Amérique/Intégration économique/Canada: "Qu´il n´y ait pas d´exclus"

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Un Sommet des Amériques qui contribue à un monde meilleur

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ROME, Jeudi 5 avril 2001 (ZENIT.org) – « Qu´il n´y ait pas d´exclus », demandent des évêques du Canada qui proposent une réflexion « sur les impacts de l´intégration économique – du continent américain – sur notre société ». Ils souhaitent « un Sommet des Amériques qui contribue à construire un monde meilleur ».

Le Sommet des Amériques
Le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) a rendu publique aujourd´hui, jeudi 5 avril 2001, une déclaration en vue du Sommet des Amériques qui se tiendra à Québec, du 20 au 22 avril 2001. Mgr Maurice Couture, s.v., archevêque de Québec, diocèse qui est le berceau de l´Église catholique « au nord du Mexique » l´a présentée aujourd´hui à la presse, à Québec. Mgr Couture est un membre du Conseil permanent de la CECC.

Le bien-être et la dignité de tous
« Le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada invite les dirigeants des pays d’Amérique, qui se réuniront bientôt à Québec, à mettre en place des politiques économiques qui promeuvent et protègent le bien-être et la dignité de toutes les personnes », demandent les évêques canadiens.

Ecclesia in America
Largement inspirée du document Ecclesia in America – l´exhortation apostolique de Jean-Paul II à l’intention de l’Église en Amérique – la déclaration de la CECC rappelle les grands principes de l’enseignement social de l’Église et l’engagement indéfectible de l’épiscopat canadien à l’endroit des plus défavorisés.

L’accroissement de l’inégalité plus rapidement
« L’objectif de l’Église est qu’il n’y ait pas d’exclus, rappelle le Conseil permanent de la CECC en citant le document Ecclesia in America. À l’évidence, constatent les 15 évêques du Conseil permanent, la production d’une plus grande richesse n’a pas conduit de soi à l’équitable répartition de cette dernière. Et ´la nouvelle économie´ entraîne l’accroissement de l’inégalité plus rapidement que jamais auparavant ».

La répartition des bienfaits
Les évêques déplorent que « l´écart ne cesse de grandir entre riches et pauvres ». Des échanges répétés avec leurs confrères du Sud, de nombreux appels à l’aide de communautés d’Amérique latine et des visites pastorales dans des lieux où la misère sévit conduisent l’épiscopat canadien à faire « ce lourd constat ». Les évêques insistent donc pour que les gouvernements ne renoncent pas à leur pouvoir d’intervention. Selon eux, les autorités politiques commettent « une faute grave » si elles n’assument pas leur responsabilité de décideurs. « Ils s’effaceraient ainsi devant des puissances économiques qui certes peuvent augmenter la production et les profits mais qui se montrent incapables d’assurer la répartition des bienfaits qui en résultent », déclarent les évêques canadiens.

Les impacts directs sur les pauvres
Loin de rejeter tout accord de libre-échange, les évêques affirment que d’éventuelles ententes doivent mettre la démocratisation en Amérique, l’équité économique, la protection de l’environnement et, tout particulièrement la personne, au centre de tous les débats. Mgr Couture et ses confrères dans l’épiscopat ajoutent que les parlementaires doivent absolument évaluer, dans leur réflexion sur une plus grande libéralisation des marchés, « les impacts directs que celle-ci aura sur les pauvres, les pays endettés, les victimes de violations des droits humains ainsi que les femmes et les enfants ».

Plus de transparence
Les évêques réclament, en substance, un vrai débat dans l´opinion. Comme de nombreux autres organismes, le Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada déplore en outre « le manque de transparence » du Sommet des Amériques. À son avis, les organisateurs y gagneraient à rendre publics les documents officiels puisque « les citoyennes et les citoyens du continent seraient davantage en mesure d’apporter une meilleure contribution aux débats cruciaux qui touchent notre avenir commun ».

Actions populaires sans violence
Les évêques encouragent les actions populaires qui, comme le Sommet des Peuples, visent à influencer les orientations prises lors du Sommet des Amériques. Toutefois, ils espèrent que cette voix puisse se faire entendre « sans que la violence, de quelque part qu’elle vienne, ne risque d’en gâcher l’expression légitime ».

Pour de meilleures conditions de vie
En conclusion, les évêques espèrent que cette importante rencontre puisse être « un moment privilégié, tant pour les dirigeants des gouvernements des états américains que pour les populations des pays concernés, de réfléchir aux enjeux et défis que pose l’ouverture des marchés, de s’interroger sur le type de sociétés à développer et de mettre la parole en actes afin que les plus démunis et les plus faibles aient droit à de meilleures conditions de vie ». « Que ce troisième Sommet des Amériques, vécu ici à Québec, contribue à construire un monde meilleur avec nos sœurs et nos frères des Amériques », conclut le texte du Conseil permanent.

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ZENIT Staff

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