Azerbaïdjan : Première pierre de la nouvelle église catholique de Bakou

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Une communauté héritière des martyrs

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ROME, Mardi 13 septembre 2005 (ZENIT.org) – En Azerbaïdjan, avec la pose de la première pierre de la nouvelle église de Bakou « se réalise le grand rêve des catholiques », a déclaré le cardinal Crescenzio Sepe, préfet de la congrégation romaine pour l’Evangélisation des peuples, indique l’agence vaticane Fides.

Le cardinal a également béni le chantier pour une Maison d’accueil des sans abris « de toutes fois, cultures ou langues ».

Le dimanche 11 septembre dans l’après-midi, le cardinal Sepe a en effet présidé à Bakou la cérémonie de la pose de la première pierre qui avait été bénie par Jean Paul II et l’inauguration des travaux de construction de la nouvelle église.

Cet événement solennel, a souligné en substance le cardinal, rappelle la visite du pape Jean Paul II en Azerbaïdjan, le 22 mai 2002, et sa rencontre avec feu le président Heydar Aliev, qui avait donné au pape le terrain sur lequel sera construite l’église.

« En cette circonstance, la communauté catholique tout entière ressent une profonde gratitude envers ceux, à commencer par le défunt président Heydar Aliev, le président actuel M. Ilham Aliev, les autorités civiles et gouvernementales, le maire de Bakou et ses collaborateurs, qui ont contribué de différentes manières pour que le grand rêve des catholiques d’avoir une église puisse se réaliser », a souligné le cardinal Sepe.

Il a également exprimé ses remerciements aux chefs religieux d’Azerbaïdjan pour leur soutien : « C’est là un signe évident du respect particulier que ce pays a envers les autres religions, et qu’il promeut dans le domaine religieux ».

Même si la présence chrétienne est très ancienne, remontant au premier siècle de l’ère chrétienne, la communauté catholique en Azerbaïdjan est très petite actuellement. Le cardinal Sepe a évoqué la persécution communiste en disant : « Les circonstances regrettables du siècle dernier, et puis, de manière particulière, l’arrivée du communisme, ont été de grands obstacles à la profession non seulement de la foi catholique, mais de toute expression religieuse, a déclaré le cardinal. La persécution qui s’est abattue sur toutes les confessions, a causé de nombreuses destructions, a fait des victimes et des martyrs, a détruit des édifices et des lieux sacrés de différentes religions. Durant cette période précisément, la dernière église catholique fut entièrement détruite par le régime communiste, et, depuis lors, pendant près de soixante ans, la communautés des catholiques n’a plus eu d’église pour le culte sacré ». Le cardinal Sepe a souhaité que « la construction matérielle de cette église corresponde à la croissance spirituelle et humaine de la communauté catholique dans ce pays. Vivre en vraies personnes de foi signifie avant tout construire le temple vivant de Dieu, dont les pierres vivantes sont les cœurs et la vie des fidèles ».

Ce même après-midi du dimanche 11 septembre, le cardinal Sepe a béni à Bakou le chantier pour la construction de la maison pour les sans abris. « Dans le christianisme, la charité envers les personnes nécessiteuses prend une signification tout à fait particulière, a déclaré le cardinal, car elle est l’expression de la foi et de l’amour authentique. C’est Jésus lui-même qui enseigne à ses disciples que le plus grand commandement c’est ‘aimer Dieu et le prochain’. Le prochain, avec lequel on partage cet amour est, en premier lieu, l’homme dans le besoin, qui souffre, qui est malade, qui est sans abri et abandonné, sans faire de distinction de race, d’ethnie ou de religion ».

La maison pour les sans abris à Bakou est une œuvre sociale dans laquelle l’Eglise catholique désire répondre aux nécessités de tous ceux qui sont dans le besoin, sans aucune distinction de foi, de culture, ou de langue. « Le Centre sera confié aux Sœurs de la Charité, filles de Mère Teresa de Calcutta, connue dans le monde entier précisément pour son témoignage d’accueil et de service fait avec amour pour les derniers parmi les derniers ».

Le cardinal Sepe a également salué, dans son homélie du 11 septembre, le courage de la population qui a su conserver la foi « malgré les longues décennies de persécution violente », et « pour avoir su instaurer le dialogue interreligieux constructif, la cohabitation pacifique, et l’estime réciproque entre musulmans, orthodoxes, juifs et catholiques ».

« L’idéologie totalitaire du communisme, qui est terminée depuis peu, a tenté par tous les moyens possibles et imaginables d’effacer de ces terres tout signe de la présence de Dieu et d’extirper et de déraciner de vos cœurs toute référence à Lui, laissant un désert spirituel et culturel, marqué par de nombreuses victimes et martyrs, par des drames et des souffrances humaines, par des églises et des lieux de culte détruits ou utilisés contre la religion elle-même. Malgré de longues décennies de persécution violente contre toute expression de foi, vous avez conservé la foi, vous êtes restés fidèles au Seigneur », a souligné le cardinal Sepe.

Le cardinal Sepe apportait aux fidèles la bénédiction du pape Benoît XVI, en disant : « Son cœur est avec vous tous, il vous regarde avec admiration et avec espérance, et vous accorde la Bénédiction apostolique ».

A propos du pardon chrétien, auquel invitaient les lectures de la messe, le cardinal Sepe a ajouté: « Les offenses et les torts dont ont souffert les peuples, les religions et leurs fidèles, ont été véritablement très nombreux… Même si la mémoire du passé, comme je le crois, est très vive et n’est pas facile à oublier, et à pardonner, toutefois, le chrétien doit toujours pardonner, à l’exemple de Jésus… Le pardon n’est pas signe de faiblesse, mais de force, et engendre la paix et la réconciliation, contre toute tentation d’intolérance et de fondamentalisme ».

Du moment que l’on trouve « des signes de ce grand enseignement humain, culturel et spirituel » également dans les livres sacrés des juifs des musulmans et des chrétiens, le cardinal Sepe a ajouté : « Cet idéal ouvre les voies à un engagement commun entre personnes de fois et cultures différentes, à l’engagement d’un accueil réciproque, de dialogue, de recherche du bien commun, avec le respect des différentes diversités et sans risques d’attitudes d’intolérance. C’est une règle qui construit une cohabitation sociale et religieuse, qui impose et qui rassemble dans l’unité les diversités ». Puis il a eu des paroles d’éloge, au nom aussi du Saint-Père, « pour avoir su instaurer le dialogue religieux constructif, la cohabitation pacifique et l’estime réciproque entre les musulmans, les orthodoxes, les juifs et les catholiques ».

Cette cohabitation, qui se fonde non seulement sur le respect mais aussi sur différentes formes d’aide réciproque et sur la prière « est un exemple hautement édifiant pour de nombreux autres peuples et sociétés multiculturelles et multireligieuses, mais est aussi une conquête précieuse qu’il faut défendre jalousement, une conquête qui fait voir également que l’on peut vivre en frères tout en appartenant à des religions différentes ».

Enfin, le cardinal Sepe a recommandé à la jeune communauté catholique d’Azerbaïdjan, « jeune par sa re-fondation récente, et jeune parce qu’elle est composée de jeunes », « d’être toujours digne de sa tradition, mais plus encore de tous ceux qui ont subi la persécution et le martyre pour défendre leur foi ».

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ZENIT Staff

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