Algérie: Le pape évoque Charles de Foucauld, le « frère universel »

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Pardon, justice, liberté religieuse et nouvelles générations

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ROME, Jeudi 1er décembre 2005 (ZENIT.org) – Le pape Benoît XVI évoque la figure de Charles de Foucauld, le « frère universel », dans son discours au nouvel ambassadeur de la République algérienne démocratique et populaire auprès du Saint-Siège, M. Idriss Jazaïry (ci-dessous in Documents, texte intégral).

Le pape rappelait: « Tout récemment encore, l’Église a honoré de manière particulière Charles de Foucauld, qui a vécu sur votre terre, voulant se faire proche de tous, comme le «frère universel». Ainsi que j’ai déjà eu l’occasion de le dire, l’Église catholique entend poursuivre avec les croyants des autres religions un dialogue ouvert et sincère, à la recherche du véritable bien de l’homme et de la société ».

Le dialogue des religions pour la paix du monde
« Je me réjouis donc de connaître la qualité des relations entretenues dans votre pays entre la communauté catholique et la communauté musulmane, continuait le pape. La rencontre en vérité entre les croyants des différentes religions est un défi exigeant pour l’avenir de la paix dans le monde, et cela demande beaucoup de persévérance. Pour dépasser l’ignorance et les préjugés réciproques, il est important de créer des liens de confiance entre les personnes, notamment à travers le partage de la vie quotidienne et le travail réalisé en commun, en sorte que la libre expression des différences confessionnelles ne soit pas un motif d’exclusion mutuelle mais plutôt une occasion pour apprendre à vivre en respectant chacun l’identité de l’autre ».

La capacité de pardonner
Evoquant les violences subies, le pape ajoutait: « Seule une authentique réconciliation peut permettre aux hommes de vivre en harmonie et en paix entre eux. Le renoncement à la vengeance et l’engagement résolu sur le chemin du pardon sont les moyens dignes de l’homme pour renforcer les liens de fraternité et de solidarité. Ainsi que l’affirmait mon vénéré prédécesseur le Pape Jean-Paul II, «la capacité de pardonner est à la base de tout projet d’une société à venir plus juste et plus solidaire» (Message pour la Journée mondiale de la paix 2002, n. 9). Le pardon conduit la personne vers une humanité plus profonde et plus riche, éveillant en chacun le meilleur de lui-même ».

Justice et réparation
« Mais une telle attitude, qui grandit l’homme, est nécessairement associée aux exigences de la justice, soulignait Benoît XVI. Le pardon n’est pas une marque de faiblesse et il ne peut ignorer les revendications légitimes des victimes de l’injustice, qui demandent que leurs droits soient reconnus et que les dommages subis soient réparés. Le pardon est en quelque sorte le parachèvement de la justice humaine fragile et imparfaite, permettant de cicatriser les blessures qui ont marqué parfois durablement les personnes au plus profond d’elles-mêmes et de rétablir au mieux les relations humaines qui ont été déstabilisées ».

Liberté religieuse et nouvelles générations
Le pape disait sou souci des nouvelles générations en précisant: « Pour défendre la valeur sacrée de la personne humaine et favoriser le respect de l’autre et la liberté religieuse, il est donc nécessaire que l’esprit de réconciliation et de justice soit inculqué aux jeunes générations, notamment dans la famille et dans l’éducation. C’est ainsi que les sociétés pourront progresser dans la solidarité et dans la fraternité, de telle sorte que la violence ne soit pas encouragée comme solution aux problèmes auxquels elles sont affrontées et que la religion ne soit jamais utilisée pour justifier un tel choix ni pour créer des inégalités entre les personnes ».

La communauté catholique d’Algérie
Le pape concluait: « Par votre entremise, Monsieur l’Ambassadeur, je suis heureux de pouvoir saluer avec affection la communauté catholique d’Algérie unie autour de ses Évêques. Au cours des dernières années, elle a partagé courageusement les épreuves du peuple algérien, offrant un témoignage significatif de fraternité universelle et désirant poursuivre avec générosité sa mission pour le bien du pays tout entier ».

M. Idriss Jazaïry est né en 1936, il est marié. Il est diplômé des universités d’Oxford et de Harvard, et de l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) de Paris.

Entré dans la carrière diplomatique en 1963, il a été chargé de différentes missions à l’ONU, à New York (1963-1964); au ministère des affaires étrangères (1964-1972); pour les affaires économiques et la coopération nationale (1972-1978); de nouveau au ministère des affaires étrangères (1978-1979); comme ambassadeur en Belgique (1979-1982); ambassadeur itinérant pour les affaires économiques (1982-1984); président du fonds pour le Développement agricole, à l’ONU (1984-1993); directeur de l’Association pour la coopération et les recherches en faveur du développement en Afrique, avec siège à Londres (1993-1999); ambassadeur aux Etats-Unis (1999-2004); depuis novembre 2004, il était représentant permanent à l’ONU à Genève, où il réside.

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ZENIT Staff

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