Appel des responsables chrétiens à la junte au pouvoir au Myanmar (Birmanie)

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ROME, Mardi 2 octobre 2007 (ZENIT.org) – Les responsables des Eglises catholiques et protestantes au Myanmar lancent un appel au général Than Shwe, chef de la junte au pouvoir, demandant de renoncer à la violence.

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Cet appel est contenu dans un document signé par l’archevêque de Rangoun, Mgr Charles Maung Bo, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques du Myanmar (CBCM), et par l’archevêque anglican de Rangoun Samuel Mahn San Si Htay, président du Conseil des Eglises du Myanmar (MCC).

Dans le texte, daté du 28 septembre, ils lancent « au nom de tous les chrétiens qui vivent au Myanmar » une « invitation spéciale ».

« Chaque année, du 28 septembre au 4 octobre, la Conférence des évêques catholiques du Myanmar (CBCM) et le Conseil des Eglises du Myanmar (MCC) organisent ensemble un service de prière hebdomadaire pour la paix et pour la réconciliation dans le pays » rappellent-ils.

« C’est la cinquième année que nous prions précisément pour le peuple et pour les dirigeants du pays afin qu’ils favorisent la paix et la réconciliation ».

Toutes les Eglises chrétiennes et tous les chrétiens, ajoutent-ils « souhaitent vivement et contribuent de leur mieux à l’unité, la paix, la justice et le développement global du pays ».

« De même, tous les responsables des Eglises donnent des directives adéquates aux fidèles ».

Le clergé dans son ensemble (archevêques, évêques, prêtres et responsables religieux) éprouve des sentiments « de grande crainte et de forte inquiétude face à la situation actuelle et au climat d’agitation présent dans le pays » poursuit le texte.

« Tenant compte des enseignements des religions sur l’amour, la vérité, la droiture, le pardon et la réconciliation, et considérant la situation actuelle du pays, nous vous demandons instamment de bien vouloir gérer cette situation avec un amour paternel, de trouver des solutions pacifiques pour que règnent la stabilité, la paix et la non violence, ce que le peuple également souhaite vivement », concluent-ils.

Au cours des dernières semaines, les moines bouddhistes sont descendus dans la rue pour protester pacifiquement contre le régime du Myanmar et réclamer la démocratie. Les autorités ont répondu par la violence. Divers monastères ont été endommagés par les raids des forces gouvernementales et de nombreux moines ont été emprisonnés.

Le nombre de morts reconnu par le régime est de treize, mais beaucoup estiment que les victimes seraient nettement plus nombreuses.

On ignore le nombre de dissidents arrêtés par le régime. Selon Bo Kyi, secrétaire-adjoint de l’Association d’assistance aux prisonniers politiques (Aapp), « au moins 85 manifestants, plus de 1.000 moines et entre 300 et 400 étudiants et activistes, ont été arrêtés ».

D’après l’Asian Human Rights Commission (Ahrc), « la semaine dernière, au moins 700 moines et 500 civils ont été arrêtés et transférés dans des lieux secrets ».

L’envoyé spécial des Nations unies, Ibrahim Gambari, qui se trouve ces jours-ci au Myanmar pour aider à surmonter cette crise, a déjà rencontré le chef de l’opposition et Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, alors que ce mardi il devait rencontrer le général Than Shwe, chef de la junte militaire au pouvoir dans le pays.

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ZENIT Staff

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