860 millions d’enfants vivent un cauchemar, dénonce une agence vaticane

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Rapport de « Fides », de la Congrégation pour l’Evangélisation des peuples

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ROME, Vendredi 20 janvier 2006 (ZENIT.org) – Victimes de très nombreuses sortes de tragédies et abus, 860 millions d’enfants dans le monde vivent un cauchemar permanent, alors que leur avenir demeure une inconnue.

Un rapport actualisé, publié par l’agence Fides, organe d’information de la Congrégation vaticane pour l’Evangélisation des peuples, rappelle cette réalité sous le titre « Hérode : le massacre des innocents se poursuit ».

« Lorsque l’on parle des droits des enfants, l’on parle d’un problème qui concerne 2,2 milliards d’êtres humains, la moitié desquels vivent dans un état de pauvreté », peut-on lire dans le rapport, selon lequel « le village mondial est seulement une immense périphérie pour des millions d’enfants mal nourris, vendus, exploités, malades ».

« Victimes de la faim, du SIDA, de l’abandon, de l’ignorance et de la solitude », « ils sont le scandale de notre temps. Pour 860 millions d’enfants dans le monde, l’avenir est une inconnue, le présent un cauchemar » ; « une enfance volée à jamais », déclare Fides.

Le rapport, qui tient compte des données fournies par des organismes internationaux, révèle que le nombre d’enfants travailleurs, âgés entre 5 et 14 ans, atteint les 211 millions ; 120 millions de ces derniers travaillent à « temps plein » ; la majorité – près de 171 millions – dans des conditions dangereuses. L’Asie est le continent le plus touché par ce phénomène.

Le document dénonce également qu’« à la base de nombreuses formes d’exploitations se trouve le fait que dans les pays en voie de développement les plus pauvres, plus de 50 millions d’enfants ne sont pas même enregistrés à leur naissance », un chiffre qui concerne seulement l’Asie et l’Afrique. 300.000 enfants sont transformés en « tueurs pour tuer sans pitié » : ce sont les enfants-soldats. Ils combattent – « sous l’effet de drogues pour vaincre la peur et tuer de sang froid », « sur le front des guerres oubliées qui ensanglantent plus de 40 pays » ; la plus grande partie des recrues a entre 10 et 14 ans, mais l’on assiste à une tendance à l’abaissement de l’âge « parce que les plus petits sont considérés comme une main d’œuvre plus performantes dans l’utilisation d’armes légères, pour se cacher, fuir, espionner » poursuit le texte.

Vingt millions d’enfants vivent et grandissent dans des camps de réfugiés. Au cours des dix dernières années on estime que les conflits ont fait deux millions de morts civils. Les mines antipersonnel tuent entre 15 et 20 millions de personnes chaque année : un cinquième sont des enfants.

Le nombre des « enfants des rues » est estimé à 120 millions, la moitié de ces derniers se trouvant sur le continent sud-américain.

« Ce sont les enfants de la violence, poursuit le rapport, de l’industrialisation sauvage, des favelas, des guerres, de la désintégration des liens sociaux et familiaux, des consommateurs de drogues et de sexe » ; ils ont entre 5 et 16 ans, mais certains peuvent avoir 3 ou 4 ans.

Dans la majeure partie des cas il s’agit de garçons ; les filles sont beaucoup moins présentes parce qu’elle se consacrent plus facilement aux tâches ménagères ou à la prostitution.

Nombre de ces enfants « recyclent les ordures dans les gigantesques décharges à la périphérie des mégapoles du troisième millénaire », une occupation qui en font les victimes du « tétanos, de pneumonies et d’empoisonnements » qui mettent un terme à leur vie. Les « enfants des rues » doivent faire face aussi dans leur vie quotidienne « aux escadrons de police, à la lutte entre gangs rivaux, aux accidents de la route » et « à la petite délinquance ».

La faim dans le monde est une autre tragédie qui entraîne la mort de 11 millions d’enfants avant l’âge de 5 ans.

Le SIDA aussi entraîne la mort de nombreux enfants. Le bilan 2005 fait état de 3 millions de morts dont 500.000 enfants, 40 millions de séropositifs – 2,5 millions ont moins de 14 ans – et 5 millions de nouvelles contaminations.

Un autre drame est celui du trafic d’êtres humains, un problème d’une dimension mondiale qui touche chaque année 1,2 million de mineurs de moins de 18 ans.

Le chiffre des petites filles achetées et vendues à des fins de mariage, ou pour la prostitution et l’esclavage s’élève à 4 millions.

« Le problème des mariages arrangés – plus de 80 millions dans le monde – imposés à des jeunes filles de moins de 18 ans, a été dénoncé par de nombreuses organisations humanitaires, également pour le risque mortel encouru par les jeunes mères » souligne « Fides ».

Les petites filles représentent les deux tiers des mineurs qui ne reçoivent pas d’éducation : « il en résulte qu’elles seront des femmes analphabètes : elles sont aujourd’hui plus de 600 millions ! ».

Au cours de leur enfance de nombreuses filles connaissent la mutilation des organes génitaux, une pratique subie chaque année par 2 millions de petites victimes. Au total, 120 millions de femmes dans le monde ont subie ces violences.

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ZENIT Staff

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