Allemagne/évêques: Pour une éthique de la recherche biologique

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La science ne peut écraser la foi

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CITE DU VATICAN, Mercredi 20 février 2002 (ZENIT.org) – « La science peut certainement offrir des explications à la foi mais pas la saper ni la vider », déclare le cardinal Karl Lehmann, évêque de Mayence et président de la conférence épiscopale allemande, dans son homélie lors de l´eucharistie d´ouverture de l´assemblée des évêques allemands à Stuttgartt, hier soir, mardi 19 février. Le cardinal allemand souligne la nécessité d´une éthique de la recherche biologique.

L´importance de la recherche scientifique ne doit pas être sous-évaluée, précisait l´évêque, mais pour ce qui est actuellement de l´expérimentation dans le domaine de la biomédecine, « la recherche et l´application coexistent côte à côte », et « le danger existe toujours de faire des recherches par commodité et utilité, en subordonnant tout le reste à ces intérêts ».

Le cardinal Lehmann souligne le « risque » de cette approche « lorsqu´entrent en jeu aussi l´exploitation économique et la commercialisation ». « Les intérêts économiques en eux-mêmes ne sont pas blâmables mais ils doivent être transparents pour l´opinion publique et ils doivent rester constamment vérifiables pour ce qui concerne leur portée éthique ».

Il s´agit, souligne le cardinal Lehmann, « d´une compréhension correcte de la liberté de la recherche qui doit reconnaître dès le début sa propre limite dans la dignité et par conséquent le caractère intouchable de la vie humaine ».

A propos du clonage des animaux, de la brebis Dolly comme du chaton Copy-Cat, le cardinal Karl Lehmann rappelle qu´aujourd´hui « nous nous emparons d´autres formes de vie, nous les dominons, et nous les utilisons sans pitié ». Et l´évêque invite à ne pas « oublier, et surtout pas dans les laboratoires, que les formes de vie plus élémentaires sont des sujets qui méritent d´être protégés et par conséquent ne peuvent être dupliquées, on ne peut en abuser et finalement les tuer comme des objets ».

Car le manque de respect de ces normes, explique le cardinal Lehmann, conduira finalement « à devenir nous-mêmes victimes d´une aspiration stupide à l´intérêt et à succomber tôt ou tard à la folie du pouvoir faire sans scrupules, même si partout on parle à grands frais d´éthique et que l´on institue des commissions éthiques ».

« Ces conséquences désastreuses ne sont pas un résultat automatique », concède l´évêque de Mayence, mais il souligne qu´il « revient aux politiques la grande responsabilité de fixer les normes qui doivent s´accorder avant tout avec la dignité de l´homme ».

Dans ce sens, disait-il, « les Eglises resteront des avocats vigilants de la vie, et en particulier de l´homme ». « Une science hautement spécialisée qui ne pense pas dans des contextes plus amples et qui ne se reconnaît pas dans la signification d´un rapport tangible avec la vie, peut facilement tomber dans l´erreur, si elle échappe à une réflexion éthique et si elle se soustrait au contrôle ».

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ZENIT Staff

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