Aux évêques, Benoît XVI rappelle la priorité de la prière

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« Le temps passé à prier n’est jamais perdu »

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ROME, Jeudi 17 avril 2008 (ZENIT.org) – Aux évêques, Benoît XVI rappelle la priorité de la prière, de la célébration eucharistique, de la liturgie des heures, du rosaire, en somme le fondement de leur action pastorale, de l’annonce de l’Evangile et du renouvellement de toute chose « dans le Christ notre espérance ».

Le pape s’est adressé longuement aux évêques dans la basilique de l’Immaculée Conception de Washington, mercredi soir, dans son homélie pour les vêpres. Il a abordé la question des prêtres, mais aussi de la famille, et il leur a indiqué la source de tout leur ministère.

« Le temps passé dans la prière n’est jamais perdu, même si les devoirs qui nous pressent de toutes parts sont importants », a affirmé le pape.

Il invitait les évêques à « l’adoration du Christ notre Seigneur dans le Très Saint Sacrement », parce qu’elle « prolonge et intensifie cette union avec lui, qui se constitue à travers la célébration eucharistique ».

Il recommandait la prière mariale, et la « contemplation des mystères du Rosaire » qui « libère toute leur force salvifique en nous conformant, en nous unissant et en nous consacrant à Jésus Christ ».

« La fidélité à la Liturgie des Heures garantit que notre journée tout entière soit sanctifiée, en nous rappelant sans cesse la nécessité de rester concentrés sur l’accomplissement de l’œuvre de Dieu, malgré toutes les urgences ou les distractions qui peuvent apparaître face aux obligations à accomplir », a ajouté Benoît XVI, les prêtres et les évêques étant tenus à la prière du bréviaire.

C’est le moyen, ajoutait le pape, de ressembler au Christ, Bon Berger : « De cette manière, expliquait le pape, la dévotion nous aide à parler et à agir in persona Christi, à enseigner, à gouverner et à sanctifier les fidèles au nom de Jésus, en apportant sa réconciliation, sa guérison et son amour à tous ses bien-aimés frères et sœurs. Cette configuration radicale au Christ Bon Pasteur est au centre de notre ministère pastoral et si nous nous ouvrons, à travers la prière, à la puissance de l’Esprit, Il nous accordera les dons dont nous avons besoin pour accomplir notre devoir formidable, au point de ne jamais nous soucier ‘pour savoir ce que vous direz ni comment vous le direz’ ».

C’est pourquoi le pape invitait les évêques des Etats-Unis à « redécouvrir la joie de vivre une existence centrée sur le Christ, en cultivant les vertus et en nous plongeant dans la prière ».

Il en escompte du bien pour la communauté diocésaine: « Lorsque les fidèles savent que leur pasteur est un homme qui prie et qui consacre sa vie à leur service, ils répondent avec une chaleur et une affection qui nourrit et soutient la vie de la communauté tout entière ».

Et l’un des fruits, c’est l’évangélisation : « Vous êtes appelés aujourd’hui à répandre la semence de l’Evangile. Cela me conduit à me demander comment, au XXIe siècle, un évêque peut…conduire son peuple ‘à la rencontre avec le Dieu vivant ?’, source de cette espérance qui transforme la vie dont parle l’Evangile ? ».

Benoît XVI suggérait cette réponse en évoquant « la puissance transformatrice de l’Evangile » : « Peut-être a-t-il tout d’abord besoin d’abattre certaines barrières qui empêchent cette rencontre. Même s’il est vrai que ce pays est marqué par un authentique esprit religieux, l’influence subtile du sécularisme peut toutefois marquer la façon dont les personnes permettent que la foi influence leurs propres comportements. Est-il cohérent de professer notre foi à l’église le dimanche et ensuite, au cours de la semaine, de promouvoir des affaires ou des procédures médicales contraires à cette foi? Est-il cohérent pour les catholiques pratiquants d’ignorer ou d’exploiter les pauvres et les exclus; de promouvoir des comportements sexuels contraires à l’enseignement moral catholique, ou d’adopter des positions qui contredisent le droit à la vie de chaque être humain de sa conception jusqu’à sa mort naturelle? Il faut résister à toute tendance à considérer la religion comme un fait privé. Ce n’est que lorsque la foi imprègne chaque aspect de leur vie que les chrétiens deviennent vraiment ouverts à la puissance transformatrice de l’Evangile ».

Mais le pape diagnostiquait « un obstacle supplémentaire à une rencontre avec le Dieu vivant » dans « l’influence subtile du matérialisme, qui peut malheureusement très facilement concentrer l’attention sur le «centuple» promis par Dieu en cette vie, au détriment de la vie éternelle qu’il promet pour le temps à venir ».

Comme remède, le pape invite à « rappeler aux personnes le but ultime de l’existence », à « reconnaître qu’en elles se trouve une profonde soif de Dieu », qu’elles « ont besoin d’avoir l’opportunité de puiser au puits de son amour infini ».

A la richesse s’ajoute la fascination des « possibilités presque illimitées que la science et la technique nous offrent », qui donnent l’illusion de pouvoir « obtenir par nos propres efforts la satisfaction des besoins les plus profonds ».

Or, « sans Dieu, qui nous donne ce que nous ne pouvons pas atteindre seuls, nos vies sont en définitive vides. Les personnes ont sans cesse besoin d’être appelées à cultiver une relation avec lui, qui est venu afin que nous ayons la vie en abondance. Le but de chacune de nos activités pastorales et catéchétiques, l’objet de notre prédication, le centre même de notre ministère sacramentel doit être celui d’aider les personnes à établir et à nourrir une telle relation vitale avec ‘le Christ Jésus, notre espérance’ », a encore souligné le pape.

Le pape, dont les catéchèses insistent régulièrement sur la « communion » nommait aussi la tentation de « l’individualisme » qui a « même influencé l’Eglise, donnant origine a une forme de piété qui souligne parfois notre relation privée avec Dieu au détriment de l’appel à être les membres d’une communauté rachetée ».

Il y a voit « une preuve supplémentaire de l’urgente nécessité d’une évangélisation renouvelée de la culture ».

Par ailleurs, le pape insistait sur la nécessité d’une bonne formation du laïcat en disant : « A une époque où les progrès dans les sciences médicales apportent de nouvelles espérances à de nombreuses personnes, des défis éthiques auparavant inimaginables peuvent apparaître. Cela rend plus important que jamais d’assurer une solide formation dans les enseignements moraux de l’Eglise aux catholiques qui sont engagés dans le domaine de la santé. Une sage direction est nécessaire dans tous ces domaines d’apostolat, pour qu’ils puissent porter des fruits abondants ».

« S’ils veulent vraiment promouvoir le bien intégral de la personne, ils doivent eux-mêmes être renouvelés dans le Christ notre espérance », a insisté Benoît XVI avant de conclure en confiant la Nation à l’intercession de Marie Immaculée.

Anita S. Bourdin

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ZENIT Staff

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