A Ankara et à Istanbul, le pape « pèlerin de la paix », déclare le cardinal Martino

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Après les protestations de certains extrémistes contre la venue du pape

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ROME, Jeudi 23 novembre 2006 (ZENIT.org) – « Ce sera une mission pour le dialogue, ce n’est pas tout le pays qui s’exprime dans ces gestes », déclare le cardinal Martino dans les colonnes du quotidien italien La Repubblica. Le pape vient en « Pèlerin de la paix ».

Le président du conseil pontifical Justice et Paix, le cardinal Renato Raffaele Martino, réagit en effet dans le quotidien italien ce 23 novembre, au lendemain de l’irruption d’un petit groupe d’extrémistes turcs de la mouvance des « Loups gris » – la mouvance d’Ali Agça – dans la basilique Sainte-Sophie, actuellement musée, autrefois transformée en mosquée. Certains media italiens avançaient hier soir le chiffre d’une centaine de protestataires, la télévision italienne revenait à une « cinquantaine » dans les journaux de la mi-journée.

Il n’est, dit-il « absolument pas » question d’annuler le voyage : « Certains phénomènes, insiste le cardinal Martino, sont des faits individuels et ne sont pas l’expression de tout un peuple. Le pape va à Ankara et à Istanbul dans un esprit de dialogue ».

Pour sa part, le porte-parole du Vatican, le P. Federico Lombardi, sj, a fait savoir que « ce qui s’est produit ne signifie pas que la Turquie n’est pas un pays hospitalier » .

Le cardinal Martino se dit cependant « déçu » des menaces qui viennent de Turquie, parce que, explique-t-il, le pape se rend à Ankara et à Istanbul en tant que pèlerin de la paix, ouvert au dialogue et à la rencontre ».

C’est un incident qui « peut impressionner », reconnaît le cardinal Martino, mais ce n’est pas non plus le cas de « surévaluer l’épisode ». Il rappelle qu’il y avait eu des protestations déjà lorsque le pape Jean-Paul II s’était rendu en Turquie : « Ali Agça avait menacé le souverain pontife ».

Et d’ajouter sa confiance dans les autorités turques : « Je suis sûr que les autorités du gouvernement turc feront tout leur possible pour que le voyage se déroule en toute sécurité. Elles sauront faire ce qui est nécessaire pour maintenir l’ordre public. De toute façon il faut dire qu’actuellement Sainte-Sophie est un musée. Ce n’est ni une église ni une mosquée ».

L’église constantinienne – joyau de l’art byzantin –, dédiée à la Sagesse (Sophia, en grec) Incarnée, le Christ, a été inaugurée par l’empereur lui-même en 360. Elle a été transformée en mosquée en 1453 lors de la conquête par le sultan turc : un oratoire ou « mihrab » indique encore la direction de La Mecque. Avec la fondation de la République turque par Mustafa Kemal, elle fut transformée en musée en 1934. Deux architectes du Tessin, Gaspare et Giuseppe Fossati, ont été chargés de la restauration des mosaïques byzantines, recouvertes de stucs, et elles ont retrouvé leur splendeur première en 1964. Le pape doit visiter la basilique le 30 novembre : « une brève visite culturelle ».

Sur la question de l’évolution des relations entre le christianisme et l’Islam, le cardinal Martino évoque de « très bons exemples de collaboration » et cite la conférence de l’ONU au Caire où le Saint-Siège a agi dans le même sens que « des pays musulmans », en faveur de la vie humaine.

« Aujourd’hui encore, ajoute le cardinal Martino, il y a de nombreuses forces intéressées par le dialogue. Des forces qui révèlent une disponibilité à la relation. On n’a pas assisté à un renversement des positions. Je suis convaincu que des forces modérées et raisonnables représentent encore une majorité au sein du monde musulman. Le pape ira. Il ne faut pas accorder trop de poids aux ‘alarmismes’. Le dialogue continuera ».

« La disponibilité de Benoît XVI est claire, souligne le cardinal. Pour lui, le rapport avec l’Islam est important et il n’y a aucun doute là-dessus. Dans toutes les audiences que j’ai eues avec lui, le Saint-Père a parlé de dialogue soit avec les Eglises chrétiennes soit avec l’islam. Et même, il ne s’est pas contenté de parler, mais il m’a expressément encouragé à prendre des initiatives ».

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ZENIT Staff

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