Les évêques de Belgique sont pour une semaine à Rome en visite « Ad Limina », un voyage qui permet d’enrichir la communion entre le Pape et ses principaux collaborateurs. Avant son départ, Mgr Rémy Vancottem évêque auxiliaire du Brabant wallon, a expliqué le sens de pareille visite, pour les lecteurs de « Pastoralia », le bulletin de l’archevêché de Malines-Bruxelles.
Cette visite est pour Mgr Vancottem, une cinquième édition et toujours sous le pontificat de Jean-Paul II. À la question de savoir ce que cet événement évoque pour lui, l’évêque répond que cette constance montre la longueur du pontificat de Jean-Paul II. Il constate également que, depuis vingt ans, presque tout l’épiscopat belge a changé. Seuls le cardinal Danneels, Mgr Vandenbergh (évêque d’Anvers) et Mgr Schreurs (évêque d’Hasselt) participaient à la première visite de l’évêque du brabant wallon. Pour la conférence épiscopale, la visite est un grand moment de collégialité. Des relations se tissent et se renforcent entre le Pape et les évêques.
Mgr Vancottem explique le sens des mots « ad limina » et ce que représente cette visite à Rome : « Une visite « ad limina apostolorum » – au seuil des apôtres -, c’est d’abord, un pèlerinage au tombeau de Pierre et de Paul. C’est ce qui m’avait le plus frappé lors de ma première visite. Les évêques d’un même pays vont prier et célébrer sur les tombes de Pierre et de Paul et ainsi demander la force de la fidélité à la mission des apôtres. »
« L’autre aspect de cette visite, c’est la rencontre des principaux collaborateurs du Pape, les cardinaux préfets des congrégations (congrégation de la foi, du clergé, des laïcs, de l’enseignement, des évêques,…). C’est un moment de collégialité avec le Pape et ses collaborateurs qui sont à la tête de « dicastères », un peu comme les « ministères » au niveau d’un état. Lors de la visite « ad limina », on ne rend pas seulement des compte mais on se parle en confrères pour analyser l’état de notre Eglise et on voit comment être à la hauteur de notre mission d’évêque à l’intérieur de notre pays. »
Collégialité
Mgr Vancottem souligne le fait que les évêques néerlandophones participent en même temps que les évêques francophones à cette visite. Cette démarche est très importante, car les évêques de Belgique vivent ensemble toute une semaine au collège belge à Rome et prient ensemble. Cette dimension de collégialité vécue est essentielle, souligne l’évêque.
Un an et demi à l’avance, les évêques reçoivent de Rome un questionnaire « type » sur base duquel, chaque diocèse ou vicariat passe en revue son activité pastorale des cinq dernières années. Ils analysent les grands évènements, les initiatives pastorales, les objectifs qu’ils s’étaient donnés, les éventuels changements de structures. Le rapport de chaque diocèse et vicariat est alors transmis à Rome où il est examiné attentivement par chacun des dicastères.
A Rome, la semaine débute toujours par une rencontre de tous les évêques belges avec le Pape. « Lors de cet entretien, le Cardinal Danneels introduit la visite. Un premier dialogue s’installe avec le Pape et le ton est souvent très fraternel et convivial », souligne Mgr Vancottem. Lors de sa première visite « ad limina » en 1982, Mgr Vancottem venait d’être ordonné évêque. Il explique que lorsque le Pape est entré dans la salle d’audience, il s’est adressé à lui en disant : « Vous me paraissez bien jeune ? ». Un peu interloqué, Mgr Vancottem lui a répondu : « Mais Saint Père, c’est vous qui venez de me nommer ! ». Réponse qui a été suivie d’un fou rire général…
Dans les différents dicastères
A l’issue de cette première rencontre, les évêques se rendent dans les différents dicastères où tous les sujets sont abordés, les questions de la Foi et la difficulté de la dire aujourd’hui dans un monde sécularisé, le syncrétisme religieux, les relations inter religieuses, etc….
En plus de sa responsabilité diocésaine, chaque évêque porte la responsabilité de plusieurs services d’Eglise sur le plan national, européen ou même mondial. Mgr Vancottem visitera quant à lui plus particulièrement les dicastères en charge de la culture et des médias, de Missio, des universités, des jeunes et, pour la première fois cette année, de la famille.
Cette visite tous les cinq ans, est l’occasion de regarder et analyser le travail accompli. Ce regard rétrospectif permet de réfléchir à de nouvelles orientations enrichies par la contribution des différents dicastères, des confrères évêques et bien entendu du Pape lui-même.
L’Église dépasse les frontières de l’Europe !
A Rome, ce qui frappe le plus, c’est l’Eglise universelle, explique Mgr Vancottem : « Nous, les occidentaux, nous avons toujours tendance à croire que nous sommes le monde et que nos questions sont celles du monde. Mais, à Rome, on prend conscience que l’Eglise se vit autrement en Amérique latine, en Afrique ou en Asie. Il y a des cultures et des sensibilités différentes et, lorsqu’une décision est prise au niveau de l’Eglise universelle, lorsqu’un écrit du Pape est publié, cela tient toujours compte de l’ensemble du monde, riche des différences de ses continents. Dans le climat actuel de « mondialisation », l’Eglise universelle veut respecter les différentes sensibilités ; elle pose des questions importantes à notre univers occidental un peu trop « uni dimensionnel »
Quant aux répercussions qu’aura cette visite à Rome pour l’Eglise de Belgique et pour le Brabant wallon, Mgr Vancottem pense que « dans cette collégialité particulière vécue à Rome, on reçoit des inspirations nouvelles. (…) de nouvelles richesses à exploiter et à vivre dans notre terroir brabançon. »
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Pastoralia, Bulletin de l’archevêché de Malines-Bruxelles, Novembre 2003. Rue de la Linière, 14 bte 18. 1060 Bruxelles (Belgique). Courriel : pastoralia.archeveche@catho.kerknet.be
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« Les évêques de Belgique se rendent à Rome pour une visite Ad Limina. Un temps d’écoute et de rencontres entre «Rome» et l’Eglise de Belgique » (CathoBel, 14/11/2003) http://www.cathobel.be:591/Cathobel/FMPro?-db=FichierCathobel-format=depeche.html-lay=web-op=eq=47069286018-find
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