A l´approche de Noël, redécouvrir l´empressement joyeux de croire

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Homélie du dimanche 20 décembre, par le P. Laurent Le Boulc´h

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ROME, Vendredi 18 décembre 2009 (ZENIT.org) – Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Evangile du dimanche 20 décembre, proposé par le P. Laurent Le Boulc’h.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (1, 39-45)

En ces jours-là, Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie de l’Esprit Saint, et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? Car, lorsque j’ai entendu tes paroles de salutation, l’enfant a tressailli d’allégresse au-dedans de moi. Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

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A quelques jours de Noël, c’est une course frénétique dans les rues. Les foules se pressent pour faire les derniers achats. On s’agite dans tous les sens.

L’Evangile de ce quatrième dimanche de l’Avent évoque lui aussi une course. « Marie se mit en route rapidement vers une ville de la montagne de Judée », raconte Luc. On l’imagine, Marie, transportée de joie, toute portée par l’élan de sa rencontre avec l’ange de l’annonciation, pressée de partager l’événement avec Elisabeth, sa vieille cousine. Marie, saisie d’un empressement joyeux !

On se dit alors que cet empressement joyeux de Marie n’a pas grand chose à voir avec l’empressement stressant des gens aujourd’hui. La course de nos rues n’a pas la même légèreté. Elle n’a pas le même allant ni le même idéal !

Il y a dans l’évangile de Luc d’autres récits d’empressement que celui de Marie dans la montagne de Judée. Tenez, dans le récit de la nativité que nous allons lire bientôt dans la nuit de Noël, il est dit aussi des bergers que, suite à l’invitation des anges, ils partirent en hâte vers l’étable de la nativité. Luc raconte aussi la course de Pierre vers le tombeau de Jésus après qu’il ait entendu l’annonce extraordinaire des femmes au matin de Pâques.

A chaque fois, il est question d’une annonce, une Bonne nouvelle apportée par des anges ou par des femmes. C’est l’annonce d’une naissance ou d’une renaissance. La naissance et la renaissance de Jésus. Tous ceux qui accueillent cette nouvelle sont saisis d’un empressement joyeux.

Cet empressement joyeux, nous l’avons tous plus ou moins éprouvé dans notre vie. Ce jour là, une bonne nouvelle a retenti et nous nous sommes mis à courir joyeusement la partager avec nos amis. « Ecoutez-moi, j’ai une grande nouvelle à vous annoncer ! »

Je pense à des fiancés qui veulent déclarer à leur entourage leur amour, à des malades qui viennent de savoir qu’ils sont guéris, des frères séparés qui se sont réconciliés, un ami lointain qui s’en revient, un autre qui vient d’être accepté à un examen…

Je pense aussi à la découverte quelques fois bouleversante de Dieu. L’expérience première de ceux qui découvrent ou re-découvrent la foi. Ils ouvrent de grands yeux. Ils s’étonnent de ne pas avoir entendu cela plus tôt. Ils y trouvent un nouveau goût à vivre. Ils sont saisis par l’élan joyeux que donne la rencontre du Christ.

Notre vie actuelle dans notre société se laisse souvent grisée par d’autres empressements : courses effrénées et dérisoires à la consommation ; courses à la gloire ou à l’argent qui, au bout du compte, rendent assez tristes ; courses sans but, sans véritable idéal. Notre monde a besoin de connaître d’autres empressements.

Ce désir se manifeste quelques fois d’une manière surprenante. Je pense à l’accueil phénoménal, débordant toutes les prévisions, que le film de Jean-Pierre Jeunet « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » a reçu – C’était en 2001 déjà !- Histoire toute simple d’Amélie d’une jeune fille qui, sortant de sa coquille, se laisse gagner par un empressement joyeux. Cet empressement joyeux d’Amélie, débordant de sollicitude et de désir de vivre, a touché des millions d’hommes et de femmes comme l’expression de leur désir profond à retrouver l’amour de la vie ou l’amour dans la vie.

Nous sommes, la plupart d’entre nous, des vieux croyants. La lune de miel des commencements de la foi peut nous paraître bien loin. Certains, peut-être, ne se souviennent même pas d’avoir connu un jour un réel enthousiasme à croire. Plus que d’autres alors, nous sommes menacés, si nous n’y prenons pas garde, par la routine, l’usure de la foi, le manque de fraîcheur. Comment retrouver ou découvrir l’empressement joyeux de croire dans notre vie ?

L’empressement joyeux, tel celui de Marie, naît toujours de cette disponibilité, cette fraîcheur d’enfance, qui donne d’accueillir, sans arrière pensée, une Bonne Nouvelle.

A quelques jours de Noël désormais, il n’y aura pas pour nous de plus belle préparation à la fête que d’apprendre ainsi à nous montrer tout disposés, dans un coeur à neuf, à la rencontre de Celui qui vient. Accueillir sa Parole d’Evangile, recevoir humblement son amour qui se donne en chaque eucharistie, s’éveiller à la visitation de nos frères quand ils passent à nos côtés… A la suite de Marie, pour mieux célébrer Noël, laissons-nous gagner par l’empressement joyeux de la foi en l’amour qui naît au cœur de celui qui médite dans sa vie l’Evangile de Jésus.

Il vient le Christ en notre humanité. Il vient donner chair à l’amour de Dieu en chacune de nos vies d’hommes pour peu que nous l’accueillons vraiment. Il vient sauver l’amour en nos vies et nous communiquer son empressement joyeux.

Le P. Laurent Le Boulc’h est curé de la paroisse de Lannion (France) et modérateur de la paroisse de Pleumeur Bodou, secrétaire général du conseil presbytéral du diocèse de Saint Brieuc et Tréguier (Côtes d’Armor – France).

 

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ZENIT Staff

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