Académie/Vie: Bioéthique "préventive" à propos des "xéno-transplantations"

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Une occasion de « réfléchir » avant de « faire »

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CITE DU VATICAN, Mercredi 21 mars 2001 (ZENIT.org)
– Faire de la bioéthique « préventive » (où l´on réfléchit avant de faire) à propos des « xéno-transplantations » (transplantations chez l´homme d´organes d´animaux), c´est ce qu´a fait ces jours-ci l´Académie pontificale pour la vie.

Vingt-cinq participants se sont en effet retrouvés à Rome sous l´égide de l´Académie pontificale: des experts de différentes universités de Grande Bretagne, des Etats Unis, d´Italie, d´Amérique latine (Pittsburgh, Cambridge, Buenos Aires, Gênes, Padoue, Palerme) ont rencontré un groupe de moralistes, de philosophes, de juristes pour pouvoir présenter un avis au Saint-Siège à propos des xéno-transplantations.

La réunion a offert tout d´abord l´occasion de passer en revue les expériences pré-cliniques, c´est -à-dire, d´animal à animal (du cochon au singe par exemple). Puis d´examiner des questions virologiques: il faut savoir si des infections sont susceptibles ou non d´être transmises de l´animal à l´homme, comme ce fut le cas pour le sida (du singe à l´homme), car c´est l´un des risques majeurs.

Après l´avis des experts scientifiques, la rencontre a aussi été l´occasion d´entendre le point de vue éthique: franchir la barrière de l´espèce représente-t-il une violation des lois naturelles? Or, il ne semble pas qu´il y ait transgression de l´ordre naturel, comme l´expliquait Mgr Elio Sgreccia, vice-président de l´Académie, au micro de Radio Vatican.

« Nous savons déjà, rappelait-il, que des éléments du corps des animaux sont utilisés pour remplacer des artères, des prothèses du corps humain. Mais il s´agit d´établir quels sont les éléments de sécurité pour le respect de la santé de celui qui bénéficie de la transplantation. Cette fois, la réunion – il y en aura d´autres – s´est contentée de passer en revue les problèmes, aussi bien technico-scientifiques qu´éthiques ou juridiques. On sait qu´en ce moment, dans le monde entier, on observe une forme de moratoire, voulu par l´Europe, en attente de réponses réfléchies. C´est donc un moment propice à une « bioéthique préventive », c´est-à-dire où l´on réfléchit avant de faire, pour ne pas intervenir éthiquement lorsque – selon le dicton – « les bœufs sont déjà sortis de l´étable ». Cette fois nous sommes arrivés à temps pour réunir autorités scientifiques, philosophes, moralistes et juristes et pour voir si cette route est praticable. Le problème, c´est de trouver des organes fonctionnels, étant donné que les organes manquent, puisque les organes prélevés sur des cadavres humains – pour des transplantations d´homme à homme – sont insuffisants. Nous avons de longues listes d´attente et dans l´attente, de nombreuses personnes meurent. Nous cherchons par conséquent à voir si on peut prendre ce chemin ».

Du point de vue éthique, Mgr Sgreccia se dit confiant même si certains éléments doivent être examinés avec beaucoup de « prudence ». « Il est trop tôt, disait-il, pour donner une réponse définitive. Nous élaborerons les réponses lors des réunions à venir, nous indiquerons les éléments favorables et les précautions à prendre ».

Enfin, Mgr Sgreccia soulignait la réponse « très positive » des experts, catholiques ou non. « Certains, disait-il, se trouvaient pour la première fois face à des considérations de caractère éthique et juridique et ils ont remercié de cette possibilité. C´est en effet la tâche de ces rencontres de bioéthique de faire dialoguer les sciences expérimentales ou biomédicales et la philosophie, l´éthique, le droit. Cela représente un enrichissement réciproque ».

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ZENIT Staff

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