Arméniens: "Nous voyons le pape comme un ´Primus inter pares´ "

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Sur le chemin de l´unité: la « collégialité »

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CITE DU VATICAN, Mardi 13 mars 2001 (ZENIT.org)
– « Nous voyons le pape comme un ´Primus inter pares´ « , a déclaré à Zenit l´archevêque Mesrob K. Krikorian, légat de l´Eglise arménienne apostolique (autocéphale) pour l´Europe centrale, qui affirmait: « Nous sommes unis par la même foi ».

En ce qui concerne les rapports entre Catholiques et Orthodoxes, l´archevêque se montrait optimiste en affirmant: « Entre l´Eglise de Rome et les Eglises orthodoxes orientales, de nombreux problèmes ont trouvé une solution ». Pour lui, maintenant, le chemin de l´unité passe par l´exercice de la « collégialité ».

Chalcédoine
L´archevêque Krikorian participait à Rome à un congrès sur le Concile de Chalcédoine, organisé les 9-10 mars à l´université pontificale de la Sainte-Croix. Ce concile christologique s´est tenu à Chalcédoine il y a 1550, du 8 octobre au 1er novembre 451. Le congrès a souligné combien il pouvait être pour les Chrétiens d´aujourd´hui une source d´unité.
Le congrès romain réunissait des théologiens orientaux et occidentaux autour des formules qui ont défini à Chalcédoine l´identité divine et humaine du Rédempteur: l´union intime des deux natures en une seule personne.

Primauté et collégialité
Pour ce qui est de la primauté du successeur de Pierre, l´archevêque Krikorian affirmait que « l´encyclique Ut Unum Sint invite les Eglises à trouver une solution ». « On a fait les premiers pas, disait-il, et je vois maintenant un chemin: c´est celui de la collégialité. Nous, les Orientaux, nous voyons le pape de Rome comme un ´Primus inter pares´, mais pour les décisions qui affectent notre vie , spécialement au niveau administratif, nous demandons des solutions décidées au niveau collégial ».

Les déclarations conjointes et les rencontres jubilaires
La déclaration de l´archevêque arménien est à replacer dans le contexte des déclarations de foi conjointes entre Catholiques et arméniens apostoliques, et des rencontres jubilaires.
Rome a en effet signé une première déclaration de foi commune avec le Catholicos des Arméniens – de défunt patriarche Karékine Ier (siège d´Etchmiadzine, en Arménie) – le 13 décembre 1996. Jean-Paul II soulignait à cette occasion que l´accord mettait fin à des querelles théologiques sur la nature humaine du Christ, vieilles de 15 siècles, et permettait aux fidèles de confesser à nouveau ensemble leur foi en Jésus Christ, vrai Dieu et vrai homme. Karékine Ier avait même composé la méditation pour le Chemin de croix de Pâques au Colisée en 1997.
Un second accord théologique semblable a été signé avec le Catholicos Aram Ier Kershishian (siège à Antélias, au Liban, depuis 1930), le 26 janvier 1997.
Mais quelles relations existent entre Arméniens apostoliques (majoritaires) et Arméniens catholiques? Pour sa part, le patriarche catholique Nerses Bedros XIX, Patriarche de Cilicie des Arméniens, a confié le 14 septembre dernier, à Radio Vatican son espérance de voir un jour les Arméniens réunis « dans un même patriarcat ». Jean-Paul II a lui-même souligné à plusieurs reprises l´importance du rôle des églises orientales catholiques pour le rapprochement avec les Orthodoxes.

Le chemin parcouru
Selon l´archevêque Krikorian « du point de vue doctrinal, et spécialement depuis le Concile Vatican II, les débats théologiques ont donné de bons résultats ». Il rappelait en particulier la rencontre de Vienne, en 1971, organisée par la Fondation oecuménique « Pro Oriente », qui permit d´atteindre pour la première fois un consensus autour de la personne du Christ entre théologiens orthodoxes et catholiques.
Cette rencontre a été suivie d´autres discussions, continuait l´archevêque (en 1973, 1976, 1978, 1988): on abordait la question de « l´abolition des excommunications mutuelles » et celle de « l´autorité et de la primauté du pape ».
« C´est ainsi, concluait-il, que 1500 ans après le Concile de Chalcédoine, s´apaisait la querelle christologique entre l´Eglise catholique romaine et les Eglises orientales orthodoxes, et on arrivait enfin à une réconciliation au bénéfice des peuples et de l´Eglise du Christ ».

A Rome en novembre
Pour ce qui est des contacts avec Rome, l´archevêque confiait à Zenit: « je suis venu à Rome en novembre, lorsque Jean-Paul II a reçu Karékine II, patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens, et cette visite m´a fait une impression excellente. Cela nous a donné la sensation d´aucune discrimination. Le patriarche et les archevêques de notre Eglise ont été très bien accueillis et les rencontres ont été fructueuses. En définitive, je suis de plus en plus convaincu que nous sommes unis dans la foi ».

Rappelons que le pape Jean-Paul II est intervenu sur la question traitée par le congrès dans son exhortation apostolique pour l´entrée dans le troisième millénaire, « Novo Millennio Ineunte » (6 janvier 2001), lorsqu´il écrit:  » Le Verbe et la chair, la gloire divine et sa tente parmi les hommes! C´est dans l´union intime et indissociable de ces deux polarités que se trouve l´identité du Christ, selon la formulation classique du Concile de Chalcédoine (451): « Une personne en deux natures ». La personne est celle du Verbe éternel, Fils du Père, et elle seulement. Les deux natures, sans aucune confusion, mais aussi sans aucune séparation possible, sont la nature divine et la nature humaine » (21).

Les Arméniens sont actuellement quelque 8 millions: 3 millions en Arménie (indépendante depuis 1991) et 2 millions dans la Fédération de Russie, 1,5 million aux Etats-Unis, et en France, en Iran, en Asie du sud-est, etc.

Enfin, rappelons que dans son homélie à Saint-Pierre de Rome, le 10 novembre dernier, le Catholicos Karékine II a invité Jean-Paul II à se rendre à Erevan cette année à l´occasion des 1700 ans du baptême de l´Arménie.

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ZENIT Staff

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