Appel de Benoît XVI au G8 : Priorité à la lutte contre la pauvreté

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Présidence allemande de l’UE et du G8

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ROME, Mardi 5 juin 2007 (ZENIT.org) – Benoît XVI invite les chefs d’Etats et de gouvernements du G 8 à placer au cœur du Sommet de Heiligendamm (6-8 juin) la lutte contre la pauvreté dans le monde (cf. Zenit du 23 avril 2007). Le pape y voit une condition de la « paix » et de la « sécurité » dans le monde.

Benoît XVI s’est adressé aux leaders des sept pays les plus industrialisés et à la Fédération de Russie dans une lettre à la chancelière allemande, Mme Angela Merkel, à l’occasion du commencement de la présidence allemande de l’Union européenne et du G 8.

Benoît XVI a adressé cette lettre à Mme Merkel le 16 décembre dernier. La lettre a été publiée en avril par le Vatican, avec la réponse de Mme Merkel, en date du 2 février.

Eliminer la pauvreté dans le monde d’ici 2015 est en effet l’un des objectifs les plus importants pour notre époque, insiste Benoît XVI, qui invite toute la communauté internationale à relever de tels défis, mais spécialement le G8 et l’Union européenne qui doivent « vraiment jouer un rôle de guide ».

« Nous sommes heureux que le thème de la pauvreté soit à l’ordre du jour du G8 avec une référence implicite à l’Afrique », écrit le pape.

Ce thème de la pauvreté « mérite la plus grande attention », ajoute Benoît XVI qui y voit la « priorité des pays pauvres comme des pays riches ».

Le pape voit aussi dans « le fait que la présidence allemande du G8 coïncide avec celle de l’Union européenne » une occasion « unique » d’affronter la question.

Mais le Saint-Siège exprime aussi sa préoccupation devant « l’incapacité des pays riches à offrir aux pays les plus pauvres, en particulier en Afrique, des conditions financières et commerciales adéquates qui rendraient possibles la promotion de leur développement durable ».

Il faut, précise Benoît XVI, garantir aux pays pauvres « des conditions commerciales favorables » et « un large accès aux marchés, sans réserves ».

Il s’agit donc, précise le pape « de prendre des mesures pour une annulation rapide, complète et inconditionnelle de la dette extérieure » de ces pays, en prenant en même temps des mesures afin qu’ils ne se retrouvent pas « à nouveau dans une situation de dettes insoutenables ».

« Il ne s’agit pas, écrit le pape, d’une tâche extraordinaire ou de concessions qui pourraient être renvoyées à cause de pressants intérêts nationaux. Il existe plutôt un devoir moral grave et inconditionnel, fondé sur l’appartenance commune à la famille humaine et sur la dignité et le destin communs des pays pauvres et des pays riches qui, grâce au processus de mondialisation se développent toujours plus étroitement liés les uns aux autres ».

« Pour les pays pauvres, suggère le pape, il faudrait créer et garantir, de façon fiable et durable, des conditions commerciales favorables qui, surtout, incluent un accès au marché ample et sans réserve. »

Pour ce qui concerne la lutte contre les maladies qui ravagent le continent, le pape souhaite des « investissements importants dans la recherche ».

Il encourage les industries pharmaceutiques à la fabrication de « médicaments pour le traitement du sida, de la tuberculose, du paludisme et d’autres maladies tropicales ».

Il demande explicitement la mise au point d’un « vaccin contre la malaria » et la mise à la disposition des pays pauvres des « technologies médicales et pharmaceutiques et des connaissances découlant de l’expérience dans le domaine de l’hygiène, sans pour cela avancer des demandes juridiques ou économiques ».

Mais il recommande aussi des mesures pour éviter qu’ils ne « retombent » ensuite à nouveau dans l’endettement.

Le pape invite aussi la communauté internationale à prendre des mesures pour une « réduction significative du commerce des armes », du « trafic de matières premières précieuses » et de « la fuite de capitaux des pays pauvres ».

Il réclame la lutte contre les « pratiques de recyclages d’argent sale », et « la corruption des fonctionnaires des pays pauvres ».

Ces objectifs rencontrent ceux de la chancelière Angela Merkel qui place aussi parmi les « priorités » le « développement économique » en Afrique, une implication plus importante de la communauté internationale, la lutte contre des maladies comme le sida et « l’annulation de la dette » des pays les plus pauvres.

La chancelière espère que grâce à une mondialisation « plus équitable », on puisse « arriver à plus de justice et de paix » dans le monde.

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ZENIT Staff

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