CITE DU VATICAN, Jeudi 13 mai 2004 (ZENIT.org) – Jean-Paul II canonisera dimanche prochain, aux côtés de cinq autres bienheureux, le P. Annibale Maria Di Francia (1851-1927) : une invitation à prier pour les vocations, et à s’engager au service des petits et des pauvres. Fides raconte.
Annibale Maria Di Francia est né à Messine en Italie le 5 juillet 1851, dans une famille de l’aristocratie de la ville. Très jeune, pendant l’adoration de l’Eucharistie, source d’inspiration de sa vie, il comprit par une inspiration divine, la primauté de la prière dans la pastorale des vocations. Les versets de l’Evangile : « La moisson est nombreuse, mais les ouvriers peu nombreux ! Priez (« Rogate ») donc le maître de la moisson pour qu’il envoie des ouvriers dans sa moisson » (Math 9,37-38 ; Lc 10,2) devinrent la lumière de sa vie et la source de son apostolat.
Tout jeune, il ressentit l’appel au sacerdoce. Poussé par le zèle pour le salut et le secours à toutes personnes, spécialement aux pauvres et aux orphelins, il se consacra à la promotion humaine et spirituelle de l’un des quartiers les plus pauvres et les plus dégradés de sa ville, le quartier Avignone. Ce fut précisément dans ce quartier, transformé radicalement par son activité apostolique, qu’il commença les Orphelinats Antoniani (en 1882 pour les filles, en 1883 celui pour les garçons) pour accueillir, secourir et former « civilement et religieusement » les jeunes les plus nécessiteux.
Attirés par son charisme, des hommes et des femmes se joignirent à lui et travaillèrent dans le même apostolat. Et ainsi, en 1887, il fonda la Congrégation des Filles du Divin Zèle, et en 1897 la Congrégation des Rogationnistes du Cœur de Jésus, avec pour tâche de vivre et de répandre l’enseignement de Jésus sur la nécessité de la prière pour les vocations, et le service des petits et des pauvres, y compris dans les terres de Mission. Prêtre savant et zélé, il cultiva et prêcha l’amour par la Parole de Dieu, l’Eucharistie, la Vierge Marie, les Saints, en manifestant une dévotion particulière et un esprit d’obéissance envers le Pape et les Evêques, successeurs des Apôtres. Il ressentit très fortement le désir missionnaire.
Il travailla par tous les moyens à la diffusion du « Rogate », le commandement de Jésus de prier le Maître de la moisson pour le don de « bons ouvriers », en le considérant comme instrument efficace d’évangélisation et de service de charité. Il institua pour tous les fidèles l’Union de prière pour les vocations. Le rêve que cette prière « devienne universelle » s’est réalisé avec l’institution de la Journée Mondiale de prière pour les vocations par le Pape Paul VI en 1964.
Il termina sa vie terrestre le 1er juin 1927 à Messine. Il est reconnu unanimement comme « l’anticipateur authentique et le maître zélé de la pastorale moderne des vocations » et comme « vrai père des orphelins et des pauvres ». Le Pape Jean Paul II l’a proclamé Bienheureux le 7 octobre 1990, et il sera canonisé le 16 mai prochain.
Les deux Familles religieuses fondées par l’Abbé Annibale, les Filles du Divin Zèle, et les Rogationnistes, sont présents actuellement dans le monde entier avec leur apostolat spécifique : Missions, paroisses, sanctuaires, centres de spiritualité des vocations et de diffusion de la prière pour les vocations, écoles de tout ordre et de tout degré, collèges, instituts pour handicapés, centres sociaux pour l’accueil et l’évangélisation des pauvres et des marginaux, et spécialement des enfants et des jeunes nécessiteux.
Les Rogationnistes sont au nombre de 383, et comptent 48 communautés dans les pays suivants : Italie, Espagne, Pologne, Albanie, Brésil, Argentine, Paraguay, Etats-Unis, Rwanda, Cameroun, Inde, Philippines, Corée du Sud, Vietnam, Papouasie-Nouvelle-Guinée. Les Filles du Divin Zèle sont au nombre de 585 et comptent 72 communautés dans les pays suivants : Italie, Espagne, Albanie, Etats-Unis, Mexique, Bolivie, Brésil, Rwanda, Cameroun, Inde, Corée du sud, Philippines, Indonésie, Australie.
L’expérience spirituelle de l’Abbé Annibale et sa mission spécifique sont partagées en outre par de nombreux laïcs, hommes et femmes, qui s’engagent à vivre l’esprit du « Rogate » dans l’Eglise, sous forme privé ou en associations. Dans l’expérience d’associations, on trouve surtout des jeunes et des familles. Les prêtres, les religieux, les religieuses, les laïques consacrées et la laïcs forment la famille du « Rogate », engagée à vivre et à répandre la prière pour les vocations et l’amour pour le prochain le plus nécessiteux. « L’union de prière pour les vocations », voulue par l’Abbé Annibale lui-même, est la « maison commune » de la Famille du « Rogate ». Tous les baptisés peuvent en faire partie, qui veulent s’engager de manière stable à prier pour les vocations.
