Alimentation pour tous, la feuille de route du Saint-Siège

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Intervention de Mgr Tomasi à l’ONU

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Pour Mgr Tomasi, la feuille de route du droit à l’alimentation pour tous, c’est celle qu’a donnée le pape dans son message pour la journée mondiale de l’alimentation : « abattre avec décision les barrières de l’individualisme, du repli sur soi-même, de l’esclavage du profit à tous les coûts ».

Mgr Silvano Tomasi, représentant du Saint-Siège au Bureau des Nations Unies et des institutions spécialisées à Genève, est intervenu le 10 mars 2014 durant la XXVe session ordinaire du Conseil des droits de l’homme sur le droit à l’alimentation (3-28 mars).

Il souligne « la nécessité urgente » que les gouvernements « respectent, protègent et facilitent le droit humain à l’alimentation » : « que ce droit ne soit pas réduit à un droit à ne pas mourir de faim » mais qu’il soit reconnu comme « droit à une alimentation adéquate… pour une vie saine et active ».

Si la communauté internationale « a accompli des progrès » en ce domaine, cependant la faim « touche encore plus de 840 millions de personnes, dans les pays en développement ». Ce type de faim se manifeste comme une « mort lente » causée par la dénutrition, privant les enfants d’une croissance selon les paramètres normaux, dénonce l’archevêque.

La feuille de route de la lutte pour le droit à l’alimentation, estime le Saint-Siège, c’est celle qu’a donnée le pape dans son message pour la journée mondiale de l’alimentation : « Quelque chose doit changer en nous, dans notre mentalité, dans notre société… Je pense qu’une étape importante serait d’abattre avec décision les barrières de l’individualisme, du repli sur soi-même, de l’esclavage du profit à tous les coûts et ceci pas seulement dans les dynamiques des relations humaines mais aussi dans les dynamiques économiques et financières globales. »

Le droit à l’alimentation exige « la solidarité sociale entre tous les peuples », ajoute Mgr Tomasi, appelant à « prendre des mesures structurelles », comme « des lois-cadres et des politiques alimentaires justes, une utilisation juste des ressources, des prix abordables pour les familles et les membres les plus vulnérables de la société ».

Au niveau national, l’archevêque encourage « des investissements publics et privés adéquats pour permettre aux petits agriculteurs d’augmenter leur productivité, d’obtenir un surplus de bénéfices suffisant pour améliorer leurs conditions de travail et pour subvenir aux besoins de leurs familles ».

Il préconise d’inclure « des composantes agricoles » dans l’assistance au développement, afin que « le droit de produire et de commercialiser la nourriture soit assuré sans discrimination » mais aussi de porter « une attention particulière à l’autonomisation et la participation des femmes dans les campagnes ».

Enfin, le saint-Siège demande la mise en pratique de l’accord signé à Bali par l’Organisation mondiale du commerce (décembre 2013) pour « promouvoir un commerce plus libre et plus équitable, non comme fin en soi mais comme une approche pour mettre fin à la pauvreté pour tous ».  

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Anne Kurian-Montabone

Baccalauréat canonique de théologie. Pigiste pour divers journaux de la presse chrétienne et auteur de cinq romans (éd. Quasar et Salvator). Journaliste à Zenit depuis octobre 2011.

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