Afrique : pas de « porte ouverte » à la légalisation de l’avortement

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Assemblée plénière des évêques du Cameroun

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ROME, Mardi 30 juin 2009 (ZENIT.org) – Les évêques du Cameroun reconnaissent et approuvent la volonté du protocole de Maputo de « protéger la femme des injustices sociales et des abus de toutes sortes », mais s’insurgent contre l’article 14 de cette charte qui, soulignent-ils, « porte réellement atteinte à la vie naissante en donnant des droits reproductifs abusifs à la femme ». 

Cette prise de position des évêques du Cameroun figure en bonne place dans le contenu des principales résolutions issues des travaux de leur 34ème assemblée plénière, qui a eu lieu du 22 au 27 juin dernier aux Centre Jean XXIII de Mvolye, non loin du centre de Yaoundé, la capitale camerounaise.

Dans leur communiqué final, rendu public samedi, les évêques estiment que cette disposition de l’article 14 est « une porte ouverte à la légalisation de l’avortement en Afrique, chose qu’elle condamne avec énergie », précisent-ils, réitérant leur appel aux fidèles et à tous les hommes de bonne volonté de « s’engager pour le respect de la vie, dès sa conception jusqu’à sa mort naturelle ». 

Le protocole de Maputo a été adopté en 2003, lors du second sommet de l’Union africaine à Maputo, au Mozambique, mais il a été ratifié seulement en mai dernier par le Cameroun. Il exige des gouvernements africains « l’élimination de toutes les formes de discrimination et de violence à l’égard des femmes en Afrique et la mise en œuvre d’une politique d’égalité entre hommes et femmes ». 

L’article incriminé s’intitule : « Droit à la santé et au contrôle des fonctions de reproduction » et stipule qu’« il faut protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé, en cas d’agression sexuelle, de viol, d’inceste et lorsque la grossesse met en danger la santé mentale et physique de la mère ou la vie de la mère ou du fœtus ». 

Réaffirmant « la place importante de la vie de famille » et soulignant que « le principe de l’article 14 du protocole de Maputo est contraire à la loi camerounaise, qui interdit les interruptions volontaires de grossesse », les évêques camerounais appellent les citoyens à « continuer à défendre le caractère sacré de la vie ».

Samedi dernier 28 juin, les évêques du Cameroun ont célébré une messe qui clôturait l’Année Saint-Paul instituée par le pape Benoît XVI, dans la Basilique Marie Reine des Apôtres, de Mvolye.

Après deux jours de travaux en commissions, ils étaient réunis depuis le mercredi précèdent en assemblée générale pour « préparer le 2ème synode africain, la clôture de l’Année Saint-Paul et l’année sacerdotale », précise la presse camerounaise.

Les travaux ont pour eu pour thème : « L’Eglise en Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix » , qui est aussi le thème de la prochaine assemblée spéciale pour l’Afrique du synode des évêques, en octobre prochain à Rome. Les conclusions constitueront d’ailleurs l’essentiel des communications des délégués de l’Eglise catholique au Cameroun lors de ce synode. 

Au cours de ces assises, le nonce apostolique, Mgr Eliseo Antonio Ariotti, s’est adressé aux évêques et est revenu sur l’importance des messages du pape lors de sa visite au Cameroun, en mars dernier .  

Selon la presse camerounaise, il a aussi parlé de l’année sacerdotale, invitant les prêtres à « être des modèles du peuple qui leur est confié ». 

Enfin, à quelques jours de l’ouverture des travaux de la 34ème assemblée plénières des évêques, les catholiques commémoraient le quatrième anniversaire du pontificat de Benoît XVI. A cette occasion, le nonce apostolique a offert, selon la tradition, un dîner réunissant des responsables de l’Eglise catholique au Cameroun (évêques, prêtres, religieux), ainsi que des personnalités gouvernementales et civiles.  

Isabelle Cousturié

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ZENIT Staff

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