Avant d'agir, se demander ce que ferait le Christ

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Le card. Parolin prend possession de sa paroisse romaine

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« A chaque fois que les chrétiens se préoccupent de ce qui touche la chair des hommes sans regarder le Christ, sans se demander ce que ferait le Christ… cela revient à agir au nom du Christ mais sans sa grâce », a expliqué le cardinal Pietro Parolin, qui a pris possession de l’église titulaire que lui a confiée le pape François, samedi dernier, 11 octobre 2014.

L’église confiée au secrétaire d’État est celle de la paroisse des saints Simon et Jude Thaddée, à Torre Angela, zone périphérique à l’Est de Rome. Au cours de son homélie rapportée par L’Osservatore Romano, le cardinal a évoqué la première semaine de l’assemblée extraordinaire du synode des évêques sur la famille (5-19 octobre).

« Ces jours-ci, j’ai ressenti qu’à chaque fois que les chrétiens se préoccupent de ce qui touche la chair des hommes sans regarder le Christ, sans se demander ce que ferait le Christ, quel regard il aurait eu sur ce problème, cela revient à compter sans son hôte », a-t-il déclaré.

Une Église qui dirait au Christ « Tu es notre chef, tu es le centre de tout » mais ensuite tenterait de résoudre les problèmes « par elle-même, avec ses bonnes idées, des idées prises à Jésus », agirait paradoxalement « au nom du Christ mais sans sa grâce, sans suivre son regard ni saisir la tendresse avec laquelle il regarde tout homme et toute femme sur la terre. Et sans s’émouvoir devant ses miracles, devant son cœur qui bât pour sauver chacun ».

Au contraire si l’Église pratique la miséricorde envers « les vies blessées ou fatiguées, envers ceux qui recherchent le bonheur en suivant de mauvais chemins », alors « la beauté de Jésus transfigure, change, guérit ce qui paraissait perdu, répare ce qui était cassé ».

Le cardinal a évoqué le rôle de la paroisse « prise dans le tissu réel de milliers de personnes », au croisement du périphérique de la capitale : « Autrefois, c’était ici un lieu de rencontre entre la ville et la campagne, alors que maintenant vos quartiers vivent des bouleversements, de nouvelles tensions, de nouveaux problèmes. L’indifférence et l’anonymat, qui n’existaient pas jadis, augmentent, ainsi que des dynamiques qui veulent semer l’hostilité ».

Cela représente « tant de  nouvelles occasions de vivre l’Évangile et de confesser le nom du Christ, au cœur des attentes et des souffrances, en ces temps d’essoufflement », car « la compagnie du Christ fait ressortir de manière désarmante sa douce victoire. Dans le cœur de la vie concrète des hommes et des femmes en chair et en os. Avec leurs rêves, leurs chutes, leurs péchés », a-t-il poursuivi.

Le cardinal Parolin a encouragé la communauté à poursuivre la ligne d’évangélisation voulue par le pape en « sortant » pour « aller à la rencontre des personnes dans la rue, dans les immeubles, dans les lieux de la vie quotidienne, par pure gratuité. Sans rien prétendre. Non pas pour conquérir des espaces mais plutôt pour se laisser surprendre par les miracles que le Christ accomplit parmi ses bien-aimés. A commencer par les pauvres ».

Enfin, en prenant congé des paroissiens, le cardinal a demandé qu’on lui envoie des « nouvelles de miracles que Jésus ferait fleurir » au sein de la communauté, « pour le confort et la bonne santé » de son âme.

Traduction de Zenit

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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