"Amoris officio", "L´office d´amour" de Cor Unum

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Mgr Cordes rappelle l´origine du conseil pontifical

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CITE DU VATICAN, Lundi 4 février 2002 (ZENIT.org) – « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement »: Mgr Paul-Josef Cordes, président du Conseil pontifical « Cor Unum », souvent appelé le dicastère « de la charité du pape », a présenté ce matin ce message de Jean-Paul II pour le carême 2002, en rappelant l´origine de son conseil pontifical fondé en 1971 par Paul VI par la lettre « Amoris officio ».

La date: 15 juillet 1971
« Il y a plus de trente ans, explique Mgr Cordes, le pape lui-même s´est vu contraint à prendre l´initiative… En accord avec l´activité de secours de tant d´agences et d´oeuvres catholiques, Paul VI s´est donné un instrument qui agisse en son nom dans ces cas d´urgence spécifiques et qui exerce une fonction de coordination entre les différentes institutions caritatives de l´Eglise: le 15 juillet 1971, il fonda le conseil pontifical « Cor Unum » par la lettre « Amoris officio ». Telle était la volonté du pape exprimée dans le document: « Il nous semble opportun de fonder un conseil spécial qui offre la possibilité d´une rencontre de tout le peuple de Dieu autour des thèmes de la solidarité et du développement ».

Le chiffre:100 679 000 euros
« Depuis sa fondation, continue Mgr Cordes, les papes ont canalisé jusqu´en 2001 des aides pour un montant de 87.510.201 dollars (100 679 000 euros, ndlr) par ce dicastère. Comme vous le savez, au cours de ces derniers mois, « Cor Unum » a été aussi chargé de gérer la collecte que le Saint-Père a proposée en concomitance avec la journée de jeûne du 14 décembre dernier. Jusqu´au 31 janvier,, des offrandes nous sont parvenues pour un total qui dépasse 2 millions d´euro (1 740 400 Dollars US, ndlr) ».

L´anniversaire: « Ars Caritatis », car la charité est un art
Pour son anniversaire, « Cor Unum » a publié un volume, Ars caritatis, continue Mgr Cordes. Il réunit tous les discours des papes aux membres du conseil pontifical, et propose un profil du conseil. S´y ajoutent deux rapports sur les deux fondations qui lui ont été confiées: la Fondation Jean-Paul II pour le Sahel, et la Fondation Populorum Progressio pour l´Amérique latine. Mais cette présentation est accompagnée d´un précieux instrument de travail: un lexique des termes les plus significatifs de la compétence de Cor Unum. « Nous savons tous, commente Mgr Cordes, que l´utilisation imprécise des termes, conduit à un obscurcissement des concepts et donc à une « dénotation » de la réalité qui peut aller jusqu´à la fausser ».
L´édition italienne est déjà disponible, les éditions en français, en espagnol et en anglais sont actuellement en préparation.

L´objectif: Pas simplement bienfaisance…
« Cor Unum n´est pas simplement un institut de bienfaisance. Nous n´entendons pas seulement être un service d´urgence, et on le voit bien à l´activité exercée ces dernières années. En effet, nous avons besoin de quelque chose de plus que l´eau et le pain ».

Présentant le message de Jean-Paul II pour le carême 2002, Mgr Cordes précise: « Le pape fait appel à la « générosité effective envers nos frères les plus pauvres ». Mais il ne se limite pas à demander de l´argent. Il souligne que le don que le fidèle offre veut être l´expression de sa gratitude. Le message de cette année a comme note de fond la conviction que nous avons tant reçu. La traditionnelle collecte de carême devient ainsi une occasion de retourner à Dieu et à ce qu´il a accompli pour nous. Elle acquiert par conséquent une signification transcendante, elle tend à raviver notre foi ».

La tentation: Induire l’homme à penser qu’il est son propre créateur
A une époque où l´homme veut vivre de façon totalement autonome, le pape rappelle l´attitude qui nous menace: « Les potentialités dont nous disposons aujourd’hui pour en améliorer la qualité pourraient laisser croire que l’homme en est le “maître”. En effet, les conquêtes de la médecine et de la biotechnologie pourraient parfois induire l’homme à penser qu’il est son propre créateur ». « 

« Cette tentation croissante, ajoute Mgr Cordes, s´oppose de façon décisive à une réflexion répétée souvent par Jean-Paul II que nous retrouvons au n. 24 de Gaudium et Spes: « L´homme ne peut se retrouver pleinement sinon par un don sincère de lui-même ». C´est pourquoi la situation de misère de tant d´hommes de notre temps peut devenir une occasion d´aller au-delà du « moi », un défi à la gratuité ».

Les protagonistes: Les volontaires du monde
Mgr Cordes souligne également que l´ONU avait déclaré l´année 2001 – année de l´anniversaire de Cor Unum – comme année internationale du Volontariat. A cette occasion, le pape Jean-Paul II a adressé un message aux bénévoles du monde entier, à la demande de Cor Unum. En effet, rappelle Mgr Cordes, « l´Eglise est fière d´eux ». Il cite deux chiffres: les fameuses « Miséricordes » (associations de bienfaisance très anciennes en Italie) regroupent 650.000 adhérents. « Manos Unidas », en Espagne, fournit de l´aide aux pays du Tiers Monde pour un montant de quelque 40 millions de dollars (46 019 320 Euros, ndlr) chaque année, presque uniquement avec les seules forces du volontariat ».

Une école: le volontariat
Mgr Cordes souligne l´importance du volontariat pour la mission de l´Eglise. Le message de Jean-Paul II dit: « La charité représente la forme la plus éloquente de l´évangélisation parce qu´en répondant aux besoins corporels, il révèle aux hommes l´amour de Dieu, providence et père, toujours plein de sollicitude pour chacun ». Mgr Cordes souligne que le volontariat est une « école de gratuité », un « itinéraire d´éducation », et il conclut: « il aide à ouvrir les yeux sur l´action de Dieu dans la société et dans l´histoire. Qui se consacre à l´action caritative reconnaît vite que le mal a ses racines dans l´éloignement de Dieu. Le mal règne là où Dieu et sa volonté sont méprisés et méconnus. C´est pourquoi la lutte que l´Eglise mène contre la misère humaine n´est pas simplement une activité philanthropique ».

Le salut: « Dieu sauve »
« La bonté de Dieu, continue Mgr Cordes, est le fil conducteur de son histoire avec ses créatures. Le nom du Messie est Jésus, ce qui signifie « Dieu sauve ». Jésus est annoncé comme celui qui libérera son peuple de ses péchés (cf. Lc 1, 77)… D´autre part, c´est seulement la venue définitive du Seigneur qui mettra fin à notre condition temporelle marquée par le mal physique et spirituel (cf. Ap 21, 4) ».

Une femme témoin: Agnes Neuhaus
Mgr Cordes présente la figure de la fondatrice du « Sozialdienst katholicher Frauen » (Service social des Femmes catholiques), en Allemagne, en 1899, une association d´aide aux femmes maltraitées ou victimes d´abus. Anne Weber, syndicaliste et parlementaire alllemande, rendait hommage à Agnes Neuhaus en ces termes: « Son point de départ n´a pas été l´oeuvre de la loi, la philanthropie humanitaire, l´état de besoin de la population, mais le désir de sauver l´âme de chacun, la personne singulière. C´est une affirmation forte… que de dire d´elle que c´était le péché qui lui faisait peur, l´homme loin de Dieu. Aujourd´hui, qui peut dire cela de lui-même? Elle, elle l´a fait, et elle percevait l´appel de Dieu à répandre son règne dans les âmes des femmes, qui par leur faute où celle d´autres personnes étaient détruites ».

Un homme témoin: Jean Vanier
Mgr Cordes présentait aussi comme témoin le fondateur de L´Arche, Jean Vanier. Canadien, vivant en France, il a fondé L´Arche en 1964 (117 communautés actuellement, dans 29 pays différents) puis « Foi et lumière ».

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ZENIT Staff

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