"Aigle qui parle", l'humble Juan Diego, premier saint Amérindien

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« Indien bon et chrétien »,  » homme fidèle et authentique « 

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CITE DU VATICAN, Mercredi 31 juillet 2002 (ZENIT.org) – Le pape Jean-Paul II a canonisé aujourd’hui à Mexico, en la nouvelle et monumentale basilique de Notre-Dame de Guadalupe, « Aigle qui parle », le premier saint amérindien, l’humble Juan Diego (1474-1548), selon son nom de baptême. L’Indien a été choisi comme messager par la Vierge Marie, en 1531, sur la colline de Tepeyac, le pape l’invoque, « indien bon et chrétien », « homme fidèle et authentique ».

Sa fête, attachée au souvenir de l’apparition, et non au jour de sa « naissance au ciel » est fixée au 9 décembre. Il avait été proclamé bienheureux par Jean-Paul II en 1990.

La basilique comble, et le parvis envahi de centaines de milliers de fidèles, ne représentaient qu’une faible partie des millions de fidèles accourus à Mexico pour participer à l’événement: la seule population de la ville représente 20 millions de personnes. Mais beaucoup étaient venus de loin, de nuit, après de longues marches, pour être là, et « voir le pape ». Après le Brésil, le Mexique est le deuxième plus grand pays catholique du monde.

Le pape prononçait cette solennelle formule de canonisation au début de la célébration eucharistique: « En l’honneur de la Très Sainte Trinité, pour l’exaltation de la foi catholique et la croissance de la vie chrétienne, avec l’autorité de Notre Seigneur Jésus-Christ, des saints apôtres Pierre et Paul, et la nôtre, après avoir amplement réfléchi, avoir invoqué de nombreuses fois l’aide divine, et après avoir entendu l’avis de nombreux frères dans l’épiscopat, nous déclarons et définissons saint le bienheureux Juan Diego Cuauhtlatoatzin, et nous l’inscrivons au Catalogue des saints, et nous établissons que dans toute l’Eglise il soit dévotement honoré ».

Lorsque le pape déclare saint un bienheureux, il engage en effet le charisme d’infaillibilité du Successeur de Pierre, en communion avec le corps épiscopal.

Une danse rituelle et solennelle accompagnait l’entrée triomphale de l’image de Juan Diego. L’offrande de l’encens rappelait la bonne odeur du Christ qui imprégnait la vie du nouveau saint et une pluie de pétales de fleurs sur l’assemblée symbolisait les grâces répandues tout en rappelant les roses de la Vierge, dont l’image est restée imprimée sur « l’icône miraculeuse ».

Mais « comment était Juan Diego? », interrogeait Jean-Paul II. « Pourquoi Dieu a-t-il fixé son regard sur lui? » « Le livre de l’Ecclésiastique que nous avons entendu nous enseigne que « grande est la puissance du Seigneur des humbles qu’il a glorifiés » (3, 20). De même, les paroles de saint Paul proclamées dans cette célébration éclairent cette façon divine de réaliser le salut: « Ce qui dans le monde est sans noblesse et méprisé, voilà ce que Dieu a choisi, ce qui n’est pas pour réduire à rien ce qui est, afin que nulle chair n’aille se glorifier devant Dieu » (1 Cor 1, 28.29) ».

La célébration avait commencé par un chant reprenant le récit des apparitions, un chant qui dès l’enfance familiarise les enfants mexicains avec ces noms merveilleux pour leur jeune imagination, comme Cuauhtlatoatzin, Juan Diego, Tepeyac, Guadalupa. Le pape remarquait: « Il est émouvant de lire les récits guadalupéens, écrits avec délicatesse et empreints de tendresse. La Vierge Marie, la servante « qui glorifie le Seigneur » (Lc 1, 46), s’y manifeste à Juan Diego comme la Mère du vrai Dieu. Elle donne, comme signe, des roses précieuses et lui, lorsqu’il les montre à l’évêque, découvre représentée sur son manteau l’image bénie de Notre Dame ».

Le pape citait les évêques: « L’événement guadalupéen, comme l’a révélé l’épiscopat du Mexique, a signifié la début de l’évangélisation avec une vitalité qui a dépassé toute attente. Le message du Christ, par sa mère, a repris les éléments centraux de la culture indigène, les a purifiés et leur a donné la signification définitive du salut (14.05.2002, n. 8) ».

Il concluait: « Par conséquent, Guadalupe et Juan Diego possèdent une signification profonde ecclésiale et missionnaire et sont un modèle d’évangélisation parfaitement inculturée ».

Le pape achevait son homélie, comme il l’avait fait au Guatemala en s’adressant à San Pedro de Betancur, par une prière demandant l’intercession de Juan Diego pour ceux « qui souffrent dans leur corps et dans leur esprit, la pauvreté, la solitude, la marginalisation ou l’ignorance ».

« Juan Diego béni, homme fidèle et authentique indien bon et chrétien, que le peuple simple a toujours considéré comme un vrai saint! Nous te demandons d’accompagner l’Eglise du Mexique en pèlerinage, afin que chaque jour elle soit plus évangélisatrice et missionnaire. Encourage les évêques, soutiens les prêtres, suscite de nouvelles et saintes vocations, aide tous ceux qui offrent leur vie pour la cause du Christ et pour la diffusion de son Règne.

« Heureux Juan Diego, homme fidèle et authentique! Nous te confions nos frères et nos sœurs laïcs afin que, se sentant appelés à la sainteté, ils imprègnent tous les milieux de la vie sociale de l’esprit évangélique. Bénis les familles, soutiens les époux dans leur mariage, appuie les efforts des parents pour éduquer chrétiennement leurs enfants. Daigne regarder la douleur de ceux qui souffrent dans leur corps ou dans leur esprit, de ceux qui souffrent de la pauvreté, de la solitude, de la marginalisation ou de l’ignorance. Que tous, gouvernants et citoyens, agissent toujours selon les exigences de la justice et le respect de la dignité de chaque homme pour que se consolide la paix véritable.

« Bien-aimé Juan Diego, « Aigle qui parle »! Enseigne-nous le chemin qui conduit à la Vierge Noire du Tepeyac, afin qu’elle nous accueille dans l’intimité de son cœur, puisqu’elle est la Mère pleine d’amour et de compassion qui nous conduit au vrai Dieu. Amen ».

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ZENIT Staff

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