Bangladesh : chrétiens et musulmans en dialogue

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Séminaire interreligieux à Dacca

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ROME, Mardi 5 mai 2009 (ZENIT.org) – Une trentaine d’ecclésiastiques, tout autant d’imams ainsi que des spécialistes des deux confessions religieuses, ont participé le 29 avril dernier, à l’université de Dacca, au Bangladesh, à un séminaire interreligieux sur le thème : « Imams et prêtres : l’unité dans la diversité ».  

Selon un communiqué d’Eglises d’Asie, l’agence d’information des missions étrangères à Paris, le séminaire a eu lieu en présence également de Mgr Joseph Morino, nonce apostolique au Bangladesh, Mgr Paulinus Costa, archevêque de Dacca, Mgr Linus Normal Gomes, évêque émérite de Baruipur (diocèse de l’Inde, proche du Bangladesh), et de l’ambassadeur d’Italie à Dacca, Mme Itala Occhi, qui se sont adressés aux participants.  

« Tous ont fait l’éloge du dialogue et condamné fermement toute forme d’isolationnisme communautaire », rapporte Eglises d’Asie qui précise que cette journée d’étude, qui fait suite à une série de réunions, était organisée en étroite collaboration entre le département des religions de l’université de Dacca, la commission épiscopale pour le dialogue interreligieux et le centre pour le dialogue religieux et interculturel. 

Le 17 avril de l’année dernière, dans un entretien accordé à L’Osservatore Romano,  précise encore l’agence des MEP,  Kazi Nurul Islam, le fondateur du département des religions qui est à l’origine de ce séminaire, avait fait part de « son espoir que cette réunion débouche sur un véritable forum interreligieux où les chrétiens et musulmans [pourront] continuer à se rencontrer et discuter pour aboutir à une déclaration commune » 

« Cette déclaration commune sera la base de la paix entre chrétiens et musulmans au Bangladesh et dans le monde entier », avait-il dit à l’époque.

Il rejoignait ainsi le père Francesco Rapaciolli, supérieur régional de l’Institut pontifical des missions étrangères (PIME) qui déclarait, lors du séminaire du 29 avril, que « si les musulmans et les chrétiens n’étaient pas en paix, le monde ne pourrait être en paix », ajoutant qu’ils forment ensemble plus de 55 % de l’humanité.

Lors de l’ouverture de la rencontre, rapporte Eglises d’Asie, Kazi Nurul Islam a insisté à nouveau sur l’importance du dialogue interreligieux pour construire la paix. Il a souligné, entre autres, le fait que bon nombre de chrétiens ignoraient que le Coran avait « une grande vénération pour Marie et un immense respect pour le Christ ».

Mgr Paulinus Costa a rappelé quant à lui que les chrétiens devaient être « des instruments de paix » et que le pape Benoît XVI, lorsqu’il avait reçu les évêques du Bangladesh à l’occasion de leur visite « ad limina » de juin 2008, les avait exhortés à « persévérer avec un dévouement patient à cette dimension essentielle de la mission de l’Eglise ad gentes ». 

L’agence des missions étrangères de Paris explique dans son communiqué que les catholiques, très minoritaires (un peu plus de 1%),  dans un pays où la population est musulmane à plus de 80 %, « forment cependant une communauté très dynamique, qui voit se multiplier les vocations, au point que les infrastructures sont aujourd’hui insuffisantes ». 

Cependant, ajoute-t-elle, « elle est également la cible, de façon répétée, de violences de la part de groupes islamistes, phénomène qui suit l’augmentation des conversions de musulmans au christianisme ».  

L’agence rappelle que des attentats à la bombe ont été perpétrés dans 63 des 64 districts qui forment le Bangladesh, dont certains visaient explicitement des églises catholiques.  
 

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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