Au cœur de « Caritas in veritate » : la place de Dieu dans le monde

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Par Mgr Crepaldi, secrétaire du Conseil pontifical justice et paix

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ROME, Vendredi 17 Juillet 2009 (ZENIT.org) – « Le véritable thème de l’encyclique est la place de Dieu dans le monde ». C’est ce qu’écrit Mgr Giampaolo Crepaldi, nouvel évêque de Trieste et secrétaire du Conseil pontifical justice et paix dans un article pour l’hebdomadaire italien « Tempi » publié le 16 juillet.

Selon Mgr Crepaldi, grâce à l’encyclique Caritas in veritate de Benoît XVI, « la doctrine sociale de l’Eglise est placée là où l’Eglise et le monde se rencontrent ».

En particulier – explique le président de l’Observatoire international Van Thuân – il est souligné dans le document du pape que « sans la force de la charité et la lumière de la vérité chrétienne, l’homme n’est pas capable de vivre en société, il perd ses propres moyens, il se contredit, se décompose ».

Il y a une « exigence chrétienne » selon laquelle « Jésus Christ dévoile pleinement l’homme à l’homme et lui permet de ‘se tenir’, comme un tout ».

La valeur de Caritas in veritate, ajoute le prélat, réside dans le dépassement de nombreuses réductions ou « décompositions idéologiques », comme « la séparation des thèmes de la vie et de la famille de ceux de la justice sociale et de la paix ».

« Une séparation plus qu’évidente, par exemple, dans le réductionnisme écologiste ou dans le développement des peuples pauvres lié à l’avortement ou à la planification reproductive forcée », observe-t-il.

« Il suffit de penser – continue-t-il – à l’interprétation fréquente du développement rien qu’en termes quantitatifs, face à d’autres causes – qualitatives – que ce soit du sous-développement ou du super développement ».

Pour Mgr Crepaldi, «  l’idéologie de la technique est un nouvel absolutisme (on le voit dans le chapitre 6) parce qu’elle sépare : si tous les problèmes de la personne humaine se réduisent à des problèmes psychologiques que des techniques d »experts’ peuvent résoudre, on finit par ne même plus savoir ce que l’on entend par développement, alors que l’homme est unité de corps et d’âme ».

Caritas in veritate, au contraire, « remet l’esprit et la vie éternelle à leur place dans la construction de la cité terrestre ».

Voilà que « Dieu a ainsi sa place dans le monde et l’Eglise, un droit de cité ».

Toutefois, souligne-t-il, « pour que Dieu ait une place dans le monde il faut que le monde en ait aussi besoin pour être monde, c’est-à-dire pour atteindre ses objectifs naturels, et vice versa, Dieu est superflu. Utile, peut-être, mais pas indispensable ».

Mais, explique Mgr Crepaldi, « si Dieu n’est qu’utile, alors le christianisme n’est qu’éthique ».

« Si, au contraire, Dieu est indispensable, alors la foi purifie la raison et la charité purifie la justice ».

Dans cette perspective, Caritas in veritate se présente aussi comme « un bilan politique et social de la modernité et des dommages au vrai développement provoqués par l’incapacité de saisir ce que nous n’avons pas produit ».

« Sans Dieu, peut-on lire dans la conclusion, l’homme ne sait pas où aller et ne sait pas qui il est – écrit l’évêque de Trieste. Sans Dieu, l’économie n’est qu’économie, la nature n’est qu’un dépôt de matière, la famille n’est qu’un contrat, la vie n’est qu’une production de laboratoire, l’amour n’est que chimique et le développement n’est qu’une croissance ».

« L’homme balance entre nature et culture, ne s’entendant que comme nature ou que comme culture, sans voir que la culture est la vocation de la nature, c’est-à-dire l’accomplissement non arbitraire de tout ce qu’elle attendait déjà », conclut-il.

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ZENIT Staff

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