Accord avec le Saint-Siège: Allocution de M. Morel

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ROME, Mardi 12 juillet 2005 (ZENIT.org) – Voici le texte de l’allocution de M. Pierre Morel, ambassadeur de France près le Saint-Siège, lors de la signature, ce 12 juillet au Vatican de l’Avenant entre le Saint-Siège et la République française, relatif au couvent et à l’église de la Trinité des Monts à Rome.

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Allocution de M. Pierre Morel, ambassadeur de France près le Saint-Siège

Excellence,

Si la signature d’un accord international n’est pas rare dans la carrière d’un ambassadeur, celle qui nous réunit aujourd’hui présente à mes yeux un caractère exceptionnel : c’est une page d’histoire pluriséculaire que la France et le Saint-Siège s’apprêtent à tourner ensemble.

Je me réjouis de l’entente intervenue entre la France et le Saint-Siège et plus précisément entre Sa Sainteté le Pape Benoît XVI et S.E. M. Jacques Chirac, Président de la République française, qui nous ont respectivement donné le pouvoir de signer cet accord. Je veux remercier le Cardinal Secrétaire d’Etat, vous-même, Excellence, et vos collaborateurs de la Secrétairerie d’Etat pour la contribution que tous ont apporté à la mise au point de ce texte, dans un climat de grande confiance.

La Trinité-des-Monts est un des emblèmes de Rome, connu dans le monde entier ; mais c’est d’abord un lieu de rayonnement exceptionnel pour la France, depuis plus d’un demi millénaire. Je veux aujourd’hui rappeler l’œuvre de l’Ordre des Minimes fondé en France par Saint-François de Paule, de la fin du XVe siècle à 1798, et, depuis 1828, celle de la Société du Sacré-Cœur de Jésus et de sa fondatrice Sainte Madeleine Sophie Barat. La Congrégation du Sacré Cœur nous a fait part de sa décision de quitter le domaine à l’été 2006. Nous avons dû en prendre acte avec un vif regret. Il fallait dès lors continuer dans le même esprit.

L’accord international que nous allons signer est un avenant à la convention de 1828, modifiée à plusieurs reprises, qui confie ce domaine à la Fraternité monastique des Frères et des Sœurs de Jérusalem à la date du 1er septembre 2006. Le dynamisme de cette communauté est reconnu, depuis sa création à Paris en 1975, en l’église Saint-Gervais et Saint-Protais, puis à Vézelay et au Mont-Saint-Michel, mais aussi à Strasbourg, à Bruxelles, à Montréal ainsi qu’à Lourdes et Pistoia et, plus près de nous à La Badia de Florence, depuis sept ans.

Je veux souligner aujourd’hui, au Palais Apostolique, combien la France est attachée à la Trinité-des-Monts et à cet héritage vivant d’une longue histoire, à la fois française et romaine. C’est pourquoi nous avons tenu à ce que trois principes guident notre choix et notre action :

– l’unité du domaine, avec ses différentes composantes spirituelles, éducatives et culturelles, qui se complètent de façon harmonieuse au profit de publics très divers ;

– la continuité la plus grande possible, qu’il s’agisse de l’église, avec son recteur, objet de l’avenant de 1974, de l’Institut du Sacré-Cœur créé en 1828, de la Petite Ecole, installée en 1976, et de la Maison d’accueil, objet de l’avenant de 1999 signé par mon anté-prédécesseur avec le Cardinal Secrétaire d’Etat ;

– la fidélité à un héritage exceptionnel, celui des Minimes et de la Société du Sacré-Cœur, notamment pour ce qui concerne le projet pédagogique de la Mère Madeleine-Sophie Barat, l’accueil des pèlerins français à Rome, et les rencontres « art, science et foi ».

Fidèles à leur mission d’accueil et de rayonnement, les Pieux établissements de la France à Rome et à Lorette appuieront pleinement les Fraternités dans cette nouvelle responsabilité. Une convention sera signée à cet effet dans une heure, à la Trinité des Monts, dans le réfectoire historique du Père Pozzo, dont la rénovation en 2002 a marqué, avec l’exposition « La Trinité des Monts redécouverte », le cinq centième anniversaire de la construction de l’église.

Ces deux cérémonies de signature sont aussi l’occasion de rendre hommage à la Communauté du Sacré-Cœur et, en particulier, aux Sœurs qui, dans un peu plus d’un an, quitteront le couvent avec les sentiments que nous devinons, mais aussi avec la certitude que leur œuvre exemplaire sera pleinement poursuivie. C’est aussi une étape majeure pour les Fraternités monastiques de Jérusalem, qui, comme le prévoit leurs Constitutions, vont faire vivre leur liturgie « au cœur des villes », mais, ici, à Rome, au cœur de LA ville. C’est enfin un jour de fête pour la Trinité-des-Monts, qui va prendre un nouveau départ dans la continuité de sa vocation depuis cinq siècles, avec le soutien résolu du Saint-Siège et de la France.

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ZENIT Staff

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