Béatifications de 233 martyrs de la Guerre civile espagnole (le 11/3)

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Elimination « en masse », « férocité inouïe », « courage des martyrs »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 7 mars 2001 (ZENIT.org) – Elimination « en masse », « férocité inouïe », « courage des martyrs », ce sont, selon le Préfet de la Congrégation romaine pour les causes des saints, le cardinal José Saraiva Martins, les principales caractéristiques des causes des 233 martyrs de la Guerre civile espagnole que Jean-Paul II béatifiera dimanche prochain, 11 mars, Place Saint-Pierre. Le cardinal citait l´exemple de Teresa Ferragud, âgée, et mère de quatre religieuses: elle voulut partager le sort de ses filles, par amour du Christ.

Comme nous l´annoncions il y a quelques semaines, lors de la publication du programme des activités de Jean-Paul II jusqu´en avril prochain, le pape proclamera bienheureux, 233 baptisés, prêtres, séminaristes, religieux et religieuses, et de nombreux laïcs, de tous les âges, dont l´Eglise reconnaît qu´ils sont morts pour leur foi au cours de la persécution religieuse qui a accompagné la Guerre civile espagnole, entre 1936 et 1939.

La persécution avait commencé avec la IIe République, dès le mois de mai 1931 par des actes de violence tels que l´incendie de couvents à Madrid, ou la profanation de la tombe du saint jésuite François Borgia. L´insurrection communiste des Asturies donna lieu à une recrudescence des violences contre les chrétiens en octobre 1934: prêtres, séminaristes, religieux, religieuses et laïcs furent assassinés. Selon le récit du cardinal Vicente Enrique y Tarancón, « les ´rouges´ prétendaient déchristianiser l´Espagne. Ils cherchaient en outre à faire de l´Espagne un Etat satellite de la Russie ».

Les 233 nouveaux bienheureux viennent de 32 diocèses espagnols, même si en majorité les causes ont été instruites à Valence (226), mais aussi à Barcelone (6 causes), et à Lérida (1 cause). Elles sont en effet traditionnellement instruites sur le lieu du martyre. La majorité d´entre eux subit le martyre en 1936, mais les autres entre 1937 et 1939. Nous donnons ci-dessous (« Dossier ») les exemples d´un groupe de Franciscains conventuels.

« Dans le martyre des nouveaux bienheureux, expliquait aujourd´hui le cardinal Saraiva Martins au micro de Radio Vatican, un fait émerge avant tout: les éliminations de masse, faites par des groupes de miliciens avec une férocité inouïe. Ensuite, il faut souligner le courage des Serviteurs et Servantes de Dieu tués pour leur foi. Nombre d´entre eux sont morts en criant « Vive le Christ-Roi! », joyeux de donner leur vie pour le Seigneur. Ils ont préféré verser leur sang plutôt que de renier leur foi. En parlant des nouveaux martyrs du XXe siècle, Jean-Paul II a dit qu´ils sont des « témoins de la foi qui nous parlent par l´exemple. Malgré leur faiblesse, ils ont opposé une solide résistance au mal. Et dans leur fragilité se reflète la force de la foi et de la grâce du Seigneur ». C´est la force de la foi et de la grâce du Seigneur qui brille aussi dans les martyrs espagnols qui vont être béatifiés. Ces témoins courageux nous ont transmis un précieux héritage: celui de la Croix vécue à la lumière de Pâques. Un héritage qui est le patrimoine commun à toutes les communautés ecclésiales et qui soulève les Chrétiens du troisième millénaire ».

Le cardinal évoquait, dans cette foule de témoins, la figure singulière de Teresa Ferragud, mère de quatre religieuses. En raison de la persécution, ses quatre filles durent abandonner leurs couvents, et se réfugier chez leur mère. Lorsque les miliciens frappèrent à la porte de leur maison, pour arrêter des quatre religieuses, leur mère voulut les accompagner: « J´irai moi aussi où mes filles iront », dit-elle. Après une semaine de réclusion, les militaires firent monter ses filles sur le camion qui devait les emmener au lieu de leur exécution, et la mère voulut les accompagner. Elle demanda à être fusillée en dernier, ce à quoi ils consentirent. Elle vit ses chères filles tomber l´une après l´autre, tout en les exhortant par ces paroles: « Mes filles, restez fidèles à votre Epoux, Jésus Christ, et ne cédez pas aux flatteries de ces hommes ». Elle fut finalement fusillée elle aussi ».

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ZENIT Staff

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