Angleterre : des trésors ecclésiastiques sauvés

Print Friendly, PDF & Email

Entente cordiale entre des professionnels laïcs et l’Eglise

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

ROME, mardi 14 février 2012 (ZENIT.org) – Grâce à une vente à l’amiable, de nombreux objets historiques de l’ancienne abbaye bénédictine de Ramsgate, dans le Kent, vont rester dans les mains de la communauté catholique.

C’est en effet tout le contenu de l’abbaye de Ramsgate qui a été vendu « à l’amiable », pour suppléer aux besoins des moines, 0transférés dans des locaux plus petits, à Chilworth, dans le Surrey. Les deux acquéreurs principaux ont été l’archevêché de Southwark et l’abbaye bénédictine de Farnborough.

La majorité des objets historiques retournera donc à l’église St-Augustin à Ramsgate, une église classée « grade I » – le plus élevé des monuments historiques – et conçue par l’architecte Augustus Welby Northmore Pugin (1812-1852).

Dans un communiqué, l’archevêque de Southwark, Mgr Peter Smith, et l’abbé de Farnborough, Dom Cuthbert Brogan, osb, remercient tout particulièrement « les commissaires-priseurs de la société Dominic Winter pour leur coopération et soutien » qui ont facilité « cet heureuse issue ».

Le commissaire-priseur Nathan Winter a assuré quant à lui de sa “grande joie” d’avoir aidé l’archidiocèse de Southwark et de savoir que ces objets précieux “figureront dans la magnifique église de Pugin, considérée comme l’une des plus grandes réussites de l’architecte”.

Parmi les objets vendus, citons un ostensoir de 1850, créé par M. Pugin, et l’un de ses croquis à l’aquarelle, représentant l’intérieur de l’église St-Augustin. Ce croquis était l’esquisse d’un grand dessin de Pugin qui fut exposé à la Royal Academy en 1849. Notons également un calice « réfractaire » en argent, datant de 1633. L’argent anglais « réfractaire » de cette période est extrêmement rare, le culte catholique étant à l’époque interdit. Le calice est gravé de scènes de la Passion du Christ. Il avait été donné aux moines de Ramsgate, au 19esiècle, par un membre de la famille des Hales – eux-mêmes « réfractaires » – qui l’avaient conservé pendant des générations.

L’abbé de Farnborough rappelle que « tous les objets sacrés sont importants ». Pour lui, le calice « réfractaire » « exprime avec une éloquence particulière les souffrances des catholiques », comme en témoignage l’inscription gravée sur le calice : ‘temps cruels’. « Nous sommes soulagés, confie-t-il, que ce calice reste dans des mains respectueuses. »

Ce rachat a lieu dans le cadre d’un important programme de rénovation, ainsi que l’explique le P. Marcus Holden, curé de l’église St-Augustin, « pour retrouver ce qu’était l’église St-Augustin au temps de M. Pugin ». L’architecte, en effet, avait choisi cet emplacement en mémoire de l’arrivée de saint Augustin – de Cantorbéry – en 597. « Nous voulons, poursuit le curé, commémorer à la fois la réussite de M. Pugin et l’arrivée du christianisme en Angleterre. »

Le bicentenaire de l’architecte sera célébré le 1er mars prochain : ce n’est pas seulement « un architecte national emblématique » mais aussi « une figure centrale du renouveau catholique », affirme le P. Holden.

Anne Kurian

Share this Entry

ZENIT Staff

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel