Belgique à poursuivre activement le dialogue avec la société civile « pour faire connaître explicitement les valeurs de la foi chrétienne et sa riche expérience de l’homme, à travers l’histoire et ses cultures ».
Le pape exprimait sa vive préoccupation pour la situation de l’Eglise de Belgique. « On ne peut cacher, constatait le pape, une réelle et sérieuse inquiétude devant la baisse régulière et importante de la pratique religieuse dans votre pays, qui affecte les célébrations dominicales mais aussi de nombreux sacrements, en particulier le Baptême, la Réconciliation et surtout le mariage ». Le pape a également souligné la « crise persistante des vocations ».
Le processus de sécularisation peut faire penser parfois que la société belge, expliquait le pape, « se plaît à tourner le dos aux racines chrétiennes qui pourtant la font vivre en profondeur ».
« Ainsi votre pays s’est doté récemment d’une législation nouvelle et inquiétante dans des domaines qui touchent des dimensions fondamentales de la vie humaine et sociale, comme la naissance, le mariage et la famille, la maladie et la mort », notait Jean-Paul II.
Le pape félicitait les évêques pour avoir fait entendre leur voix sur ces sujets, et il recommandait : « Il est important que les pasteurs fassent toujours entendre leur voix pour réaffirmer la vision chrétienne de l’existence et, dans cette circonstance, pour marquer leur désapprobation, car ces changements au niveau de la loi ne sont pas seulement le signe d’adaptations ou d’évolutions devant des mentalités ou des comportements nouveaux, mais ils affectent profondément la dimension éthique de la vie humaine et ils remettent en cause le rapport à la loi naturelle, la conception des droits humains et, plus profondément encore, la conception de l’homme et de sa nature ».
Devant ces changements législatifs, le pape recommandait de développer la formation théologique, spirituelle et morale des fidèles, à commencer par les plus jeunes. Le renouveau de la vie chrétienne, disait-il, ne peut venir seulement d’une réforme extérieure, mais plutôt « d’un renouveau intérieur de la vie de foi ».
C’est justement pour cela, a ajouté Jean-Paul II, que le ministère sacerdotal « trouve sa vraie signification », parce que le prêtre ne doit pas seulement « être animateur ou le coordinateur de la communauté », mais il doit en réalité « représenter spirituellement, dans la société, le Christ Sauveur ».
Si, en effet, la participation des laïcs à la mission de l’Eglise est un motif de satisfaction, il faut éviter cependant d’éventuel « confusion des rôles », recommandait encore Jean-Paul II.
Le pape a également invité les évêques, en « union avec les paroisses » à « diffuser la Bible dans les familles », en approfondissant « l’importance de l’Eucharistie », dans la « vie personnelle et communautaire ».
Enfin, le pape a insisté sur l’éducation des jeunes. « Je demande aux responsables, aux enseignants et aux parents d’élèves, d’approfondir les richesses de cette identité catholique, pour donner aux jeunes générations le meilleur de la tradition éducative de l’Église, le sens de Dieu et le sens de l’homme, ainsi que les principes moraux indispensables, afin de leur permettre d’avancer avec sérénité et responsabilité sur les chemins de la vie », disait Jean-Paul II.
