Aux enfants de Palestine: la violence se résout par la paix

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Rencontre au Centre Phoenix pour les réfugiés de Deisheh

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« Sachez une chose : la violence ne se résout pas avec la violence » mais « avec la paix », déclare le pape François à un groupe d’enfants palestiniens, ce 25 mai 2014, au deuxième jour de son voyage en Terre Sainte. Il les encourage à « ne pas laisser le passé déterminer leur vie ».

Cet après-midi à 15h30, le pape a réservé sa dernière visite en Palestine aux enfants de réfugiés des camps de Dheisheh, Aida et Beit Jibrin, au « Phoenix Center » de Bethléem, où Jean-Paul II s’était rendu.

Assez de souffrance, disent les enfants de Palestine

Gaiement assailli à son arrivée en voiture devant le perron, le pape s’est arrêté sans hésiter quelques instants pour répondre sur le vif à des questions de journaliste. Des enfants lui ont offert des fleurs et une étole richement brodée qu’il a revêtue sur-le-champ.

A son entrée dans la salle, une salve d’applaudissements a retenti, et les enfants se sont levés, arborant des écriteaux où l’on pouvait lire « Chrétiens et musulmans vivent sous l’occupation » ou encore « Je n’ai jamais vu la mer ».

S’exprimant en espagnol, le pape a exprimé sa joie de les rencontrer : « Je vois que vous avez beaucoup de choses dans le cœur et j’espère que le Bon Dieu vous accordera tout ce que vous désirez », leur a-t-il souhaité.

Un jeune garçon a confié la situation des enfants de réfugiés, traduit de l’arabe par un interprète franciscain assis auprès du pape. L’enfant a conclu en italien : « Cher pape François, nous sommes les enfants de la Palestine. Depuis 66 ans nos parents subissent l’occupation. Nous sommes nés sous cette occupation… Nous voulons dire au monde : assez de souffrance et d’humiliations ! ».

Un groupe d’enfants a entonné deux chants orientaux, accompagnés d’instruments traditionnels, avant d’offrir au pape des présents. « Vous chantez très bien », les a-t-il félicités en les remerciant, devant un auditoire très attentif, aux yeux rivés sur lui.

Travaillez et luttez pour obtenir ce que vous voulez

Le pape leur a adressé quelques mots d’abondance de coeur : « J’ai lu ce que vous avez écrit sur les feuilles et je comprends le message. Ne laissez jamais le passé déterminer votre vie. Regardez toujours en avant. Travaillez et luttez pour obtenir ce que vous voulez. Mais sachez une chose : que la violence ne se résout pas avec la violence ! La violence se résout par la paix ! Par la paix, par le travail, par la dignité de construire la patrie ! »

« Merci beaucoup de m’avoir reçu. Je demande à Dieu qu’Il vous bénisse ! Et je vous demande de prier pour moi. Merci beaucoup ! », a-t-il conclu avant de faire le tour de la salle en serrant les mains des enfants, certains visiblement intimidés sous leurs casquettes blanches.

Il s’agissait de la dernière rencontre du pape avant de quitter la Palestine et de rejoindre Israël en hélicoptère : accueilli à Tel Aviv par le président Shimon Peres, le pape a ensuite repris un hélicoptère pour Jérusalem, lieu de sa rencontre oecuménique avec le patriarche Bartholomaios Ier, cœur du pèlerinage.

Ce matin, lors de la messe de Noël sur la place de la Mangeoire à Bethléem, le pape a pris la défense des enfants, estimant que la façon dont il étaient traités indiquait « l’état de santé d’une famille, d’une société, du monde entier » : « quand les enfants sont accueillis, aimés, défendus, protégés dans leurs droits, la famille est saine, la société est meilleure, le monde est plus humain. »

Après la célébration, le pape a déjeuné avec des familles palestiniennes pauvres, au couvent franciscain de « Casa Nova » près de la basilique de la Nativité.

Puis il s’est rendu en privé à la basilique, concluant ainsi son pèlerinage sur les lieux de la naissance de Jésus, de la messe de Noël à la grotte de la Nativité… sous le signe de l’étoile à 14 branches qui est à la grotte et qui était aussi représentée sur le podium de la messe.

Hier soir, en Jordanie, au premier jour de son voyage en Terre Sainte, le pape a rencontré des réfugiés syriens et irakiens, à Béthanie, sur le site du baptême du Christ.

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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