A Rome, un symposium international contre les abus dans l'Église

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En février 2012 à l’université pontificale grégorienne

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ROME, Lundi 20 juin 2011 (ZENIT.org) – « Comme nous le savons tous, en particulier vous, la question des abus sexuels commis par des prêtres à l’égard de mineurs, a eu un grand impact sur les communautés du monde entier », a dit le père François Xavier Dumortier, recteur de l’université grégorienne à Rome, lors d’une conférence de presse, en expliquant comment est née l’idée d’un symposium international sur le thème de la pédophilie au sein du clergé. Celui-ci se tiendra, au siège de l’université du 6 au 9 février 2012.

Un scandale qui a instillé de la méfiance chez de nombreux catholiques qui, souvent sur la base de déclarations de la presse, se sont sentis trahis par des comportements contraires aux enseignements chrétiens.

S’adressant aux journalistes, le recteur a présenté le symposium : 200 académiciens et experts de différents continents décortiqueront les aspects pastoraux, juridiques et psychologiques de ces abus, dans la ligne du processus engagé dans l’Église par Benoît XVI. Ce processus entend conduire, d’ici mai 2012, toutes les conférences épiscopales du monde à tracer des lignes d’action contre la pédophilie.

Les personnalités qui prendront part à l’initiative sont entre autres : le cardinal William Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, la baronne Sheila Hollins (Angleterre), professeur de psychiatrie à la St George’s University de Londres et membre indépendant à la chambre des lords, qui avait accompagné le cardinal Cormack Murphy O’Connor dans la visite apostolique que le Saint-Siège avait ordonnée pour l’Église d’Irlande.

Seront également présents Mgr Steve Rosetti, professeur d’études pastorales à Washington et qui, au Saint Luke Institute, a conçu un programme de traitement résidentiel pour le clergé et les religieux des Etats-Unis, et le père Edenio Valle, auteur d’une expérience semblable à São Paulo (Brésil).

Le thème de la rencontre, « Vers la guérison et le renouvellement », renvoie à la Lettre que Benoît XVI a écrite aux catholiques irlandais en mars 2010, qualifiant « d’actes immoraux et criminels » les abus faits sur des petits, critiquant la faiblesse des réponses de l’Église, et invoquant un « chemin de guérison, de renouvellement et de réparation ».

Au cours de ce rendez-vous international que le Vatican et la Grégorienne organiseront à Rome, sera présenté un centre e-learning (« E-Center ») où, pendant au moins trois ans, conflueront données, expériences, acquisitions et programmes permettant de lutter contre les abus sexuels au sein du clergé.

« Cet E-Center, a expliqué Klaus Peter Franzl, directeur financier de l’archidiocèse de Munich, qui participe aux financements du projet, sera un site multilingue. Il fournira des informations aux responsables de l’Église afin qu’ils puissent lutter contre les abus sexuels ». Donc, non seulement aux présidents des différentes conférences épiscopales et aux supérieurs des ordres religieux, mais également aux évêques des diocèses.

Le Centre recueillera les ressources recueillies par l’université d’Ulm, en Allemagne, à travers son « Center for Child and Adolescent Psychiatry and Psychotherapy », coordonné par le professeur Jörg Fegert et par Hubert Liebhardt, et travaillera en liens étroits avec les Ecoles de médecine d’autres universités.

La Grégorienne, a ajouté Klaus Peter Frazl, procèdera enfin à « un contrôle théologique » des ressources, à la lumière également des exigences pastorales et culturelles de la communauté catholique et de la société.

« Le projet est ambitieux », a-t-il conclu, mais avec ces institutions nous tacherons de répondre au problème de la pédophilie de la manière la plus compétente et la plus professionnelle possible ».

D’autant que « ce n’est pas uniquement avec le bon exemple du pape et avec des règles canoniques », a expliqué pour sa part le père Federico Lombardi, directeur de la salle de presse du Saint-Siège et consultant du Comité pour le symposium, que « l’on pourra mener à bien un processus de protection à l’égard des victimes, de prévention et de purification ».

« Ce symposium ne représente pas seulement ‘trois jours de travaux entre experts’, mais une étape dans le long processus que l’Église a mis en œuvre pour affronter la question des abus et y mettre un terme ».

Pour sa part, le promoteur de justice de la Congrégation pour la doctrine de la foi, Mgr Charles Scicluna, a souligné l’importance que l’Église « soit un soutien pour la victime », et qu’il y ait donc une éducation en ce sens « au sein même de la communauté ecclésiale, à commencer par le clergé ». D’où l’intérêt, selon lui, que se multiplient des initiatives comme celle de la Grégorienne, « qui entrent dans le cadre de la prévention ».

Mais il faut aussi, a-t-il ajouté, « une éducation de la base, autrement dit des familles et des enfants, qui tienne compte de l’âge de ces derniers, aidant ainsi à créer un environnement où il sera plus facile de reconnaître et prévenir ce qui est un péché, voire un délit canonique et un crime au plan civil ».

Mariaelena Finessi

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Rédaction

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