Afrique: Les évêques rappellent la nécessité du « pardon »

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Message de s évêques de la CERAO

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ROME, Jeudi 16 février 2006 (ZENIT.org) – « La nécessité de pardonner s’impose à tous les cœurs en quête de paix et d’unité », affirment les évêques de la CERAO, à l’issue de leur 16e assemblée plénière qui a eu lieu en Côte d’Ivoire, à Abidjan, du 31 janvier au 5 février 2006.

Voici le texte intégral de ce message (cf. http://www.evangelizatio.org/portale/adgentes/chieselocali/chieselocali.php?id=203).

Message des Archevêques et Evêques de la CERAO

Introduction

1- Réunis à Abidjan, du 31 janvier au 05 février 2006, dans le cadre de la 16e Assemblée Plénière de la Conférence Episcopale Régionale de l’ Afrique de l’Ouest (CERAO), nous, vos Evêques, avons réfléchi de nouveau à notre mission commune de faire connaître Jésus-Christ à tous les hommes de toutes les nations.

A la fin de nos travaux, nous prenons la parole pour nous adresser aux fidèles catholiques, aux responsables de nos pays et aux hommes de bonne volonté. Par ce message, nous invitons les fidèles du Christ à recevoir la paix que Jésus nous donne, et à entrer dans le travail pastoral qu’ensemble nous organisons. Nous appelons les responsables de la gestion de nos pays, à tous les niveaux, aux gestes qui rapprochent et à la responsabilité car tout pouvoir vient de Dieu (Rm 13, 1), et nous aurons à lui rendre des comptes.

I- Jésus-Christ est notre Paix et notre Réconciliation

2- A travers les nouvelles de nos Eglises et de nos pays que nous avons partagées, nous avons jeté un regard sur la vie des populations de nos diverses nations de l’Afrique de l’Ouest. Leur situation nous pousse davantage à vous annoncer Jésus-Christ Prince de la paix. En effet, confrontés aux crises socio-politiques qui secouent nos pays, et face au spectre d’une guerre fratricide toujours prête à éclater, nous trouvons urgent et nécessaire de proclamer Jésus-Christ car « il est notre paix »
(Ep 2, 4).

3- Chers frères et sœurs de l’Eglise-Famille de Dieu qui est en Afrique de l’Ouest, nous vous invitons à vous ouvrir à la paix que Jésus-Christ laisse à son Eglise comme héritage. En effet, condamné, torturé et crucifié, il a, du haut de la croix, dominé toute haine; dans sa souffrance il pardonne et excuse: « Père pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu ‘ ils font » ( . . . ). Ressuscité d’entre les morts, et portant encore les marques de sa crucifixion, il souhaite la paix, il donne la paix (Jn 20, 19-21). « C’est la paix que je vous laisse, c’est ma paix que je vous donne. le ne vous la donne pas comme le monde la donne. Ne soyez pas inquiets, ne soyez pas effrayés (Jn 14,27)

II- Devenons des artisans de paix

4- Tous nos péchés sont pardonnés, il nous faut pardonner à notre tour. Entrons dans la rédemption et convertissons-nous. La nécessité de pardonner s’impose à tous les cœurs en quête de paix et d’unité. La rémission des péchés obtenue par le Christ est force de pardon; c’est-à-dire une libération du mal qui rend possible un engagement total pour l’amour. Il nous faut recevoir et donner cette paix que le monde ne connaît pas mais dont il a grand besoin.

5- Il nous revient à nous tous, les croyants, d’accueillir cette parole comme une semence, un don à faire croître. Il ne suffit pas de la comprendre théoriquement ni d’ en débattre dans des discussions interminables; il faut la mettre en pratique, s’engager, chacun là où il est, à produire des fruits de paix.

6- Aux dirigeants de nos nations et aux hommes de bonne volonté, nous lançons notre appel; appel au pardon, à la réconciliation, à la paix. Les populations sont fatiguées des conflits et des violences, elles n’aspirent qu’à la paix. Des liens séculaires les rapprochent les unes des autres. Ce serait les trahir que de se servir d’elles à des fins personnel/es au lieu de les servir. Par ailleurs, l’Afrique qui est le continent de toutes les souffrances, et dont les fils sont refoulés de partout mérite mieux que les querelles intestines interminables qui handicapent son développement et rouvrent sans cesse ses nombreuses plaies.

C’est encore par là vous inviter au pardon pour les souffrances subies, les vexations et même les pertes de vie; vous inviter également à résister à toutes les tentations « ethnicistes », régionalistes et nationalistes. La force de l’Afrique ne viendra-t-e//e pas de l’unité de ses enfants ? Plus que cette considération humaine, ce qui nous pousse à demander l’ouverture totale à autrui, c’est la victoire du Christ qui affranchit de tous les obstacles et rend libre pour un amour sans frontière.

7- Pour Jésus, « le concept de prochain est universalisé », le prochain n’est pas seulement celui qui se réfère à ma communauté, mais tout homme « qui a besoin de moi et que je peux aider » (Benoît XVI, « Deus Caritas est », § 15).

8- Nous avons voulu vous parler en pasteurs, assumant la fonction reçue de Dieu pour vous guider, spécialement dans les moments difficiles, et parler à tous nos frères et sœurs de l’Eglise Famille de Dieu qui est en Afrique de l’Ouest. Vos évêques marchent vers l’unification en une seule Conférence des Evêques francophones, anglophone et lusophones. Cette communion affective et effective de vos évêques est une grâce d’unité pour toute la famille de Dieu dispersée à travers nos nations. Il ne servirait à rien à vos évêques de créer des unions internationales entre nos Eglises, si les cœurs des fidèles restent divisés. Il dépend de nous, de vous, que l’Eglise de Jésus-Christ réalise sa mission : celle d’être le signe et le moyen de l’unification des hommes en notre sous-région.

III – Conclusion

9- Pour terminer, il nous plaît de rendre grâces à Dieu qui nous a rassemblés pour travailler à l’avancement de son règne de paix. Nos remerciements vont ensuite aux autorités de ce pays qui ont tant fait pour permettre un bon déroulement de nos travaux. Notre reconnaissance va encore a nos frères et sœur de l’Eglise de Dieu qui est en Côte d’Ivoire. Son Comité d’accueil a fait preuve de beaucoup de sollicitude pour nous faire apprécier à leur sens élevé d’une hospitalité toute africaine.

10- « Chez les Saints, selon notre Saint-Père le Pape Benoît XVI, il devient évident que celui qui va vers Dieu ne s’éloigne pas des hommes, mais qu’il se rend vraiment proche d’eux Nous ne le voyons mieux en personne d’autre qu’en Marie » (« Deus Caritas est », § 42). Puisse celle qui maintenant auprès de Dieu a pour mission de prier pour les hommes, vous assister, elle la mère des affligés et la reine de la paix !

Abidjan, le 5 février 2006

Le Cardinal, les Archevêques et Evêques de la CERAO

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ZENIT Staff

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