Angélus du 16 février 2020, capture @ Vatican Media

Angélus du 16 février 2020, capture @ Vatican Media

Angélus: « Vivre la Loi comme un instrument de liberté » (traduction complète)

Print Friendly, PDF & Email

« Progresser sur le chemin de l’amour »

Share this Entry
Print Friendly, PDF & Email

« Vivre la Loi comme un instrument de liberté »: c’est l’enseignement de Jésus dans l’Evangile de ce dimanche, explique le pape François à l’angélus.

Le pape François a présidé la prière de l’angélus à midi, ce dimanche 16 février 2020, depuis la fenêtre du bureau du palais apostolique du Vatican qui donne place Saint-Pierre.

Devant des milliers de visiteurs, le pape a insisté sur le rôle libérateur de la Loi de Dieu par rapport aux passions: « N’oublions pas cela: vivre la Loi comme un instrument de liberté, qui m’aide à être plus libre, qui m’aide à ne pas être esclave des passions et du péché. »

Le pape a déploré les conséquences des passions non maîtrisées: « Les gens qui font la guerre ne peuvent pas contrôler leurs passions. »

« Lorsque l’on cède aux tentations et aux passions, on n’est pas maître ni protagoniste de sa vie, mais l’on devient incapable de la gérer avec volonté et responsabilité », a fait observer le pape.

Or, pour mettre en oeuvre les commandements, il faut l’aide de la grâce de Dieu donnée dans le Christ, a ajouté le pape: « Il nous offre le secours de son amour: il est venu dans le monde non seulement pour accomplir la Loi, mais aussi pour nous donner sa grâce, afin que nous puissions faire la volonté de Dieu, en l’aimant Lui et nos frères. »

Dans un tweet, le pape résume ainsi son message à l’angélus: « Dans l’#ÉvangileduJour (Mt 5, 17-37), Jésus nous encourage à passer de l’observance formelle de la Loi à l’observance substantielle, en accueillant la Loi dans notre cœur. Les bonnes et les mauvaises actions partent du coeur. »

La petite fille morte de froid à cause de la guerre en Syrie, jeudi dernier, 13 février, dont parle le pape François, s’appelle Iman: elle est morte de bronchite dans les bras de son père, près d’Afrin à la frontière avec la Turquie où il cherchait à atteindre un hôpital. Le papa, Mahmud Laila, réfugiés originaire de la région de Damas, est mort à son tour peu après sa petite fille. Trois fois il a dû fuir pour tenter de protéger sa famille.

Un exemple parmi beaucoup trop d’autres de familles de réfugiés décimées par le froid.

Après l’angélus, le pape a salué les personnes présentes dont un groupe de France venu de Trappes.

Voici notre traduction complète, rapide, de travail, de l’allocution du pape avant et après la prière de l’angélus.

AB

Angélus du 16 février 2020, capture @ Vatican Media

Angélus du 16 février 2020, capture @ Vatican Media

Paroles du pape François avant l’angélus

Chers frères et sœurs, bonjour!

L’Évangile d’aujourd’hui (cf. Mt 5, 17-37) est tiré du «discours sur la montagne» et il affronte le thème de l’accomplissement de la Loi: comment dois-je accomplir la loi, comment faire? Jésus veut aider ses auditeurs à avoir une approche juste des prescriptions des commandements donnés à Moïse, en exhortant à être disponibles à Dieu qui nous éduque à la vraie liberté et à la responsabilité à travers la Loi. Il s’agit de la vivre comme un instrument de liberté. N’oublions pas cela: vivre la Loi comme un instrument de liberté, qui m’aide à être plus libre, qui m’aide à ne pas être esclave des passions et du péché.

Pensons aux guerres, pensons aux conséquences des guerres, pensons à cette petite fille morte de froid en Syrie avant-hier (Iman, ndlr). Tant de calamités, tant! C’est le fruit des passions et les gens qui font la guerre ne peuvent pas contrôler leurs passions. Il leur manque d’accomplir la Loi. Lorsque l’on cède aux tentations et aux passions, on n’est pas maître ni protagoniste de sa vie, mais l’on devient incapable de la gérer avec volonté et responsabilité.

Le discours de Jésus est structuré par quatre antithèses, exprimées par la formule: « Vous avez compris qu’il a été dit … mais moi je vous dis ». Ces antithèses font référence à autant de situations de la vie quotidienne: meurtre, adultère, divorce et serments.

Jésus n’abolit pas les prescriptions qui concernent ces problématiques, mais il en explique tout le sens et il indique l’esprit dans lequel il faut les observer. Il nous encourage à passer du respect formel de la Loi au respect substantiel, en accueillant la Loi dans le cœur, qui est au centre des intentions, des décisions, des paroles et des gestes de chacun de nous. C’est du coeur que partent les bonnes et les mauvaises actions.

En accueillant la Loi de Dieu dans son cœur, on comprend que lorsque l’on n’aime pas son prochain, on se tue en quelque sorte soi-même, et les autres, car la haine, la rivalité et la division tuent la charité fraternelle qui est la base des relations interpersonnelles. Et cela s’applique à ce que j’ai dit sur les guerres et aussi des racontars, car la langue tue.

En acceptant la Loi de Dieu dans le cœur, on comprend que les désirs doivent être guidés, parce que l’on ne peut pas obtenir tout ce que l’on veut, et il n’est pas bon de céder à des sentiments égoïstes et possessifs. Lorsque l’on accueille la Loi de Dieu dans son cœur, on comprend qu’il faut abandonner un style de vie fait de promesses non tenues, et passer de l’interdiction de jurer le faux à la décision de ne pas jurer du tout, en adoptant une attitude de sincérité totale avec tout le monde.

Et Jésus est conscient qu’il n’est pas facile de vivre les Commandements de cette manière totalisante. Pour cette raison, il nous offre le secours de son amour: il est venu dans le monde non seulement pour accomplir la Loi, mais aussi pour nous donner sa grâce, afin que nous puissions faire la volonté de Dieu, en l’aimant Lui et nos frères.

Nous pouvons tout, tout faire avec la grâce de Dieu! Et même, la sainteté n’est rien d’autre que de garder cette gratuité que Dieu nous a donnée, cette Grâce. Il s’agit de lui faire confiance et de se confier à lui, à sa grâce, à cette gratuité qu’il nous a donnée et d’accueillir la main qu’il nous tend constamment, afin que nos efforts et notre engagement nécessaire puissent être soutenus par son aide, pleine de bonté et de miséricorde.

Aujourd’hui, Jésus nous demande de progresser sur le chemin de l’amour qu’il nous a montré et qui part du cœur. C’est la route à suivre pour vivre en chrétiens.

Que la Vierge Marie nous aide à suivre la voie tracée par son Fils, pour atteindre la vraie joie et répandre partout la justice et la paix.

Après l’angélus

Chers frères et sœurs!

Je vous salue tous, Romains et pèlerins; en particulier, ceux de Croatie et de Serbie; de Trappes, en France; du diocèse de Tolède, en Espagne; et les étudiants du « Colegio Asunción Cuestablanca » de Madrid.

Je salue les fidèles de Biancavilla, Fiuggi, Aprilia, Pescara et Trévise; les garçons de la Confirmation de Serravalle Scrivia, Quarto d’Altino et de Rosolina.

Et je souhaite à tous un bon dimanche. N’oubliez pas de prier pour moi. Bon déjeuner et au revoir!

Copyright – Traduction de Zenit, Anita Bourdin

Share this Entry

Anita Bourdin

Journaliste française accréditée près le Saint-Siège depuis 1995. Rédactrice en chef de fr.zenit.org. Elle a lancé le service français Zenit en janvier 1999. Master en journalisme (Bruxelles). Maîtrise en lettres classiques (Paris). Habilitation au doctorat en théologie biblique (Rome). Correspondante à Rome de Radio Espérance.

FAIRE UN DON

Si cet article vous a plu, vous pouvez soutenir ZENIT grâce à un don ponctuel